“Cada libro, cada volumen que ves aquí, tiene un alma. El alma de la persona que lo escribió y de aquellos que lo leyeron, vivieron y soñaron con él.”
Carlos Ruiz Zafón
(“Chaque livre, chaque volume que tu vois, a une âme. L'âme de celui qui l'a écrit et l'âme de ceux qui l'ont lu, ont vécu et rêvé avec lui”)
La Sombra del Viento,
Carlos Ruiz Zafón
l'auteur espagnol Carlos Ruiz Zafón (source) |
Bonjour à toutes et tous !
Dites voir...
Si, comme ça, là, en pleine figure, je vous lançais du duramen, de l'aubier, du cambium, du liber et - soyons fou - du phelloderme, mmmh ?
Ça vous évoquerait quoi ?
Alors, je vous le dis tout de suite, ça n'a rien de sexuel.
Désolé, non.
Et ça n'a rien à voir non plus avec la marine, ou avec ce que vous trouvez au fond de votre oreille - surtout quand vous ne les lavez pas souvent, ou avec le monde des insectes, ou que sais-je encore.
Non.
Il s'agit là, tout simplement, des éléments, ou plus exactement des couches constituant le bois de l'arbre.
Au centre, le duramen, du bois mort qui sert en quelque sorte de squelette à l'arbre.
Vient ensuite l'aubier, bois vivant, dans lequel circule la sève brute.
Autour de l'aubier, vous trouverez le cambium, couche très fine.
Autour du cambium arrive le liber, partie tendre et fibreuse, dans laquelle coule la sève élaborée.
Enfin, tout autour, en couche périphérique, le phelloderme, ce qu'on appelle communément ... l'écorce.
Et
Le liber !
Nous savons que les Aztèques écrivaient leurs codex
obtenu par battage du liber de ficus.
Nous savons aussi qu'avant d'utiliser le papyrus égyptien, les Romains se servaient du liber de différents arbres, tels que l'érable, le platane et le tilleul, pour confectionner des supports à leurs écrits.
Et ce qui est marrant, c'est que les Romains appelaient le liber, “liber” !
Liber, et au génitif, librī.
Ah, le liber...
Extrait des Géorgiques, de Virgile (II, 77) :
Le latin liber, librī, a donc, originellement, désigné euh... le .... liber.
Ce n'est que plus tard, par métonymie, qu'il en viendra à désigner le livre.
Notre français livre, amis lecteurs, est un emprunt du début du XIème au latin liber, et qui en a conservé ce sens métonymique.
Quant au sens premier du latin liber, il se retrouve toujours
Le sujet de ce dimanche, point de départ à une nouvelle saga indo-européenne, ce sera, vous l'aurez peut-être déjà deviné, le français... livre !
Bon, c'est pas tout ça, livre !
Ce thème m'a ENCORE été soufflé par une lectrice qui se reconnaîtra ENCORE !
Et que je remercie, évidemment ....
Livre, du latin liber.
Mais... d'où qu'i v'nait, le latin liber ? Mmmh ?
Du proto-italique (non attesté) *lufro-.
Et *lufro-, OUI !, découle d'une forme proto-indo-européenne...
Autrement mis:
racine indo-européenne *lubʰ-, “peler (écorcer)” suffixée en -*ro-
⇓
*lubʰ-ro-, “feuille, écorce”
⇓
radical proto-italique *lufro-
⇓
Citons encore quelques mots construits sur livre, ou liber...
Livret, circa 1200, quand même : “petit livre, carnet”, qui s'emploiera surtout, dès la fin du XVIIème, avec la valeur de “registre” (livret militaire, livret de caisse d'épargne, livret de famille ou de mariage...)
Le bien plus récent ex-libris a été formé dans la première moitié du XIXème sur l'ablatif pluriel de liber (“libris”, pour les moins bien lotis en neurones d'entre nous), et signifie proprement “(qui fait partie) des livres (de quelqu'un)”.
Il désigne d'abord une simple mention, une formule apposée par quelqu'un sur un livre, indiquant qu'il en est le propriétaire.
Ensuite, une image, une gravure que le propriétaire du livre appose sur sa page de garde.
Diminutif du latin liber, le latin libellus, “petit livre”, mais aussi “pamphlet, mémoire”, que la langue juridique empruntera fin du XIIème sous la forme libel, libelle, dans le sens de “requête écrite présentée par le demandeur”.
De son sens juridique, le mot est passé vers la moitié du XVème dans le langage littéraire, pour désigner un écrit court et diffamatoire.
Libraire !
Le latin connaissait l'adjectif librarius, “relatif au livre”.
Substantivé, librarius désignera un copiste, ou plus tard, en latin impérial, quelqu'un qui fabrique et vend des livres.
L'ancien français l'a emprunté fin du XIIIème, pour faire libraire.
Avant l'apparition de l'imprimerie, il désignera un auteur de livres, ou toujours un copiste (de manuscrits, forcément).
Mais à partir de la fin du XVème, avec l'invention de techniques d'impression et la transformation du marché du livre qu'elle engendre, on commencera à utiliser libraire dans son sens moderne de “marchand de livres”.
Faut-il le dire, librairie est lui aussi un emprunt (1365, liberarie) au latin.
Plus exactement au latin impérial libraria, “bibliothèque”.
Le latin liber, bien sûr, n'a pas été repris qu'en français !
Un livre, ça peut s'emprunter.
Le phénomène avait déjà commencé avec liber, qui a été emprunté dans une pléthore de langues romanes...
Et voilà pour ce dimanche !
Dimanche prochain, la suite...
Où nous verrons d'autres dérivés de notre indo-européenne *lubʰ-, “peler...”, dans d'autres langues, je n'en dirai pas plus...
Dites voir...
Si, comme ça, là, en pleine figure, je vous lançais du duramen, de l'aubier, du cambium, du liber et - soyons fou - du phelloderme, mmmh ?
Ça vous évoquerait quoi ?
Alors, je vous le dis tout de suite, ça n'a rien de sexuel.
Désolé, non.
Et ça n'a rien à voir non plus avec la marine, ou avec ce que vous trouvez au fond de votre oreille - surtout quand vous ne les lavez pas souvent, ou avec le monde des insectes, ou que sais-je encore.
Non.
Il s'agit là, tout simplement, des éléments, ou plus exactement des couches constituant le bois de l'arbre.
Au centre, le duramen, du bois mort qui sert en quelque sorte de squelette à l'arbre.
Vient ensuite l'aubier, bois vivant, dans lequel circule la sève brute.
Autour de l'aubier, vous trouverez le cambium, couche très fine.
Autour du cambium arrive le liber, partie tendre et fibreuse, dans laquelle coule la sève élaborée.
Enfin, tout autour, en couche périphérique, le phelloderme, ce qu'on appelle communément ... l'écorce.
(J'ai repris ici les informations claires et limpides trouvées sur http://www.espritsdegoshin.fr/bonsai-pratique/cours-pratiques-de-bonsai/53-marcotte.html)
Et
- mais comme je vous connais ! -à la question “Oui, certes, mais encore ?” que vous ne manquerez pas de poser, je vous répondrai “nous n'allons pas vraiment parler d'arboriculture, non, mais nous intéresser plutôt à une de ces couches constituantes du bois de l'arbre, bien précise: le ... liber”.
Le liber !
Nous savons que les Aztèques écrivaient leurs codex
(précolombiens, leurs codex, évidemment ; je ne veux pas médire, mais vous avez déjà vu quelque chose de postcolombien de la part des Aztèques, mmh?)sur du papier d'amate
- de l'espagnol “papel amate”, lui-même du nahuatl “amatl”): une sorte de papier, fabriqué à partir de fibres végétales, en usage dans les cultures mésoaméricaines -
papier d'amate |
Oh, et ils devaient aussi, vraisemblablement, avant de battre le liber, sacraliser le procédé, en pratiquant l'un ou l'autre rituel amusant comme arracher le coeur d'une vierge, ou noyer un enfant dans un lac sacré.
Et ils devaient probablement, à la fin du battage, jeter encore un ou deux prisonniers du haut de l'une ou l'autre Grande Pyramide pour remercier les Dieux d'avoir permis la bonne fin de l'opération.
codex aztèque (source) |
Nous savons aussi qu'avant d'utiliser le papyrus égyptien, les Romains se servaient du liber de différents arbres, tels que l'érable, le platane et le tilleul, pour confectionner des supports à leurs écrits.
Et ce qui est marrant, c'est que les Romains appelaient le liber, “liber” !
Liber, et au génitif, librī.
Ah, le liber...
Extrait des Géorgiques, de Virgile (II, 77) :
Géorgiques dont nous traitions de l'étymologie ici: Et du côté de Tbilissi, on élève des moutons, non ? il y a quelques mois.
Nec modus inserere atque oculos imponere simplex nam qua se medio trudunt de cortice gemmae et tenuis rumpunt tunicas, angustus in ipso fit nodo sinus; huc aliena ex arbore germen includunt udoque docent inolescere libro.
(“Car, à l’endroit où des bourgeons sortent du milieu de l’écorce et en crèvent les tuniques légères, on fait dans le nœud même une entaille étroite, et l’on y introduit une pousse prise à un arbre étranger, qu’on apprend à se développer dans le liber humide.”)
Le latin liber, librī, a donc, originellement, désigné euh... le .... liber.
Ce n'est que plus tard, par métonymie, qu'il en viendra à désigner le livre.
Notre français livre, amis lecteurs, est un emprunt du début du XIème au latin liber, et qui en a conservé ce sens métonymique.
Quant au sens premier du latin liber, il se retrouve toujours
- vous n'en reviendrez pas -dans cet autre emprunt, savant, et du milieu du XVIIIème, le terme botanique français ... liber, “tissu conducteur de sève”, réfection - ici, retour au mot latin original - de “livre” !
Le sujet de ce dimanche, point de départ à une nouvelle saga indo-européenne, ce sera, vous l'aurez peut-être déjà deviné, le français... livre !
Oh, je ne veux surtout pas insister, mais on passe si vite des scripta qui restent aux verba qui s'envolent, et sachez que ...
... nous avions consacré une longue série d'articles au thème Langue / mot / Parole,
du 4 janvier 2015, avec Zorro, Dingo et Fredo vous souhaitent une très bonne année!
au 12 avril 2015, avec des pâtes, des pâtes, oui mais des pâtes
Bon, c'est pas tout ça, livre !
Ce thème m'a ENCORE été soufflé par une lectrice qui se reconnaîtra ENCORE !
Et que je remercie, évidemment ....
Livre, du latin liber.
Mais... d'où qu'i v'nait, le latin liber ? Mmmh ?
Du proto-italique (non attesté) *lufro-.
Et *lufro-, OUI !, découle d'une forme proto-indo-européenne...
- du moins, c'est comme cela que la retranscrit Michiel de Vaan dans son Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages (Leiden Indo-European Etymological Dictionary Series) -
*lubʰ-ro-, “feuille, écorce”,
vraisemblablement créée sur la racine *lubʰ-, “peler (écorcer)”
Autrement mis:
racine indo-européenne *lubʰ-, “peler (écorcer)” suffixée en -*ro-
⇓
*lubʰ-ro-, “feuille, écorce”
⇓
radical proto-italique *lufro-
⇓
latin liber, “écorce, livre”
⇓
⇓
emprunt
⇓
français livre (fin XIème)
⇓
réfection de livre / emprunt savant au latin liber
⇓
français liber, “tissu conducteur de sève” (milieu XVIème)Citons encore quelques mots construits sur livre, ou liber...
Notons aussi que livret remplace à présent libretto, emprunt de la langue musicale du début du XIXème à l'italien libretto, “petit livre”, et attesté au sens de “livret d'opéra” depuis le XVIIIème.
libretto d'Aïda, de Verdi, pour le “Met.” |
Mais on continue malgré tout à parler de librettiste pour désigner l'auteur d'un livret d'opéra...
Livresque:
Fin du XVIème, nous le devons à Montaigne, qui l'a introduit avec sa valeur péjorative.
Il tomba dans l'oubli, pour renaître, au XIXème, dans des expressions comme “culture livresque”.
N'est-ce pas un peu présompteux ? Je préfèrerais, plutôt que “c'est”, “ça devrait être”. |
Le bien plus récent ex-libris a été formé dans la première moitié du XIXème sur l'ablatif pluriel de liber (“libris”, pour les moins bien lotis en neurones d'entre nous), et signifie proprement “(qui fait partie) des livres (de quelqu'un)”.
Il désigne d'abord une simple mention, une formule apposée par quelqu'un sur un livre, indiquant qu'il en est le propriétaire.
Ensuite, une image, une gravure que le propriétaire du livre appose sur sa page de garde.
superbe ex-libris pour Tevan Rezső par Kálmán Rozsnyay (1871-1948) - circa 1905 |
Diminutif du latin liber, le latin libellus, “petit livre”, mais aussi “pamphlet, mémoire”, que la langue juridique empruntera fin du XIIème sous la forme libel, libelle, dans le sens de “requête écrite présentée par le demandeur”.
De son sens juridique, le mot est passé vers la moitié du XVème dans le langage littéraire, pour désigner un écrit court et diffamatoire.
Notons que l'anglais juridique libel est un emprunt à notre ancien français libelle, et désigne toujours la diffamation (par écrit), ou un écrit diffamatoire.
les méprisables tabloids anglais ont fait du libel un véritable art de vivre... (source) |
Quant à lui, notre verbe libeller nous permet encore, derrière son sens moderne (1796) de “rédiger, formuler” de retrouver son origine juridique, où il signifiait précisément “rédiger dans les formes légales ou requises”...
Libraire !
Le latin connaissait l'adjectif librarius, “relatif au livre”.
Substantivé, librarius désignera un copiste, ou plus tard, en latin impérial, quelqu'un qui fabrique et vend des livres.
L'ancien français l'a emprunté fin du XIIIème, pour faire libraire.
Avant l'apparition de l'imprimerie, il désignera un auteur de livres, ou toujours un copiste (de manuscrits, forcément).
Mais à partir de la fin du XVème, avec l'invention de techniques d'impression et la transformation du marché du livre qu'elle engendre, on commencera à utiliser libraire dans son sens moderne de “marchand de livres”.
Un célèbre libraire, celui de Notting Hill (Hugh Grant, dans Notting Hill, 1999) (source) |
le “vrai” magasin |
Faut-il le dire, librairie est lui aussi un emprunt (1365, liberarie) au latin.
Plus exactement au latin impérial libraria, “bibliothèque”.
C'est d'ailleurs sous ce sens qu'il sera utilisé jusqu'au XVIIème, où il sera alors supplanté par bibliothèque, pour ne plus désigner que le commerce des livres, sous l'influence de libraire.
Eh ! L'ancien français librairie est lui, par l'anglo-normand librarie, passé au moyen anglais librarie, devenu l'anglais library (XIVème), qui lui, a bien conservé son sens initial de bibliothèque...
The long Room, The Old Library, Trinity College, Dublin C'est là que vous trouverez le Book of Kells, que vous pouvez même aujourd'hui consulter en ligne ! ICI (source de l'illustration) |
The Book of Kells, en ligne |
Le latin liber, bien sûr, n'a pas été repris qu'en français !
Un livre, ça peut s'emprunter.
(source) |
Le phénomène avait déjà commencé avec liber, qui a été emprunté dans une pléthore de langues romanes...
Bah, citons (entre autres):... mais aussi ailleurs, en basque ou dans les langues celtiques...
- l'aragonais libro,
- le dalmate lebro,
- les portugais livro, libro,
- l'italien libro,
- le lombard libar, liber, libru,
- l'istriote leîbro (l'istriote, à ne pas confondre avec l'istrien, est un dialecte roman parlé sur la côte sud de l'Istrie (en Croatie actuelle),
- l'espagnol libro...
avec...
- le basque liburu,
- le cornique lyver,
- le breton levr,
- le manois lioar,
- l'irlandais ou gaélique écossais leabhar (qui devrait se prononcer plus ou moins “ laouge”),
- et le gallois llyfr (imprononçable, ne cherchez pas, ou alors, essayez de dire - sans garantie - “chèveur”, mais avec un solide cheveu sur la langue)
PS: pour l'étymologie de libre, liberté, livrer, voyez Amazon vient de me livrer "Deliverance", de Boorman. Génial.
Et voilà pour ce dimanche !
Dimanche prochain, la suite...
Où nous verrons d'autres dérivés de notre indo-européenne *lubʰ-, “peler...”, dans d'autres langues, je n'en dirai pas plus...
Je vous souhaite, à toutes et tous, un excellent dimanche, et une très belle semaine !
À dimanche prochain ?
D'ici là, portez-vous bien !
Frédéric
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Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom:
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…).
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Et pour nous quitter,
Une version orchestrale du célèbre
menuet en sol majeur BWV 841, du
Petit livre d’Anna Magdalena Bach,
(Clavier-Büchlein vor Anna Magdalena Bach)
- et non pas “le petit levre d'Anna Magdalena Bach”,
comme j'ai pu le lire sur Youtube
(et pourquoi pas alors “Les petites lèvres d'Anna Magdalena Bach”,
tant qu't'y étais, mon pt'tit gars?) -,
cadeau de Bach à sa seconde épouse (je vous laisse deviner son prénom).
Cette version est intéressante pour la distinction et l'appréciation des voix,
si essentielle dans l'écoute de la musique de Bach.
Jouées par un orchestre, les deux voix de ce morceau simpliste ont été allouées à un instrument différent (1ère voix, violons, 2ème voix, clavecin)
Une version orchestrale du célèbre
menuet en sol majeur BWV 841, du
Petit livre d’Anna Magdalena Bach,
(Clavier-Büchlein vor Anna Magdalena Bach)
- et non pas “le petit levre d'Anna Magdalena Bach”,
comme j'ai pu le lire sur Youtube
(et pourquoi pas alors “Les petites lèvres d'Anna Magdalena Bach”,
tant qu't'y étais, mon pt'tit gars?) -,
cadeau de Bach à sa seconde épouse (je vous laisse deviner son prénom).
Cette version est intéressante pour la distinction et l'appréciation des voix,
si essentielle dans l'écoute de la musique de Bach.
Jouées par un orchestre, les deux voix de ce morceau simpliste ont été allouées à un instrument différent (1ère voix, violons, 2ème voix, clavecin)
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