- Paraît chaque dimanche à 8 heures tapantes, méridien de Paris -

dimanche 26 juin 2016

Freude, schoener Goetterfunken, Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische, dein Heiligtum!





(...)
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!

Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder
Wo dein sanfter Flügel weilt.
(...)


(...)
Joie, belle étincelle divine,
Fille de l'assemblée des dieux,
Nous pénétrons, ivres de feu,
Ton sanctuaire céleste!

Tes charmes assemblent
Ce que, sévèrement, les coutumes divisent;
Tous les humains deviennent frères,
lorsque se déploie ton aile douce.
(...)

An die Freude, 
Friedrich von Schiller

---

“Géométrie politique : le carré de l'hypoténuse parlementaire est égal à la somme de l'imbécilité construite sur ses deux côtés extrêmes. ”

Pierre Dac




Bonjour à toutes et tous!


En ce dimanche vraiment particulier,
où, moi, grand amateur de la Grande-Bretagne depuis si longtemps - je la considère comme mon deuxième pays -, j’en viens à épingler sur la carte les régions qui ont voté en faveur du “Brexit” pour ne plus m’y rendre par crainte de me faire cracher dessus en tant que sale étranger - heureusement, sont épargnés par ce raz-de-marée nauséabond Londres, l’Écosse, les Cotswolds… -, 
nous continuons tranquillement notre tour de *ten-, “étendre, étirer”.

Oui, vous me connaissez, j'exagère toujours un peu, mais en tout cas ça ne m'a pas fait plaisir, ce qui vient de nous arriver...


QUOI? Vous ne connaissez pas les Cotswolds????

Les Cotswolds, c'est ÇA!
Une des plus belles régions d'Angleterre, un peu à l'ouest d'Oxford



Non, nous n’en avons pas encore fini, avec cette délicieuse racine…

Nous l’avons déjà bien utilisée, notre petite *ten-, avouons-le: nous en sommes quand même au NEUVIEME article à son propos!

Ben oui, c'est la partition de la Neuvième de Beethoven...

Vous aurez reconnu, je l'espère, dans le titre de cet article,
les premiers vers de l'Hymne à la Joie,
que Beethoven écrivit sur le texte de Friedrich Schiller



Nous avions vu, dimanche dernier, que par une forme *tn̥-ti-, *ten- allait nous donner le substantif grec … τασις, tasis “tension, étirement, intensité”.


Eh bien, repartons de là!
Car sur le grec -tasis, nous trouvons encore …

... entasis.

Ce mot latin se calque sur l’ancien grec έντασις, ‎éntasis, “tension, pression”, construit sur le verbe εντείνω, ‎enteínō, “étirer, tendre…”

En architecture, l’entasis est ce galbe, ce léger renflement que l’on donnait au fût d'une colonne pour donner l’impression qu’elle était plus convexe.

Oui, vous pensez bien, une colonne grecque ou romaine, ça pouvait être assez haut.
Et vous étiez supposé contempler cette colonne, ou du moins le temple qu’elle soutenait, depuis le bas de la colonne.

Et là, horreur! 
Ainsi vu du bas, le fût d’une colonne donne l’impression d’être ... concave.



Beeeerk!

Alors, on trichait, et on compensait cette impression de concavité en rendant les colonnes ... convexes!



Concave, convexe


Ce qui explique d’ailleurs pourquoi la façade d’un temple grec est VRAIMENT très convexe vue d’avion. 
À ça, ils n’y avaient pas pensé, les gros malins.

Donc, quand vous survolez Athènes, SURTOUT, ne regardez pas en bas, ça vous fera mal.
À moins bien sûr que vous ne fassiez partie de ces personnes qui apprécient les colonnes convexes?? 
Mais bon, ce n’est pas à moi de juger. Chacun son truc.
Mais oui, je vous l'avais dit, pourtant!!


Ça, c'est l'entasis selon les Romains ou les Grecs

Et ça c'est le résultat d'une entasis:
En 1, le temple tel qu'on est supposé le voir

en 2, le même temple, tel qu'on le verrait avec l'effet de distorsion
visuelle
rendant les colonnes au fût droit concaves

en 3, enfin, le temple tel que réellement construit,
avec des colonnes très légèrement inclinées vers l'intérieur,
pour contrecarrer l'illusion optique en 2,
et donnant donc visuellement ce magnifique temple en 1
(source)


Parlons à présent biologie:

Comme son nom l’indique clairement, Julius Konstantin Ernst Kollmann (1834-1918), anatomiste, zoologiste et anthropologiste allemand, était un mec constant, sérieux, mais aussi assez cool.

Julius Konstantin Ernst Kollmann
(1834-1918)

Il proposa ainsi le mot “Neotenie” au glossaire de la biologie du développement.

Plus cool que ça!

Il l’avait construit, son Neotenie, sur du grec ancien, en prenant le préfixe νέος, néo, “nouveau” et en l’accolant à notre τείνω, teínō, dont je ne vous dirai plus qu’il signifie « étirer, tendre ».
(Plus tard, le mot sera superbement, très subtilement, francisé en néoténie.)
Ce mot, qu’il plaça dans plusieurs articles publiés en 1884 ou 1885, décrivait
- en biologie du développement, donc, on suit! - 
la conservation de caractéristiques juvéniles chez les adultes d'une espèce, ou le fait d'atteindre la maturité sexuelle pour un organisme encore au stade larvaire.
Ces phénomènes sont surtout observés chez des amphibiens et des insectes, pour lesquels on parle de pédogenèse.
Cette néoténie est un cas particulier d'un type de pédomorphose.

Ouais! Je vous vois venir, et je tiens, sur le champ, à préciser...
- car on m’a déjà reproché ce genre de vils colportages -
... que je ne rapproche AUCUNEMENT les termes pédogenèse et pédomorphose de pratiques ignominieusement attribuées à certains membres du clergé de L'Église catholique, apostolique et romaine.

Je voudrais que cela soit bien clair.



L'exemple le plus connu de néoténie est représenté par l'axolotl.

Mais oui, oh, enfin!
L’axolotl, Ambystoma mexicanum, cette espèce d'urodèles de la famille des Ambystomatidae.
Il faut vraiment tout vous dire…

axolotl
Oui, il y a comme qui dirait une certaine ressemblance


Il fait partie des animaux ayant la capacité de passer toute leur vie à l'état larvaire (je connais des êtres humains dotés de cette même capacité) sans jamais se métamorphoser en adulte, et donc de se reproduire à l'état ... larvaire (ce qu’on appelle la pédogenèse, mais n’y voyez aucune allusion, de grâce).


D’ailleurs, la preuve que je les aime bien, les membres du clergé: c’est d’un abbé que je vais vous parler maintenant!

Et pas n’importe lequel...

Ce bon abbé René Just Haüy, né le 28 février 1743 à Saint-Just-en-Chaussée (dans l'Oise), et mort le 3 juin 1822 à Paris, était un grand minéralogiste.

l'abbé René Just Haüy

C’est lui qui a fondé, avec Jean-Baptiste Romé de L'Isle, la cristallographie géométrique.



Imaginez un seul instant un monde sans cristallographie géométrique, et vous prendrez conscience de ce que nous lui devons tous!

Ce bon René Just emprunta au grec ancien ἀνάτασις, anátasis, de sens littéral “allongement, extension”, composé de ἀνατείνω, anateinô et de la finale substantivante -σις, -sis.

Il en fit… anatase (1801).

Il baptisa d’anatase - ce qui n'est peut-être pas très gentil - une espèce minérale particulière, au cristal octaédrique … allongé.

Anatase

Je vous donne un bon truc, pour éviter de vous ridiculiser!
Si vous avez de l’anatase, surtout, surtout, ne la chauffez pas à plus de 700 °C, sinon elle se transforme en rutile.

Et alors, vous avez l’air fin.

- Viens, mon petit garçon, je vais te montrer ma collection d'anatase, dans la sacristie.
Je la conserve à plus de 700 °C, comme ça elle brille!
- Oh merci mon père!
- Et hop, voilà! Mais mais... ce n'est plus que du rutile??
- Ouaiiiiiiin, je veux rentrer!!
- Attends mon petit, ne t'en vas pas, je vais alors te montrer ma stilbite.
PS:
Le rutile est une espèce minérale composée de dioxyde de titane avec des traces de fer (près de 10 % parfois, rendez-vous compte?!), tantale, niobium, chrome, vanadium et étain. Il est trimorphe avec la brookite et l'anatase (il n'en peut rien, hein). Il est la forme la plus stable de dioxyde de titane et est produit à plus de ... 700 °C ; la brookite se formant à des températures plus basses et l'anatase étant formée à des températures encore inférieures. 
rutile
Quant à la stilbite, c'est un minéral du groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates, de la famille des zéolites.
stilbite


Allez, un dernier mot pour ce dimanche!

Celui-là, aucun doute, vous le connaissez…

Je vous en donne la définition:
Dans un triangle rectangle, il s’agit du côté opposé à l'angle droit.  
Il s’agit du plus grand côté.  
Selon Pythagore, son carré est égal à la somme des carrés des deux autres côtés…

Ben oui, il s’agit bien de … l’hypoténuse.
le triangle rectangle...
... et le théorème de Pythagore


Nous avons emprunté hypoténuse, au début du XVIème, au latin hypotenusa, simple transcription du grec ancien ὑποτείνουσα, hypoteinousa, que l’on pourrait traduire littéralement par “soutenante”, car il s’agit du participe présent féminin de ὑποτείνω, hypoteínô, “sous-tendre, soutenir”, où vous reconnaissez notre fameux τείνω, teínō, cette fois précédé du préfixe ὑπο-,‎ hupo-, “sous”.
On peut également comprendre hypoténuse comme “se tenant, ou se tendant sous (les angles)”.


Bon, moi je vais encore me lamenter un peu sur le brexit, me boire un solide verre de Whisky ECOSSAIS et enfin choisir une formule de séjour dans un bel hôtel LONDONIEN, cadeau de départ que mes formidables anciens collègues viennent de m'offrir...

Oui, je quitte ma société, et par voie de conséquence mon client principal, pour de nouvelles aventures! Dès demain!



Je vous souhaite, à toutes et tous, un très bon dimanche, une semaine radieuse!


Frédéric


Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom:
on peut lire le dimanche indo-européen 
CHAQUE JOUR de la semaine!

(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…).


Oui, l'hymne à la Joie, de la Neuvième, 
devenu l'hymne européen.

Un Allemand chanté par des Espagnols
Que dire de plus?

dimanche 19 juin 2016

- Et donc, c'est Antoine, qui a coulé le Titanic, depuis un sous-marin, hein? - Bon... comment te dire?





- Bon... comment te dire?
(je VOIS Lino Ventura
prononcer ces mots)

















“Moi je n’ai pas d’idée, j’ai des associations de mots, comme les surréalistes ; carence d’idée. Ça cache un vide absolu, je suis sous vide. Je serai fusillé d’une balle rouillée et mourrai du tétanos.”

Pensées, provoc et autres volutes,

Serge Gainsbourg











Bonjour à toutes et tous!


Nous en sommes toujours à passer en revue les dérivés de notre fascinante racine proto-indo-européenne *ten-.

Dimanche dernier, on parlait musique! Chouette!!!




Ce dimanche, on parlera… médecine.




Attendez-vous donc à des mots nettement moins amusants, qui vous provoqueront des images moins… harmonieuses?

Je tiens à vous mettre en garde, au cas où vous en auriez besoin.


Alors, “besoin”.
Oui, partons de là.

Notre premier dérivé de *ten-, passé par la forme suffixée *ten-yo-, se retrouve dans le grec ancien τεινεσμός, teinesmós.

τεινεσμός, basé sur le verbe τείνω, teino « étirer, tendre ».

Comme d’hab’, les Romains ont repris le terme pratiquement tel quel: tēnesmos. 
Et en latin médiéval, on l’a, pour faire bonne figure, un peu plus latinisé (mais à peine), en tēnesmus.

Nous l’avons nous-même emprunté, sous la forme ténesme.

Ténesme? 

Vous voulez vraiment savoir ce quoi il s’agit?

VRAIMENT?

Bon.

Ténesme:
Tension douloureuse de la région anale ou du col de la vessie.
Ou encore…
Contraction douloureuse donnant envie d'aller à la selle, dans les inflammations du gros intestin.
l'illustration la plus politiquement correcte que j'ai pu trouver



Comme vous l’aurez compris - enfin, je l'espère -, *ten-, par sa forme *ten-yo-, nous a légué le verbe grec τείνω, teino « étirer, tendre ».

Mais ce n’est pas tout! 

Nous allons également retrouver notre adorable *ten- en grec, cette fois par son degré o *ton-. 
(nous avions déjà épinglé ton, baryton: relisez 'suis exténué, moi, à force de tendre cette [censuré-censuré-censuré] de corde de sol.)

Soyons fou, notre délicieuse *ten- sera encore présente en grec par une forme nominale créée par suffixation en *-ti- de son degré zéro: *tn̥-ti-

- …? Maisje?
- Bon, le monsieur te dit que le degré zéro de la racine *ten- - donc sans son “e”, sa voyelle pivot, 'a p'us la voyelle! -, eh ben on lui a accolé le suffixe substantivant *ti-, ce qui en a fait un nom

L’idée du suffixe substantivant coince-t-elle? 
Pensez au suffixe latin -io, qui transformait une forme verbale en substantif: 
Pour former par exemple le substantif latin admiratio (“admiration”, pour les vraiment-moins-bien-comprenants), on a pris “admirat-”, le radical du parfait (admiratus) du verbe admirari, et on lui a accolé le suffixe substantivant -io.

Quoi qu’il en soit, cette forme proto-indo-européenne *tn̥-ti- donnera le substantif grec … τασις, tasis “tension, étirement, intensité”.


Voici donc quelques dérivés médicaux de ces formes *ten-yo-, *ton- ou *tn̥-ti-:


Celui-ci, devinez-en sa version française: il désigne l’expansion ou la dilatation d’un organe.

Oui, non?

Il nous arrive du grec ἔκτασις, ektasisdilatation ») par son emprunt latin, ectasis.

Ectasie!
Notez qu’en linguistique, l’ectasie désigne l’extension, l'allongement d’une syllabe habituellement brève.

Alors, pensez donc! Quand tout organe non susceptible de se dilater, se dilate, on parle d’ectasie. 
Il y en a pour tout le monde:

s’agit-il …
  • d’une artère ou d’une veine? angiectasie.
  • des bronches? bronchectasie.
  • du coeur? cardiectasie.
  • des intestins? entérectasie.
Et ainsi de suite…

Mais c’est pas fini! 

Parfois, justement, vous attendez d’un organe une extension complète. 
Comme du poumon, par exemple.

Si cette extension complète ne se présente pas, il n’y a peut-être pas de remède, mais au moins il y a un nom à votre souffrance: l’atélectasie. 
Atélectasie, 
du grec ancien ἀτελής, atélês, « incomplet » et ἔκτασις, ektasis, « extension », littéralement “absence d’expansion”: réduction de volume de tout ou partie du poumon.

Allez, continuons notre visite médicale des dérivés grecs de notre chère *ten-.

la visite médicale


Quand je disais “soyons fou”…

Vol au-dessus d'un nid de coucou (One Flew Over the Cuckoo's Nest),
Miloš Forman, 1975. 


Catatonie!

Emprunt récent (1888) à l’allemand … Katatonie (1874).

C’est le psychiatre allemand Karl Ludwig Kahlbaum, 1828-1899, qui inventa ce mot, composé des grecs κατά, katá (“en dessous”, comme dans “catastrophe”), et τόνος, ‎tónos: tension, ton, tonus… (ce dernier, j'espère ne pas vous l'apprendre.)

Karl Ludwig Kahlbaum


La catatonie est un ...
désordre psychiatrique caractérisé par une alternance d’inactivité psychomotrice complète et un comportement violent hyperactif, sans raison apparente.
La catatonie est donc l’inverse de … l’hypertonie.


John Forbes Nash Jr., 1928 – 2015.
Ce grand, immense, mathématicien américain,
souffrait de catatonie
Évidemment, vous adorez comme moi "A beautiful mind" (2001),
le superbe film que Ron Howard a tiré de la vie de Nash,
avec Russell Crowe et Jennifer Connelly


Allez, encore un mot du vocabulaire médical.

À vous de le trouver.

En anatomie, 
“Membrane séreuse qui tapisse les parois intérieures de la cavité abdominale et pelvienne et qui recouvre les organes contenus dans ces cavités, à l'exception de l'ovaire”

Oui?

Je vous aide?

Prenez un bout de chacun des mots illustrés, assemblez-les, et ...hop.
















OUI!

... Péritoine.

Nous l’avons repris du latin peritonaeum, lui-même emprunté au grec ancien περιτόναιον, péritonaion.

περιτόναιον, péritonaion, qui désignait déjà en grec la...
...membrane qui recouvre intérieurement le bas-ventre, 
est le neutre substantivé de peritonaios,tendu tout autour”, 

dérivé du verbe περίτείνειν, períteínein, composé de... 
  • περί, períautour ») et de … (dois-je VRAIMENT vous le dire???) 
  • τείνειν, teínein

Qui dit péritoine, dit parfois péritonite, l’inflammation du péritoine. 
(Curieusement, la péritonite est toujours aiguë.)





- Et donc, Antoine était à bord d'un sous-marin, c'est ça hein?
- ... [Lino se contente de le regarder dans les yeux, en silence]














Un dernier dérivé médical pour ce dimanche:

Vous le devinez?
Maladie provoquée par le bacille de Nicolaïer - sale type! - qui sécrète au point où il végète - le bacille, pas Nicolaïer - (en général une plaie extérieure) une toxine dont l'action sur le système nerveux détermine une contracture douloureuse débutant ordinairement au niveau des muscles masticateurs et s'étendant progressivement à la nuque (avec un “/k/”, sinon on parle de ténesme), au tronc et aux membres, avec des crises convulsives sous l'influence de la plus légère excitation.”
ou encore…
“Maladie toxi-infectieuse, tellurique, de l'homme et des animaux, généralement mortelle, caractérisée par la contraction convulsive, la rigidité d’un plus ou moins grand nombre de muscles, puis par l'opisthotonos
du grec ancien ὄπισθεν, ópisthenen arrière ») et 
τόνος, tónostension »),
due à la toxine du bacille en question lorsque ses spores pénètrent dans une blessure.

Oui?

Ben oui: tétanos.

Mot du XVIème, qui nous arrive du grec ancien τέτανος, tétanos (« crampe, contraction »).

τέτανος, tétanos n’était que le participe passé substantivé de τείνειν, teínein.

Derrière ce τέτανος, tétanos se cache sournoisement une forme rédupliquée, au degré zéro (et suffixée en *-o-, tant qu'à faire), de notre *ten-: *te-tn̥-o-.


Arthur Nicolaier, 1862 - 1942


Sur tétanos, nous avons créé ...

Tétanique (atttesté dès 1544 dans des expressions comme “contraction tétanique”)
Propre au tétanos, de la nature du tétanos. Rigidité, convulsions, crispations tétaniques. — Atteint de tétanos. — Un tétanique.
Ou même...

Tétaniser (nettement plus récent: 1862)
En physiologie: mettre en état de tétanos physiologique (“un muscle qui se tétanise).
Par extension, figer, paralyser.  “L'angoisse / la peur le tétanise.

Leonardo DiCaprio tétanisé de froid dans Tétanique Titanic


- Et donc, c'est Antoine, qui a coulé le Titanic, depuis un sous-marin, hein? 
- Bon... comment te dire?


Bon, voilà, on en restera là pour ce dimanche!



Au menu de dimanche prochain?

Encore et toujours *ten-, et ses dérivés!
On ne s'en lasse pas!




Je vous souhaite à toutes et tous, un TRÈS beau dimanche, et une super bonne semaine!




Frédéric

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Attention, ne vous laissez pas abuser par son nom: on peut lire le dimanche indo-européen 
CHAQUE JOUR de la semaine!
(Mais de toute façon, avec le dimanche indo-européen, c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
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Un morceau très court, pour terminer, 
et pour rester dans la tonalité "médecine" de ce jour:


un air de ballet,
composé par Marc-Antoine Charpentier pour
Le Malade imaginaire
(H.495a), Musiques et danses pour la comédie de Molière (Paris, 1673)

dimanche 12 juin 2016

Quand il plaidait, ce ténor du barreau ne tenait pas en place






Opera is when a tenor and soprano want to make love, but are prevented from doing so by a baritone.

(Un opéra, c'est une histoire où un ténor et une soprano veulent coucher ensemble, et où un baryton fait tout pour les en empêcher)

George Bernard Shaw

George Bernard Shaw,
26 juillet 1856 – 2 novembre 1950











Bonjour à toutes et tous!


Toujours en pleine étude de notre décidément prolifique - mais si jolie - racine proto-indo-européenne *ten-, “étendre, étirer”, 
après avoir parlé dimanche dernier de sa variante *ton-o- / *tón-os- de qui nous tenions “ton” par le grec τόνος, ‎tónos,
poursuivons donc en ce dimanche avec d’autres mots du vocabulaire musical, toujours bien dérivés de notre *ten-.


Mais… avant de vous donner le mot qui suit, je me dois de vous mentionner une autre racine…
J’espère que *ten- ne m’en voudra pas trop…
Mais bon, quand elle comprendra le but réel de cette petite incartade, la connaissant, elle me pardonnera, j'en suis sûr.
Cette autre racine, c’est *gʷerə-2.
À laquelle est attachée la notion sémantique de pesanteur, de lourdeur.
Nous en avons déjà parlé!!!
Mais oui, relisez ce brigand briguait la place de baryton!
Elle est fichtrement intéressante, cette racine...

Sachez que cette *gʷerə-2, pour ce qui nous intéresse maintenant, est à l’origine, ...
via une forme suffixée en *-u- basée sur son timbre zéro *gʷr̥ə-: *gʷr̥ə-u- (ou, pour les pervers obsédés par les laryngales - oh oui oh oui - *gʷreh2us-)
... du grec ancien βαρύς, barús, “lourd, oppressant, accablant, dur, puissant”.


Vous l’aurez compris, vous combinez βαρύς, barús et τόνος, ‎tónos, et vous obtenez, oh miracle, βαρύτονος, barútonos.

En tant qu’adjectif: “à la voix grave”.
D’un son: fort, perçant.
En grammaire, d’un mot: ne possédant pas l’accent aigu, “dont la dernière syllabe n’est pas accentuée”.

Et notre français baryton, emprunté au βαρύτονος grec, est utilisé à présent en musique pour désigner cette voix d’homme qui tient le milieu entre le ténor et la basse.

N’allez surtout pas croire que le terme, dans cette acception, est ancien.
NON! Il ne date que de la fin du XVIIIème!

Auparavant, on qualifiait plutôt ce type de voix de “concordant”, ou “basse-taille”.


Un exemple célèbre de rôle d’opéra écrit pour une tessiture de baryton serait le Papageno de Die Zauberflöte, de Mozart.
(non, pas “la flûte enchantée”, ridicule, stupide, répugnante, abominable, lamentable, exécrable, vile traduction, mais plutôt “la flûte enchanteresse, ou la flûte magique”. Ça y est, je vais encore m’énerver.) 
(je parlais de cette sombre histoire de traduttore, traditore ici: "comme le papegeai, mal, à maquette" = blasphème)


Der Vogelfänger bin ich ja, Papageno,
Die Zauberflöte 



On passe vite de baryton à ténor, vous en conviendrez…

Nous avons emprunté notre français ténor, au XVème siècle, à
- allez, la langue de la musique? OUI!! -
l’italien.

Tenore “forme, manière”...
(pensez au ton français, qui possède les mêmes acceptions - ne dit-on pas “le bon ton”?),
...désignait spécialement en musique la voix “qui tenait” l’ensemble de la construction harmonique. C'était celle sous-tendait le morceau, sur laquelle les autres voix pouvaient s'appuyer.

À l’origine, dans les premières polyphonies du Moyen Âge, cette partie littéralement fondamentale revenait à la basse.

Mais plus tard, ce rôle harmonique de base sera assigné à la voix d’homme la plus haute. 

C’est ainsi que cette voix prit le nom de la partie qui lui était le plus habituellement confiée (celle de ténor, pour les moins-bien comprenants.)

Le grand Enrico Caruso, ténor mythique



Attesté fin du XVIIIème, nous avons encore ... tenuto.

Eh oui, de l’italien tenuto (tenu), évidemment bâti sur le latin teneō, tenēre.

Sur une partition, le tenuto se représente par une ligne horizontale sur ou sous la note que l’on veut désigner.
Et jouer tenuto, c’est tout simplement tenir la note (jusqu’à la suivante).

notes tenuto



Et voilà pour le vocabulaire musical que nous avons reçu de *ten-.

Mon emploi du temps étant particulièrement chargé, je vais en rester là pour ce dimanche! 


Oui, je sais. 
Mais voilà, au moins je mets en ligne un article par semaine: le contrat est rempli.

Mais entre nous, si vous vous sentez un peu déconfits devant la biéveté de cet article,
ALORS RELISEZ "comme le papegeai, mal, à maquette" = blasphème,
ou même ce brigand briguait la place de baryton!

Dimanche prochain, interrogation.


Mais aussi ...
Toujours des dérivés de la délicieuse *ten-, mais cette fois, comme déjà annoncé, ressortant au domaine… médical!


Je vous souhaite, à toutes et tous, un EXCELLENT dimanche, et une très bonne semaine!


Une pensée pour mon ami Robert, 
dont la mère sera désormais toujours là pour lui, 
mais sur un autre plan.




Frédéric


Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom:
on peut lire le dimanche indo-européen 
CHAQUE JOUR de la semaine!

(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…).



Bon, si j'ai cité le rôle de Papageno pour la voix de baryton
je ne peux que citer celui de Tamino pour celle de ténor.



"Dies Bildnis ist bezaubernd schön"
toujours tiré de Die Zauberflöte

dimanche 5 juin 2016

'suis exténué, moi, à force de tendre cette [censuré-censuré-censuré] de corde de sol





Il pensait que peut-être chez son patient le nerf vague restait dans un état constant de demi-excitation, supérieur au tonus qu'il semble garder chez l'individu normal (…)

Jules Romains, 
Les Hommes de bonne volonté, t. XII, xviii.

Louis Henri Jean Farigoule,
dit Jules Romains,
26 août 1885 - 14 août 1972

















Bonjour à toutes et tous!


Nous en sommes aujourd’hui au sixième article (!!) consacré à notre racine proto-indo-européenne *ten-, “étendre, étirer”.


le sixième sens

Jusqu’à présent, nous n’avons finalement parlé que de dérivés latins de notre racine, avec les latins tendō, tendere: “tendre”, “tendre à...” et teneō, tenēre, “tenir…”.
Oh oui, d’accord, nous avions aussi mentionné le grec τένων, ténôn (tendon)
Mais bon, à part ça…

Ce blog étant quand même consacré au proto-indo-européen, et par conséquent à TOUTES les langues qui en découlent (et pas seulement au grec et au latin), je m’en vais de ce pas corriger le tir à l’occasion d’une forme *ton-o- de notre racine bien-aimée.

(Et comme je vous l’annonçais la semaine dernière, cet article sera plutôt… musical. Mais sur la fin.)


Alors!

Le degré o de notre racine *ten-: *ton-, suffixé en *-o- pour donc donner … *ton-o-...
(une autre reconstruction en fait *tón-os- ; on va pas se battre là-dessus)
...se retrouve dans le groupe balto-slave, avec, par exemple, le lituanien tãnas, “grosseur, gonflement, ulcère…”. 

Ouais, je sais ce que vous allez me dire:
Gnagnagna, mais enfin, ’ya pas de rapport avec la notion de tendre!”. 
Mais siii!

En réalité, la racine a subi un glissement sémantique de “tendre” vers “enfler”.

Ce qui peut paraître curieux sur le papier devient cependant limpide quand vous visualisez qu’à un gonflement peut correspondre la tension d’une surface (de peau en tout cas).

Enflez vos joues, vous verrez bien qu'elles seront tendues.

Et c'est pas Dizzy Gillespie qui vous dira le contraire

Notre *ton-o- / *tón-os-, vous la retrouverez également dans le groupe indo-iranien

Où, en iranien, précisément, elle se cache derrière نازک, “tana”: “mince, maigre, frêle…

- Mais enfin, c’est EXACTEMENT l’inverse du lituanien tãnas!
- Oui, je sais… Mais voilà, prenons le cas de la pâte à pain: à mesure que vous l’étendez, l’étirez, vous l’effilez et l’affinez

Pareil avec la pâte à pizza.

Championnat du monde de Pizza 2013, Roumanie


“Mais alors”, renchérirez-vous, “mais alors, le latin “tenuis”?
Bon d’accord, je sens bien que je dois en parler immédiatement, sinon vous n’allez plus penser qu’à ça, et vous ne vous concentrerez plus sur la suite (je vous connais) ; on continuera donc avec *ton-o- un peu plus tard.


Tenuis, donc.

Le latin tenuis, qui peut signifier notamment “fin, délié”, ou encore “ténu, mince, fluet…”, a souvent été rapproché de tendō, tendere: “tendre”, et pour les mêmes raisons que celles évoquées ci-dessus.

Oui, il est de coutume de le considérer comme basé sur le même radical, avec la même argumentation sémantique: “tendu”, donc “fin, fragile…”
C’est sur tenuis, bien sûr, que nous avons créé notre français ténu.

Le problème, c’est que ce latin tenuis nous arrive d’une racine proto-indo-européenne que Michiel de Vaan, 
dans son remarquable Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages (Leiden Indo-European Etymological Dictionary Series),
retranscrit sous la forme *tnh2-(e)u-.
(Pour ce qui est de ce superbement laryngal et mystérieux h2, relisez donc Un coup de souvláki et on se retrouve avec des points de suture. C'est cousu de fil blanc.)

- Quoi, mais alors, aucun lien entre tenuis et *ten-?
- Je peux continuer, oui?

Sémantiquement, et au vu de ce tana iranien, tout porterait à croire qu’il s’agit de la même racine…
Et que donc, *tnh2- ne serait qu’une forme variante, allongée, de notre *ten-.

Michiel de Vaan, pas fou, n’ose cependant pas l’affirmer, en précisant sagement que “cela ne peut être certifié”.


Michiel de Vaan

Pour tout vous dire, Watkins, lui, en était convaincu, de ce rapprochement, et citait “tenuis” comme descendant de notre *ten- par une forme suffixée en *-u-, qu’il notait *ten-u-.
Oui, convenons-en, particulièrement proche de la *tnh2-(e)-u- de de Vaan

Calvert Watkins

Si Watkins a raison, alors de notre *ten- descend encore, à côté du latin tenuis, l’anglais thin, mince...” (via le degré zéro de *ten-u-, *tn̥-u-, dérivé dans les proto-germaniques *thunw-, puis *thunni-).

Et n’oublions pas que de tenuis, nous avons gardé ténu, certes, mais aussi atténuer, ou exténuer, tous deux toujours bien liés à la notion générale de “rendre plus mince, moins fort, amoindrir”.


Bon, tant qu’à faire, et avant que vous ne me cassiez les posiez la question
(“Tiens, et qu’en est-il de tendre, l’adjectif? Il dérive aussi de *ten-?)
NON, notre adjectif français tendre ne semble pas dériver de *ten-.

- Mais??? Beauc…
- Oui, je sais: beaucoup de linguistes font le rapprochement, en voyant l’adjectif latin tener, -a, -um, dont est issu notre adjectif français tendre, descendre lui-même de notre racine *ten-.

Watkins avance même une forme suffixée de notre chère *ten-, *ten-ero-, pour expliquer son évolution vers l’adjectif latin tener:
*ten- (*ten-do-) -> verbe latin tendere: “tendre” -> verbe français tendre 
*ten- (*ten-ero-) -> adjectif latin tener, -a, -um: “tendre” -> adjectif français tendre

Sémantiquement, pour passer de la notion d’extension à celle de tendresse/tendreté, on reprend cette même notion:
ce qu’on étend, étire, s’affaiblit, donc devient moins fort, donc délicat, tendre…
Mmwouais....

Mais voilà, Michiel de Vaan, encore lui, rue dans les brancards.

Pour lui, l’adjectif latin tener descend, par un proto-italique pas totalement identifié *teru-no- ou *tere-no-, d’une forme *terun-no-, basée sur une racine proto-indo-européenne *ter-en-: “tendre” (dans le sens délicat).


moment de tendresse

Pourquoi je pencherais plutôt pour la thèse de Michiel de Vaan?
Parce qu’elle a notamment le mérite d’expliquer et de relier...
  • le sanskrit तरुण, taruNa, “jeune”, 
  • l’avestique tauruna- “jeune, garçon”, 
  • le grec τέρην, térēn,doux, délicat”, ou même - peut-être - 
  • le sabin terenusdoux”, ou carrément 
  • l’iron тырын (“teureun”), “garçon”.
Pff, vous êtes un peu lourds, aujourd'hui, non?
NON, vraiment, l'iron n'est pas la langue parlée par les Iron Men.



L’iron est, avec le digor - je ne vous l'apprendrai pas -, l’un des deux dialectes de l’ossète, du groupe iranien.

L'Ossétie, région du nord du massif du Caucase, située de part et d'autre
de la ligne de crête.


Donc, voilà pour tenuis et tener.
Ça y est, je peux reprendre, maintenant??


Je recommence! (ça vous apprendra)
Notre *ton-o- / *tón-os- se retrouve dans le groupe balto-slave (lituanien tãnas, “grosseur, gonflement, ulcère…”).  
Vous la retrouverez également dans le groupe indo-iranien, où, en iranien, précisément, elle se cache derrière نازک, “tana”: mince, maigre, frêle… 
Et à partir d'ici, je continue:

Toujours dans le groupe indo-iranien, mais cette fois dans le sous-groupe indo-aryen, elle est devenue le sanskrit तान, tAna, - avec l’accentuation sur le premier a -, qui désigne le ton‎.

Étrange, non! Ton?
En quoi pourrait-on relier ton à la notion de tension??

Tout s'éclaire si vous pensez à une corde, à un fil...

Oui! Pour que la corde d'un instrument de musique vous restitue un ton précis, vous devez l'étirez, la tendre.

cheville, pour l'accordage d'une corde


C'est encore pourquoi en digor, corde se dit тӕнӕ, tænæ, et - faisons bonne mesure - en iron, elle se dit тӕн, tæn.


Et OUI, - je sais que c'est cela que vous attendiez - nous retrouvons enfin notre *ton-o- / *tón-os-, via le proto-hellénique *tónos, dans le grec hellénique τόνος, ‎tónos, basé sur τείνω, teínō, “j'étire, je tends”.

τόνος signifiait bien “ton”, mais il en existait plusieurs autres acceptions, comme ... ligament tendu, tension, intensité, corde, tension de la corde (de la lyre), mode musical, mesure d’un vers, accent tonique, ton de la voix...”.

Dingue!

Bien évidemment, c'est de τονος que nous avons repris notre “ton” français, en passant par le latin tonus, simple calque du grec ancien.



Parfois, c'est le thon qui fait aussi l'entrée


Tonus?
Vous avez dit tonus?

Oui! C'est au latin tonus que nous avons emprunté notre français tonus, mais pas par la voie la plus directe...
Eh non, ici - et pour une fois, dans ce sens-là! -, c'est par l'anglais que tonus nous est arrivé, et assez récemment d'ailleurs (1865).



Bon, qui dit ton ou tonus dit aussi...
tonalité, tonifier, tonique, atone, diatonique, entonner, intonation, monotone, sonotone ...
Mais attention, pas question ici, dans la descendance de *ten-, de tonner, ou tonnerre!
C'est pas que je les aime pas, non, mais eux proviennent de la proto-indo-européenne *(s)tenə-, “tonner, retentir comme le tonnerre”. Oui, ça va, on en reparlera!

Bon, avec tout ça, on n'a fait qu'effleurer la partie musique de notre adorable *ten-.

C'est malin.

Mais bon, c'est aussi de votre faute, avec vos questions qui m'ont obligé à partir dans tous les sens (littéralement)...

Pour la semaine prochaine, nous continuerons notre tour des dérivés de cette invraisemblable *ten- avec encore au moins trois mots du vocabulaire musical, et puis il sera temps d'embrayer sur la partie... médicale de notre étude!



Je vous souhaite, à toutes et tous, un très heureux dimanche - ici, 'fait pas fameux -, une très agréable semaine, et vous donne rendez-vous... dimanche prochain!


Frédéric


Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom:
on peut lire le dimanche indo-européen 
CHAQUE JOUR de la semaine!

(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…).



Pour rester dans le ton, l'Air, deuxième mouvement de l'Ouverture n° 3 en ré majeur, BWV 1068
- de Johann Sebastian Bach, forcément, si on parle de BWV. 

Superbe interprétation, sur instruments d'époque.


(Oui, on appelle souvent ce morceau Air on the G string, ou “Air sur la corde de sol”, titre qui aurait probablement surpris Bach: il s'agit en réalité du titre d'une adaptation du morceau pour violon et piano par August Wilhelmj, brillant violoniste allemand. 
Qui était capable de jouer tout le morceau uniquement sur la corde de sol de son violon.)

August Wilhelmj,
1845  – 1908