- Paraît chaque dimanche à 8 heures tapantes, méridien de Paris -

dimanche 27 avril 2014

des oeufs à la crème





So Zadok the priest, and Nathan the prophet, and Benaiah the son of Jehoiada, and the Cherethites, and the Pelethites, went down, and caused Solomon to ride upon king David's mule, and brought him to Gihon.
And Zadok the priest took an horn of oil out of the tabernacle, and anointed Solomon. And they blew the trumpet; and all the people said, God save king Solomon.
And all the people came up after him, and the people piped with pipes, and rejoiced with great joy, so that the earth rent with the sound of them.

1 Kings 1:38-40, King James Bible


Alors le prêtre Tsadok descendit avec le prophète Nathan ainsi qu’avec Benaja, le fils de Jehojada, les Kéréthiens et les Péléthiens. Ils firent monter Salomon sur la mule du roi David et le conduisirent à Guihon.
Le prêtre Tsadok prit la corne d'huile dans le tabernacle et il consacra Salomon par onction. On sonna de la trompette et tout le peuple dit: «Vive le roi Salomon!»
Tout le peuple monta après lui, en jouant de la flûte. Ils manifestaient une joie si grande que la terre tremblait sous leurs cris.





Bonjour à tous!

Nous n’allons pas quitter Pâques aussi vite…


Après les racines...

je vous présente la racine …

*ghrēi-


Qui véhiculait la notion de frictionner, frotter


- Mais tu es complètement fou ! Le rapport avec Pâques, pauvre pomme ?
- Ah bonjour ! Le rapport ? Mais il saute aux yeux… !


Avant d’aller plus loin, sachez que la forme la plus ancienne de *ghrēi- que nous ayons pu reconstruire, c’est *ǵhreh₁i-, dont on connaît une variante métathésique (où certains phonèmes sont inversés): *ǵhreih₁-, qui possédait une forme au timbre (ou degré) zéro (donc, sans voyelle-pivot) *ǵhrih₁-, contractée en *ǵhrī-.

- Mais ce type est malade !!???
- Oh, mais non ! Enfin, oui, peut-être... 
Mais bon, là n'est pas la question: si je vous dis tout ça, c’est que les dérivés de cette racine *ghrēi- dont je vais vous parler sont tous basés sur cette forme métathésico-contractée *ǵhrī-.


A commencer par…

Le substantif anglais grime: la saleté, la crasse.
Basé sur le proto-germanique *grīm : tache, salissure.
Germanique *grīm que l’on retrouve notamment dans le danois grim (suie, tache…), le vieux néerlandais grijmsel, ou encore le vieux bas allemand greme (“saleté”).

Le moyen anglais grim, dont procède l’anglais moderne grime, se serait traduit par quelque chose comme “saleté ou suie couvrant le visage”. 
Quant au vieil anglais grīma, il signifiait le masque ! 


- Euh, et le rapport entre frotter et la crasse ?La crasse c’est que que l’on nettoie en frottant ??
- Excellente question ! Et qui trouve sa réponse dans le verbe to grime : couvrir de saleté, de salissure

Oui, il y a toujours bien, derrière, cette idée d’enduire en frottant
Mais la crasse, ce serait plutôt ici ce dont se recouvre en frottant!
C’est ainsi, en vieil anglais, que l’on pourrait rattacher au sens de grīma la notion de masque… Ce dont on se recouvre le visage.


Nous retrouvons la racine dans le français grimer, évidemment: se grimer le visage, c’est bien le recouvrir d’une couche de fard, de maquillage…

Grimage sur un supporter de balle au pied.
Que dire de plus sans passer pour un pédant, un méchant,
voire un méprisant, un monstre dans la société des Hommes?
Rien.  

Ici aussi, le mot dérive du germanique, décliné dans le francique grima qui, à l’instar du vieil anglais grīma, désignait le masque

Il est possible que le français grimace y soit apparenté. Pourquoi pas: faire la grimace c’est en quelque sorte transformer l’apparence de ses traits, comme sous l’effet d’un masque

Certains vont même jusqu’à rapprocher le français grimoire du francique grima. 
Oui - et perso, je n’en mettrais franchement pas ma main au feu - car le grimoire est un livre de magie, et le masque est propre au magicien, au sorcier.
Ouaaaais.




Et puis, il y a aussi, toujours en anglais, grisly (macabre, horrible…), et qui dérive lui de *ǵhrī- par le proto-germanique *gris-: effrayer.

Selon Watkins, on retrouve dans bien dans grisly l’idée originale de “frotter”, car l’adjectif, en son sens primitif, serait à comprendre étymologiquement comme “ce qui vous gratte, ou vous râpe l’esprit”. 


L’idée d’horreur et de saleté, c’est une chose.

Mais sur une forme allongée du proto-indo-européen *ǵhrī-: *ghrīs, le grec a créé khrīein: frotter d’huile, ou de matière grasse, huiler, graisser

- Et on reste quand même dans la saleté, non? Enduire de graisse… berk berk berk…
- Ah là là!! Mais non, justement! Et c’est ça qui est formidable avec l'étymologie…


Car de khrīein dérive Χριστός, christos

Oui : christ.
(et pour les Chrétiens - ça va sans dire, mais c'est toujours mieux en le disant - la fête de Pâques commémore la résurrection de Jésus-Christ)

Christ signifie simplement “celui que l’on a frotté à l’huile”. 
Bon, cette façon d'interpréter le mot est particulièrement irrévérencieuse
Mais il s’agit bien de cela : le christ est littéralement celui qui a reçu l’onction, qui est donc oint.

J'espère humblement qu'Emile Gardaz n'a pas voulu blasphémer dans son Retour de Oin-Oin, que d'aucuns pourraient mettre un peu trop facilement en rapport avec la Résurrection du Christ.




Pour en revenir à ce qui nous intéresse, Χριστός, christos n'est en fait que la reprise en grec de l’araméen meshiḥaoint [du Seigneur] »), lui même calque de l’hébreu משיח, mashiaḥoint [du Seigneur] »), du verbe מיח, mashaḥoindre »).

- Et l'intérêt d'être oint ???
- Mais enfin, celui qui est oint, il est sacré !

Notez d’ailleurs que selon la tradition, les Rois Mages offrent à Jésus nouveau-né de la myrrhe.
On peut y voir le symbole de l’onction dont jouit, selon la Bible, l’"enfant-dieu”, la myrrhe étant, pour les hébreux, un des principaux composants d'une huile d'onction sainte.




Mais non !

c'est ça, la myrrhe.


- Donc, le christ, il a été oint ! Mais alors, euh... Quand, et comment ?
- Alors là, j'en sais vraiment trop rien, et je ne tiens pas trop non plus à finir au bûcher en affichant des positions hétérodoxes...

Je ne connais pas la position officielle, catholicorthodoxe sur la chose, mais si je comprends bien l'idée défendue par Jacques-Bénigne Bossuet - qui fut quand même l'Aigle de Meaux - en gros, il est né comme ça.

Alors que pour d'autres, il est seulement oint vers l’âge de 30 ans, quand il est baptisé dans l’eau et oint de l’esprit de l'Eternel rendu visible sous la forme d’une colombe qui descend sur lui.

Mais dans tous les cas, rien, à ma connaissance, ne précise qu'il ait jamais été oint d'huile.


Remarquable selfie de Jacques-Bénigne
Bossuet (Aigle de Meaux), qui lui aurait
demandé 25 ans.

L’onction, mes amis, est - traditionnellement - le moment le plus important du sacre d’un roi.

Le couronnement a pour but de transformer le prétendant en roi temporel, mais l’onction est supposée le transformer en christ ! Ou du moins en son représentant sur terre.
L’onction confirme le caractère divin de la royauté.

A ce propos, je ne peux que vous recommander de regarder l’enregistrement du couronnement d’Elizabeth II. 
Car le couronnement des souverains anglais est encore une fascinante cérémonie, hautement sacrée et symbolique, qui rappelle le sacre des Rois de France, ou finalement celui de tout monarque de droit divin.

Le moment le plus important, le plus sacré de la cérémonie du couronnement, ce n’est pas celui du couronnement! 
Eh non! Mais bien celui de l’onction.

Cet “instant divin” est à ce point sacré qu’il se déroule en secret, à l’abri des regards, même du public présent…

D'ailleurs, c'est pas difficile, je vous mets au défi de trouver la moindre photographie, le moindre film de l'onction d'Elizabeth II, alors que la cérémonie du couronnement fut filmée et même retransmise en direct à la télévision...

Elizabeth, quelques instants avant de recevoir
l'onction

Ce que nous en savons ?
Le Doyen de Westminster verse dans une cuillère (du XIIème siècle, quand même, la cuillère) quelques gouttes d'huile consacrée que contient une ampoule en forme d'aigle ; l’archevêque de Canterbury va alors se servir de cette cuillère pour oindre le souverain (ou la souveraine) par un signe de croix sur les mains, la tête et le cœur.

l'ampoule en forme d'aigle, et la fameuse
cuillère

Pendant ce temps, et suivant un rituel inauguré à l'occasion du couronnement du roi Edgar à l'abbaye de Bath en 973, et jamais interrompu depuis - non non, je n'ai pas oublié un "1" devant le "9" - le chœur chante les passages 38 à 40 du Premier Livre des Rois, évoquant l'onction du roi Salomon par le prêtre Tsadok et le prophète Nathan.


Le prêtre Tsadok


Le prêtre Shadok (le devin plombier)


Et depuis le couronnement de George II in 1727, c’est le grandiose et majestueux Zadok the Priest de Handel, dont les paroles sont inspirées de ces mêmes passages, qui est systématiquement utilisé.

Honnêtement, ça ne gâche rien...

Zadok the Priest (HWV 258), George Frideric Handel
(pour celles et ceux qui me lisent sur un iPad:

(Ce n'est certes pas à mon sens la meilleure des
interprétations, mais au moins elle "pêche", et elle
est super bien filmée...)


Pour en savoir plus sur le cérémonial précis du couronnement des rois et reines d'Angleterre : http://www.oremus.org/liturgy/coronation/cor1953b.html


Alors, oui, l’huile consacrée puisée dans la sainte ampoule, c’est le … chrême. Le saint Chrême.

Du latin chrismaonction »), du grec ancien χρίσμα, khrísma, bien évidemment basé sur khrīein, et donc lui aussi dérivé de notre racine *ghrēi-
Le wiktionary nous définit le chrême comme de l’huile sacrée, mêlée de baume et servant aux onctions qu’on fait dans l’administration de certains sacrements et dans quelques autres cérémonies de l’Église.


Le mot chrétien nous arrive lui du latin christianus, basé sur le grec χριστιανός, christianos, de χριστός, christos, je ne vous l'apprendrai pas.

Il semble que ce soit à Antioche, du côté de l’an 43 - si du moins on en croit les Actes des apôtres, chap. 11 v.26 - que les disciples de Jésus le Christ furent appelés « chrétiens » pour la première fois.

Le mot est devenu chrestien en vieux français.
Le s repris du latin a finalement disparu pour être remplacé par le e accent aigu (é) que nous connaissons de nos jours.


The Holy Hand Grenade of Antioch: la Sainte Grenade
d'Antioch , devant permettre au Roi Arthur de vaincre le
lapin tueur (Monty Python and the Holy Grail, 1975)


- Tiens et crème, il provient aussi de *ghrēi- ??
- Eh bien, oui !

Enfin, non…
Disons... comment dire... ?
Pouh, à vous de trancher !

Car “crème” nous arrive de l’ancien français cresme, qui est en réalité le résultat du mélange, de la confusion, d'un quiproquo entre …
  • le latin chrétien chrisma, onction: « chrême »
et…
  • le bas latin crama.
Ce crama est vraisemblablement la latinisation d’un mot gaulois *crama, qui désignait … l’écume, la peau, la surface
Basé, soit dit en passant, sur la racine proto-indo-européenne *(s)keu-, qui méritera facilement un article un dimanche ou l’autre…

... mélange qui a fini par désigner la crème du lait, par exemple... 


Encore quelques dérivés de *ghrēi- ?
Bah, vous les connaissez tous, basés sur "christ" :
  • les prénoms Christian ("chrétien", ou carrément "celui qui est oint") et Christophe (celui qui porte le christ; voir des fjords à l'Euphrate), 
  • christianisme, chrétienté, christianiser...
  • l'anglais Christmas : Noël, littéralement la messe du Christ. En vieil anglais tardif, on parlait encore de Cristes Maesse ; on en retrouve une occurrence en 1038.
    L'expression continua d'évoluer, pour devenir ainsi Cristes-messe en 1131....


Mais connaissez vous...

  • le chrémeau : un petit bonnet de linge fin, dont, après l’onction, on coiffe l’enfant baptisé.


  • Ou la chrismation ? 
Qui désigne précisément l'onction faite avec le saint chrême lors du baptême et de la confirmation.
  • ou encore les christolytes ?
Il s'agissait d'une secte hérétique apparue au VIème siècle, qui séparait la divinité de Jésus-Christ de son humanité. Et ça, c'est vraiment pas bien. En fait, ces christolytes n'étaient qu'un sale ramassis de christomaques : nom donné par plusieurs Pères de l’Église à tous ceux qui erraient sur la nature ou la personne de Jésus-Christ. 
Et dire qu'après, ils osaient encore faire mine de s'étonner qu'on les pourchasse, qu'on les soumette à la question et qu'on les brûle !!! Saleté d'hérétiques. 

Quant aux cristaux liquides, ils n'ont rien à voir.

cristaux liquides



Je vous souhaite un excellent dimanche, et une très belle semaine !

Et je dédie ce post à toi mon ami, mon frère Christian




Frédéric

dimanche 20 avril 2014

"Eight o' clock? Mais c'est l'heure de la chasse aux oeufs!" dit Papageno en gloussant et cacardant comme une oie...





La situation est grave.

Dans le sillage de “œuf”, et en cette période de Pâques, je voulais vous parler du véhicule aérien des œufs: les cloches





Eh ben, purée, ça n’a pas été facile…


En un premier temps, je n’ai vraiment rien trouvé de très convaincant sur l’étymologique proto-indo-européenne de cloche.
Ca arrive, c’est comme ça.

A part le Wiktionary qui évoque une racine *klak-, mais sans donner la moindre source ni référence (!) - racine qui par ailleurs figure bien dans Watkins, mais à qui ce dernier n’attribue d’aucune façon la parenté de “cloche”… - je n’avais vraiment pas grand-chose à nous mettre sous la dent!


Allez, ce qu’on peut toujours en dire, sans trop raconter de c*ries:

Notre cloche français provient du bas latin clocca, attesté au VIIème siècle.

Mais ce clocca n’est que la transposition latine d’un mot que l’on retrouve dans les langues celtiques:

  • clogh en cornique, 
  • clog en gaélique irlandais, 
  • cloch en gallois,
  • kloc’h en breton, ou même 
  • clocca en gaulois… 


Ce mot se serait progressivement imposé par l’emploi qu’en faisaient les missionnaires irlandais, pour finalement supplanter le latin chrétien signumsignal ») ou campanacloche »).
Sonner la cloche pour appeler les fidèles au culte n’est donc pas une invention particulièrement récente…

Cloche de la chapelle Saint-Antoine
(Chastel sur Murat, Cantal, France)


D’après le Wiktionary, donc, le bas latin clocca proviendrait d’une racine proto-indo-européenne *klak-.

Pour Watkins et d’autres, *klak- est une variante, au même titre que *klag-, de *kleg-, une forme allongée de la racine proto-indo-européenne *kel-1.

Johnny Clegg


*kleg- faisait référence à un cri, à du son.
Quant à *kel-1, elle exprimait la notion de frapper.
On peut ainsi supposer que *kleg-, c’était le bruit produit par le coup frappé

Et donc, pourquoi pas, le clog gaélique pourrait parfaitement provenir de *kel-1 / *klak-.
Le seul hic, c’est que mon Maître à penser proto-indo-européen Watkins n’en parle pas!

Très gênant…

Bon, Pokorny mentionnait bien la filiation, mais le grand Pokorny s’est parfois trompé, et surtout, la linguistique comparative a fait d’énormes progrès depuis son époque - en se basant d’ailleurs essentiellement sur ses recherches!

Souvent, voire systématiquement, quand Watkins ne reprend pas une option de Pokorny, je le suis (Watkins, hein, pas Pokorny).
J’aurais donc tendance à abandonner la piste…


Je restais là, dubitatif, mais décidai quand même de poursuivre:

Car, outre Pokorny, au moins UNE source fiable accepte la filiation de *kel-1 / *klak- à cloche: le Linguistic Research Center de l’Université d’Austin, au Texas (si si, ne rigolez pas, ils ont aussi une université).

Yeeeehaaa!!!



Mieux que cela, les linguistes texans (je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait sourire - Yeeeeehaaaaa!) la revendiquent!

Il faut savoir que pour tous les cognats qu’ils mentionnent sur leur très bon site consacré au proto-indo-européen, ils précisent systématiquement la source de leurs informations.

Et ici, ils se citent eux-mêmes! Ils nous livrent ici le fruit de LEURS recherches!


Donc, ouuuuuuf, me revoilà sur des rails! On va leur faire confiance, hein!?


Il y a beaucoup (beaucoup) à dire sur *kel-1.
Mais en ce beau dimanche de Pâques, je me limiterai à ses formes allongées *klak- / *klag- / *kleg-.


Notre racine proto-indo-européenne *klak-,
- par le proto-celtique,
- les langues celtiques et un petit détour par le bas-latin,
en est arrivée à nous donner le français cloche.

Pour être exhaustif, cloche nous provient de l’ancien français du nord “cloque”.
C’est en se calquant sur lui que le moyen néerlandais klocke (cloche) s’est créé.
Et c’est aussi de lui que dérive le moyen anglais clok, clokke, qui a bien entendu donné l’anglais moderne clock, non plus la cloche, mais… l’horloge!

Houses Of Parliament Clock Tower,  appelée également
Big Ben

Oui, par assimilation entre le gong propre à l’horloge et la cloche

Notez - c’est The Oxford English Dictionary qui nous l’apprend - il existait un vieil anglais clucge signifiant bien “cloche”, dont le sens fut repris un temps dans le moyen-anglais clok, clokke


Oh, nous retrouvons *klak- dans d'autres langues germaniques:

  • En bas germanique: Klock (cloche, ou horloge), 
  • dans l’allemand Glocke, ou encore, par exemple, 
  • le suédois klocka.

Si vous aimez Mozart et l’opéra - et que donc, forcément, vous aimez Die Zauberflöte, K. 620, vous connaissez le glockenspiel magique, sur lequel joue Papageno pour, quand il s’en souvient! - échapper aux dangers…



Le glockenspiel est en fait un instrument de musique à percussion de la famille des idiophones (sans rire, mais ça correspond bien au personnage de Papageno, qui, disons ... n'est pas méchant), composé de lames de métal mises en vibration à l'aide d'un maillet ou d'un clavier.

En allemand, Glockenspiel, c’est littéralement le jeu de cloches, le carillon, car à l’origine, il était constitué de … clochettes.

Julia Roberts, la plus adorable des Fée Clochette qui soit

Si l’on admet la parenté de *klak- / *klag- / *kleg- avec cloche, alors il faut également en conclure que cloche est un cognat de l’anglais… laughter: le rire!

*klak- s’est dérivée dans le germanique *hlahjan: rire, qui a donné le vieil anglais hlieh(h)an, de même sens, pour devenir l’anglais moderne to laugh, rire!

Oui, rire, en anglais du moins, c’est crier, faire du bruit!

Laughter, le rire, arrive par le même chemin: via le proto-germanique *hlahtraz, qui deviendra le vieil anglais hleahtor, puis l’anglais moderne laughter.


Notre français rire ne vient pas de là…
En revanche, nous avons, issu de *klak- /... …

Glousser!
Du latin glutire, bas latin glōcīre via le latin populaire clociare (“glousser”)


Ou encore ... glapir!
Fruit d’une altération du latin glattīrejapper »).


Encore plus fort:
On peut décemment se poser la question du lien entre les cloches et les œufs, non?
Car on s’attendrait à des oiseaux pondant des œufs, pas des cloches, vous êtes d’accord?

Eh bien, voilà tout au moins une réponse (totalement foireuse) à apporter, par l’étymologie proto-indo-européenne:
Le rapport se fait entre l’oiseau et l'œuf par *klak-, qui nous a donné le latin gliccīre, d'où nous avons tiré... cacarder: crier, chanter, en parlant de l’oie, ou du geai.



Pour terminer, si nous citions encore quelques autres dérivés de notre *klak- / *klag- / *kleg-?

  • Le scots lauch (“rire”), 
  • le frison occidental laitsje (“rire”), 
  • le néerlandais lachen (“rire, sourire”), 
  • l’allemand lachen (“rire”),
  • le danois le (“rire”), 
  • l’islandais hlæja (“rire”), 
  • l’albanais qesh (“rire”), même si ça se pratique rarement en Albanie, 
  • l’ancient grec κλώσσω (klṓssô, “glousser”), ou encore… 
  • le vieux slavon d’église клєкотъ (klekotŭ, “rire, bruit”), d’où provient le russe клёкот ("kliokeut") qui désigne notamment le cri perçant de certains oiseaux de proie…


- Mais donc, cloche est un parent du rire en anglais, laughter, et de glousser, et de glapir??
- Eh oui, si du moins on en croit les linguistes de l'Université d'Austin!

Yeeeeeeeehaaaaaaa!






Joyeuses Pâques à toutes et tous!

Passez un excellent dimanche, et un fantastique lundi de Pâques, continuez par une très bonne semaine, et…

A dimanche prochain!




Frédéric

article suivant: des oeufs à la crème

dimanche 13 avril 2014

en chocolat, de Colomb, de Fabergé, ou de béluga...




"A hen is only an egg's way of making another egg."

("Une poule est seulement la façon d'un oeuf de faire un autre oeuf.")



Bonjour à toutes et tous!


Dimanche dernier, nous avions traité de la racine *awi-, “oiseau”.

Et je vous avais surtout promis pour ce dimanche un sujet de circonstance, basé sur cette formidable racine *awi-

Alors, allons-y!

Sur la racine proto-indo-européenne *awi- se serait créée une autre racine proto-indo-européenne…

Se serait créée”, car on le suppose, et tout porterait à le croire, mais on n’a pas de preuve absolue de cette parenté…

Cette racine dont je veux vous parler, qui est donc, pour être prudent, probablement dérivée de *awi-, la voici:

*ōwyo-, ou *ōyyo-


Et le sens qui y est associé??

Vous l’avez trouvé, j’en suis sûr, si vous pensez à cette période de Pâques d’une part, et aux oiseaux de l’autre…

œuf!





Alors bien sûr, nous lui devons le mot français œuf.
Et ce via le latin ŏvum, de même sens.

Par ce même ŏvum latin nous arrivent…

  • l’espagnol huevo, hueva
  • le catalan ou
  • l’italien uovo, uova
  • le roumain ou
  • le portugais ovo


Mais *ōwyo- / *ōyyo- n’a pas essaimé que dans les langues latines.

Car c’est toujours elle, à l’origine de l’anglais egg (œuf).

oeufs anglais

Mais par la voie germanique cette fois, car c’est le germanique *ajja(m), dérivé de *ōwyo- / *ōyyo-, qui a … pondu … le vieux norois egg,
dont découlera le vieil anglais ǣġ,
devenu, en moyen anglais, egge,
d’où provient finalement l’anglais egg.

En vous disant toutefois qu’à côté du mot egg coexista longtemps le mot ey (au pluriel eyren), proche du néerlandais ei (au pluriel eieren) ou de l’allemand Ei (au pluriel Eier).

L’anglais ey survécut quand même jusqu’au XVIème siècle, pour être alors totalement évincé et remplacé par egg.


Dans les langues germaniques, c'est le proto-germanique qui bien souvent fait “office de latin”, pour servir de base à la création des mots actuels.

C’est ainsi que nous retrouvons, basés sur le proto-germanique *ajja(m) …

  • l’islandais egg
  • le norvégien egg
  • le suédois ägg, ou encore 
  • le danois æg


Oh, même mécanisme pour les langues celtiques!
Le proto-indo-européen *ōwyo- / *ōyyo-  donna le proto-celtique *āwjon-, duquel dériva par exemple le vieil irlandais og, d’où nous arrive le gaélique écossais ugh.

ugh


En grec ancien, *ōwyo- / *ōyyo- est devenue ᾠόν, ôión, l’œuf.
Pour devenir αβγό, avgό en grec moderne.


Mais ce n’est pas tout!
Notre racine proto-indo-européenne a percolé dans pratiquement toutes les familles de lanques indo-européennes, et se retrouve, par exemple, également dans le russe яйцо (“yitso”), descendant de *ōwyo- / *ōyyo- par l’intermédiaire du proto-slave *ajьce, diminutif de *(j)aje, *ȃje, l’œuf

oeufs russes


Allez, soyons fou:
En persan, “œuf” c’est خاویار (xâvyâr), construit sur le moyen persan khāyak, lui-même dérivé du vieil iranien *āvyaka-, diminutif de *āvya-, l’œuf.

kayak perse

Je m’en bats les rouflaquettes” me direz-vous avec un certain bon sens.

Oui, si ce n’est qu’une source proche (non clairement identifiée) du moyen persan khāyak nous a donné… ... ... ... ... caviar! Les œufs de poisson.


caviar



Pour en revenir à notre latin ŏvum, il nous a également apporté, vous le savez, ovaire, ou ovule.

Mais il y en a plein, des dérivés du latin ŏvum!

Comme ovale.
D’une forme qui s’apparente à celle d’un œuf.
Le mot provient en réalité du neo-latin ovalis.

Oboval?
En botanique, se dit d’une plante de forme ovale, mais dont la partie supérieure est plus large que la partie inférieure.

abricotier du Japon, aux feuilles obovales


Connaissez-vous l’ove?
Il s’agit d’un ornement d’architecture, ou même d’orfèvrerie,  en forme … d’œuf.

oves

œuvé? 
Se dit des poissons femelles qui ont des œufs.


Curieux:
L’ovarisme était une hypothèse physiologique selon laquelle tous les animaux, et carrément tous les corps constitués, provenaient d’un œuf!


On nomme encore oolithe (du grec ôon: œuf et lithos: pierre) de petites sphères minérales à structure concentrique, d'une taille comprise entre 0,5 et 2 mm, qui ressemblent à ... des œufs de poisson..

oolithes


Oomantie! La divination par le moyen des œufs! Si si, ça existe!


Allez, une dernière!
Qu’ont en commun, à votre avis, Marc Bolan, Michael Caine, Samantha Fox et Marina Sirtis?



Samantha Fox
Marina Sirtis


Je vous laisse chercher?


Alors,
Non, ils n'ont pas tous fait partie du groupe mythique T-Rex, non, ils n'ont pas tous joué dans Alfie et The Man Who Would Be King au côté de Sean Connery, non, ils ne sont pas tous des blondes à forte poitrine, non ils n'ont pas tous joué dans Star Trek: The Next Generation...


Un indice?
Il s’agit de leur lieu de naissance


Ils sont tous nés à Londres.
Et précisément, dans le East End.


Le East End, c’est cette partie de Londres qui s’étend, au nord de la Tamise, à l’est (évidemment) des fortifications qui entouraient le Londres médiéval, la City.

Le rapport avec notre œuf? Mais le terme ...


(je vous laisse chercher?)


...


...


...

cockney!

Qui sert encore et toujours à désigner les habitants de ces quartiers de Londres. (ou leur façon de parler)

Et l’une des étymologies les plus plausibles du mot serait qu’il provient du moyen anglais coken eye, en anglais moderne “cock’s egg”: oeuf de coq!

Un oeuf de coq!
Mais c’était une façon de parler d’un oeuf raté, trop petit, malformé
Le terme aurait été utilisé par les campagnards pour désigner, d’une façon générale, ces gringalets d'habitants de la capitale.

Par la suite, il en serait venu à qualifier les habitants des quartiers populaires du East End

EastEnders est un soap de la BBC qui raconte depuis 1985(!!!) les déboires domestiques, sociaux et professionnels des habitants d’un quartier fictif du East End, Walford.

EastEnders:
Bianca "Boom Boom" Jackson réfute ici la position de
Ronnie "The Enforcer" Mitchell selon laquelle Wilhelm
Friedemann n'aurait pas vraiment été le fils préféré de
J. S. Bach

Si vous croyez comprendre l’anglais, branchez-vous sur EastEnders, ça va vous permettre de voir les choses en perspective…

Idem si vous prenez tous les Anglais pour des gens fins, pleins d’humour et épouvantablement polis



On raconte même que Her Majesty The Queen elle-même regarde de temps en temps la série - qui, il faut malheureusement le reconnaître, est très réaliste - pour se plonger dans ce que les politiciens et journalistes français appelleraient “le Royaume-Uni d’en bas” et mieux comprendre les soucis quotidiens de ses sujets...

(En réalité, il semblerait qu'elle regarderait plutôt Coronation Street, un soap de la chaîne commerciale ITV, lancé lui en ... décembre 1960!!)




Je vous souhaite à toutes et tous un excellent dimanche, sans trop d’œufs en chocolat...
(Quoi, vous n'allez pas me dire que vous attendez Pâques pour en acheter, en offrir et en manger, quand même???)
Et puis, une très très bonne semaine!


Moi qui vous écris je reviens d’une semaine à Londres…
Ah, mais quelle belle ville!




A dimanche prochain?



Frédéric


dimanche 6 avril 2014

De Hitchcock, je confonds toujours "Les Oiseaux" et "La mort autruche"






Tippi Hedren et un figurant
The Birds, Alfred Hitchcock, 1963



Bonjour à toutes et tous!



Bon, dimanche dernier, je vous avais présenté la racine proto-indo-européenne *spek-, en vous précisant qu’elle allait vous être utile pour l’article suivant…


Eh bien, nous y voilà, au début de cet article suivant!

Qui va, lui, tourner autour de la racine…


*awi-


- Ah oui??
- Ca c’est malin…


*awi-, mais c’était tout simplement … oiseau!


Bec-en-sabot.
Je n'ai jamais compris d'où il tenait ce
curieux sobriquet? 



- Mais? T’avais parlé d’une racine de circonstance???
- Ah bon, j’avais dit ça??

Mais oui, bien sûr, mais un peu de patience, on y arrive…



Alors!
Sous sa forme de base, *awi- nous a légué le latin avis, l’oiseau.

Non, pas cet Avis-là


Et le latin avis, l’oiseau, nous a donné le français … oiseau.

Pour comprendre cette filiation, il faut savoir que “oiseau” provient du vieux français oisel.
On retrouve le terme dans la chanson de Roland, en 1080!

Chanson de Roland


Et oisel se calque sur le bas latin *aucellus, forme syncopée (“réduite”, dans laquelle certains des phonèmes originaux ont disparu) de *avicellus, le petit oiseau, qui, vous l’aurez deviné, est le diminutif de notre latin avis.


Tiens, il existe un autre mot français désignant un oiseau, dérivé indirect de avis
Mais le terme désigne plutôt un groupe d’oiseaux, appartenant, pour tout vous dire,  à la famille des anatidés.

Quoi, vous ne savez pas ce qu’est la famille des anatidés?? 
Mais enfin, les anatidés constituent la plus importante famille de l'ordre des Ansériformes!

C’est plus clair maintenant?

Bon, j’arrête de jouer avec vos pieds, pour vous dire que parmi les ansériformes, on trouve les canards, les cygnes, et… - voici le mot qui nous intéresse - les … oies!

Oie

Oie proviendrait du bas latin *auca (oie), lui-même contraction de *avica, dérivé de avis.


Outarde!
Ce petit échassier terrestre et trapu tirerait son nom du latin avis tardaoiseau lent »), contracté en *austarda.

Outarde

C’est curieux, car l’outarde est vraiment tout sauf lente
Ou alors, les Romains se basaient sur disons, ses capacités de réflexion.
Et là, ils avaient tapé dans le mile, il faut bien le reconnaître, l’outarde n’étant pas reconnue pour avoir inventé l’eau chaude…

L’anglais bustard (outarde) proviendrait de la même source, en s'étant calqué sur une variante du vieux français outarde désormais désuète: “bistarde”.


Aigle! 
Le français aigle nous arrive du latin aquila, ou plus précisément “aquila avis”.
Aquila fait en fait référence à aqua: l’eau! (Eau? Relisez que d'eau!)

Aquila avis devait signifier oiseau d’eau, ou peut-être encore “l’oiseau dont le plumage était sombre comme l’eau”…

Aigle

Et bien entendu, l'Aigle noir... Ah Barbara...


C’est toujours la racine proto-indo-européenne *awi- que l’on peut retrouver dans le grec ancien ἀετός, aetósaigle »), ou le breton houadcanard »).

Ainsi que dans le sanskrit वि, ví, qui dans une de ses acceptions désigne l’oiseau.

Oiseau” c’est encore հաւ, haw en arménien ancien.

Bon, pour ce qui est des Lituaniens, je ne veux pas médire, mais ils ont fait d’avis non pas l'oiseau, mais le mouton… Ils n'ont peut-être pas tout compris...





Et si je vous parlais à présent du grec ancien στρουθιοκάμηλος, strouthiokámêlos, mmh?
- Une espèce de chameau, un dromadaire, je suppose??
- Eh bien non! Enfin…

Les anciens Grecs, qui abusaient parfois indécemment du retsina réservé aux touristes, ont désigné par moineau-chameau - στρουθός, strouthós (« moineau ») et κάμηλος, kámêloschameau »), …. l’autruche!

C’est vrai que c’est frappant! C’est tout à fait ça, une autruche: un moineau chameau! 
Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt?








στρουθιοκάμηλος, strouthiokámêlos, passé au latin, s’est simplifié pour devenir strūthiō, autruche donc.
Amusant: de moineau, le mot en est donc venu, en passant du grec au latin, à désigner l'autruche...
Avis strūthiō”, c’était donc l’oiseau autruche.
En ancien français, on a repris le terme tel quel, on l’a à nouveau simplifié, et ça a donné ostruce.
D’où notre moderne autruche


Restons dans les mots basés sur les ressemblances: en italien, l’oie c’est oca.
L’ocarina, ce petit instrument à vent, eh bien c’est la petite oie, du fait de sa ressemblance avec l’oie.

Ca aussi c’est frappant, comme ressemblance, non?

Ocarina


Et nous retrouvons toujours le avis latin derrière aviaire, ou aviculture



Bien entendu, d’autres mots français sont encore dérivés du latin avis, dont “avion”.

Supermarine Spitfire, 1944


Alors, un gros pavé dans la marre: “aviation” n’est pas dérivé d’avion!!!

C’est même plutôt (probablement)Lindbergh euh, l’inverse!


Lindbergh

Lindbergh qui était encore plus réac et facho que Saint-Ex était progressiste et humaniste, ce qui n'est pas peu dire...

(Saint-Ex, de là où tu es, surtout ne te penche pas vers la France après ces élections, ça risque de te faire mal)


Saint-Exupéry, ici avec Marcel Peyrouton


Le mot aviation fut inventé plus que probablement par ce bon Guillaume Joseph Gabriel de La Landelle, dans son livre “Aviation, ou Navigation aérienne sans ballon”, publié en 1863.
Le mot est bien basé sur avis, suffixé en -ation

Gabriel de La Landelle



Quant à avion, il est au départ un nom propre! 
C’est Clément Ader qui nomma ainsi, Avion, son invention, aux alentours de 1875.
Il s’est vraisemblablement basé sur “aviation” pour l’imaginer, mais on n’en sait trop rien.
Ce qui est sûr, c’est qu’il a créé, directement ou indirectement, le mot sur le latin avis, oiseau!


Clément Ader


Avion III


Notons encore que jusqu’après la Première guerre mondiale, on ne parlait pas vraiment d’avions, mais d’aéroplanes



Alors!
La semaine dernière, je faisais allusion à “un mot bien connu et partiellement dérivé de la racine de ce dimanche: *awi-”, qui ne pouvait vraiment s’apprécier que “si vous connaissiez la racine à l’origine de l’autre partie de ce mot composé”…

La racine découverte la semaine dernière, c’est *spek-.

Allons-y! Quel pourrait bien être ce mot étymologiquement composé de deux termes, l'un basé sur *awi- et l'autre sur *spek-?


Je vous laisse chercher?












*spek- observer, *awi- oiseau








YESSS!


Auspice!

Originellement, le mot désigne les présages envoyés par les dieux, que l’on peut discerner dans le vol des, des, des???  …oiseaux, bien sûr!

Le mot auspice nous arrive du latin auspiciumdivination »), de auspex, auspicis: le devin.

L’auspex, l’augure, mais c’est le *awi-spek- : l’observateur des oiseaux!!

Augure


Hospices de Beaune.
C'est malin.


Bon, ben voilà.


- Eh oh! Tu nous avais promis une racine de circonstance??? Tu te fous encore du monde, hein!
- Oh ben… En fait il s’agit bien de *awi-… Mais on n’en a pas encore fini avec elle.

Car sur *awi- s’est - on le suppose du moins- dérivé un AUTRE mot proto-indo-européen, qui me paraît bien intéressant! Et qui est particulièrement de circonstance...

Mot que je vous réserve, en exclusivité, pour dimanche prochain!

Ce n'est pas pour rien que nous avons commencé ce dimanche en compagnie de Hitchcock, le maître du suspense..... AHAHAHAHAHAH (rire caverneux de candidat maître du Monde, qu'il émet avant de terminer une toccata sur ses grandes orgues).




A toutes et tous, je vous souhaite un très bon dimanche, une très très bonne semaine, et…
A dimanche prochain!





Frédéric