- le gotique 𐍅𐌴𐌹𐌷𐌰𐌽, weihan, “se battre”,
- le vieil anglais wīgan, “se battre, faire la guettre, batailler”, d'où...
- les vieux anglais... oferwīgan, “l'emporter au combat, conquérir”,
- wīgend, “soldat, guerrier”, et wigian, “se battre”,
- le vieil anglais wīġ, “guerre, bataille” et son composé ānwīġ,
- “ duel
- ” ,
- le vieil anglais poétique wiga, “guerrier, combattant”, “héro, homme”,
- le vieux francique *wīg, “combat”, second terme du prénom *Mārīwīg, “fameux (*mārī) au combat(*wīg)”, latinisé pour devenir... Meroveus, d'où Mérovingiens,
- le vieux norois vega, “se battre”, dont seront issus...
- le danois archaïque veje, “occire, tuer au combat”, l'islandais vega...,
- le vieux norois... víg, “combat, bataille, homicide, meurtre” dont descend probablement le prénom Viggo, Wiggo,
Oft ic wig seo, frecne feohtan, 25 avril 2021.
- Etymological Dictionary of Proto-Celtic de Ranko Matasović,
- Dictionnaire de la langue gauloise de Xavier Delamarre,
- continentales : gaulois, celtibère, lépontique, galate…
- insulaires :
- gaéliques : irlandais, manxois, écossais
- brittoniques : breton, cambrien, cornique, gallois
(source) |
- En vieil irlandais, avec le verbe fichid,“se battre, combattre” (qui ne reprend finalement que le sens itératif de·dich, “protéger, sauvegarder, défendre contre”.“vaincre”), que vous pouvez également apprécier formant d'autres dérivés vieux irlandais, comme do·fich, “se venger”, “conquérir, prendre d'assaut” , ou imm
(Remarquez le joli point médian, · , employé par les linguistes, dans la retranscription du vieil irlandais, pour séparer un préverbe de la syllabe accentuée du verbe auquel il appartient.)
Oui, ce point médian qui n'aurait jamais dû servir à autre chose. Mais voilà, entre les mains d'une personne déséquilibrée (appréciez la formule épicène), il peut rapidement devenir une arme, non pas d'inclusion, mais bien d'exclusion.
Vous le savez peut-être si vous avez pris la peine de lire ma biographie sur le blog, j'ai fait des études de traduction. Et il existe un groupe FB accessible aux anciens de l'école supérieure qui m'a octroyé ma licence de traducteur. Y sévit une pasionaria très, très, très genrée, qui n'admet pas que l'on touche à son jouet, “l'écriture inclusive”, et bloque ses contradicteurs à tour de bras (ou à tire-virago ?). Une personne probablement intelligente, même si rien de son acuité intellectuelle ne transparaît clairement dans sa dialectique hargneuse et manquant si cruellement d'humour, qui la fait plutôt apparaître comme bornée et ridicule. Le terme hystérique me viendrait facilement à la bouche, mais je ne voudrais certainement pas en rajouter.
Bah, une bonne psychanalyse, et tout devrait rentrer dans l'ordre.
Parents, de grâce, donnez de l'amour à vos enfants. Et encore, et encore. Vous voyez à quoi vous soumettez les autres, par votre incurie ?
Dans une discussion sur ce groupe de traducteurs, voilà ce que j'écrivais, et qui touche à la linguistique comparative, alors...
(je ne vous oblige pas à lire ; vous pouvez passer immédiatement à
Nous retrouvons encore *wyk-, toujours via *wik-o-, en...)
“Je ne peux que soumettre ici quelques réflexions de fond, qui valent ce qu'elles valent.
Dans un autre forum de traduction, une militante affirmait catégoriquement, comme un fait avéré, que la langue change la société. J'avoue en avoir été surpris. Je lui ai demandé des preuves de ce qu'elle avançait, et... je les attends toujours. Ses compagnes d'armes sont venues à son secours, en expliquant que "oui, mais bon, on est dans les sciences humaines, hein".
Passons qu'aucune d'entre elles n'ait eu le courage, ou simplement l'honnêteté intellectuelle, de reconnaître l'erreur manifeste, qui pour moi s'apparente à un réel diktat. Il semblerait - je me suis informé entre-temps - qu’en réalité, la seule chose que puisse apporter cette langue inclusive(!), c’est "de créer le débat". Et je tiens cela de la bouche même d’une de ses thuriféraires, une brillante linguiste.
Moi, je peux en tout cas affirmer que la société forge la langue ; il suffit de s’intéresser à la linguistique comparative et historique pour le vérifier systématiquement. Au point qu'en étudiant une langue morte, on en apprend beaucoup sur les mœurs de ses locuteurs disparus, sur leur culture, leurs coutumes, la structuration de leur société.
L’inverse (que la langue puisse changer la société), est une chimère bien connue, poursuivie par toutes les idéologies à volonté totalitariste. Et si ces idéologies se sont finalement mises en place, ce n'est certainement pas par la langue, mais bien par la force, la violence, la censure (tiens tiens ?), la répression.
Même si, par ailleurs, la langue, "mécaniquement", peut servir à véhiculer ladite idéologie : ce n'est pas pour rien que le russe avait été langue obligatoire dans l’immensité de l'URSS, ou que le français, dialecte parmi tant d'autres, s'est imposé en France ("une langue est un dialecte avec une armée et une marine").
L'idéologie qui apparaît précisément ici provient de la gauche radicale des États-Unis. Là-bas, en avance sur nous, ils en sont déjà à "inclure" tous les "non-binaires", et autres "oubliés", "non visibilisés" (transgenres et autres), en y rajoutant en outre la couleur de peau.
Car le souci fondamental lié à une démarche d”inclusivité” est inhérent à cette démarche : où s'arrêter d'inclure ?
Étymologiquement, le mot "mot" est à rapprocher de "muet". Car oui, le mot, littéralement, ne dit rien, et ne veut rien dire. "La lettre tue, c'est l'esprit qui vivifie". C'est NOUS qui donnons un sens à un mot, c'est NOUS qui le comprenons d'une façon ou d'une autre.
La linguistique historique, encore elle, nous apprend également que toute langue va vers la simplification. L'économie.
Amusez-vous avec ça. Ça, c'est un fait. Avéré. Supprimez des règles inutiles (encore faut-il qu'elles le soient), simplifiez. Ça oui, vous irez dans le sens de l'Histoire, mais n'essayez pas de complexifier une langue.
Je ne pense pas, sur un plan professionnel, avoir jamais fait preuve de sexisme. Jamais je n'ai privilégié un professionnel pour des raisons liées à son sexe. J'ai eu des supérieurs masculins et féminins, j'ai eu des collègues masculins et féminins, et jamais, jamais, jamais, je n'ai même imaginé que leur sexe intervenait dans leurs compétences. Je m'étonne donc, alors que je n'ai jamais pratiqué cette écriture "inclusive", que ma vision du monde soit déjà "inclusive".
Considérant tout cela, la question est donc pour moi celle de l'intention : qu'a voulu dire telle personne, en parlant "des fabricants d'électro-ménager", et non "des fabricants et des fabricantes" : ne voulait-elle mentionner que les hommes derrière les comités de direction, voulait-elle parler des sociétés, voulait-elle parler du personnel de ces entreprises, qu'il soit féminin, ou masculin (fait de noirs, de blancs, petits, gros...) ?
En tant que traducteurs, nous utilisons notre intelligence. Pour comprendre au delà des mots. C'est notre force.
Alors, posons-nous la bonne question : "qu'a voulu dire cette personne ?". Et votre intelligence fera le reste.
Bien sûr, certains et certaines d'entre nous sont clairement plus disposées à l'action ("à l'agir", comme on dit !) qu'à la réflexion (vous voyez, je peux écrire en "inclusif", et moi aussi je peux tenir compte de la répartition par sexe des personnes que je vise pour l'accord de l'adjectif).
Je ne crois pas qu'en changeant la langue, on changera la société. Je vais vous donner une clé : pour changer la société, il faut changer la société.
Et pour changer la société, changez-vous vous-mêmes. C'est dur à entendre, mais c'est la seule façon de faire.
Et puis, votez pour des partis qui veulent que les choses changent, que les femmes soient reconnues au même titre que les hommes (les salaires, bon dieu !!!!!!), créez un parti, bougez-vous (incluez ici la partie du corps que vous préférez), manifestez-vous, mais arrêtez de vous en prendre à une langue qui ne l'a vraiment pas mérité. Et qui ne véhicule que le sens que l'on veut bien lui donner.”
(ce n'est pas un gag, hélas) |
- oh mais OUIIII ! -
(j'imagine Toffee poser la question) (Toffee n'est pas encore tout à fait finie) |
- Adcovicus (Ad-co-vic-us), figurant sur une inscription découverte, comme les sommiers, à Lattes (Hérault).
Il pourrait signifier Qui est fortement avec les vainqueurs.
Lattes : le musée archéologique Henri Prades, à proximité de l'antique Lattara |
sommier à Lattes |
- Blandovicu (Blando-vic-u), figurant sur une inscription découverte à Gargas (Vaucluse).
Il s'agit d'un composé de *blando-, “doux” et *-vico, pour signifier... le doux combattant, celui qui combat avec douceur.
- Exalbiovix (Ex-albio-vix), épithète d'une divinité celtique (assimilée à Mars), attestée sur un autel votif découvert à Osterburken, Allemagne.
Elle pourrait se traduire par Qui combat en dehors du monde céleste.
Lemo- / limo- désignant l'orme, Lemovices pourrait signifier “(ceux qui) combattent / vainquent avec l'orme”, leurs lances, leurs arcs étant vraisemblablement taillés en bois d'orme.
vieil archer gaulois |
Pour d'autres exemples encore, je me permettrais de vous aiguiller vers l'excellent site de L'Encyclopédie de l'Arbre Celtique, qui reprend notamment les étymologies de Xavier Delamarre.
(Pour ceux qui ont encore la chance de l'ignorer, l'appropriation culturelle consiste à utiliser des codes, des coutumes, des vêtements, des coiffures... propres à une autre culture. Et ce n'est pas bien. Mon costume de chef indien, quand j'avais 6 ans : appropriation culturelle. Mon déguisement de chinois, lors d'une fête de quartier : appropriation culturelle. Une femme blanche qui traduirait un poème écrit par une noire Américaine ? Appropriation culturelle.)
- *ācu signifie “rapide” (cognat du grec ancien ὠκύς, de même sens)
- vinco- désigne la victoire.
un chef celte qui se la pète un peu |
- vous abonner par mail, en cliquant ici, en tapant votre adresse email et en cliquant sur “souscrire”. ET EN CONFIRMANT le lien qui vous arrivera par email dans les 5 secs, et vraisemblablement parmi vos SPAMS (“indésirables”), ou
- liker la page Facebook du dimanche indo-européen : https://www.facebook.com/indoeuropeen/
Cher ami, je crois que vous vous trompez sur la question des rapports langue / société.
RépondreSupprimerNe pas enseigner la langue (ce que l'Ecole fait avec virtuosité depuis les conclusions de la Commission Rouchette en 1969-70 — et là, je suis vraiment spécialiste) a puissamment contribué à changer la société et à faire des élèves (et à présent des élèves passés) de la valetaille pour Uber et Deliveroo.
Par ailleurs, voir la Lingua Tertii imperii de Klemperer.
Et un dictateur sicilien du IIIe siècle av. JC avait décidé d'interdire le mot "démocratie" — certain qu'au bout d'un siècle, plus personne ne saurait ce que ça pouvait bien vouloir dire. Orwell n'a pas inventé grand chose.
Les hystériques de service partent de la même idée. Quand je vois Marianne — dirigé par une "républicaine" pur jus, agrégée de Lettres de surcroît — écrire "auteure" et "professeure", je me dis qu'elles auraient tort de se gêner.
Diviser pour commencer à régner, désinformer pour manipuler, et abrutir pour régner en maître. Avant
SupprimerOrwell,il y a eu description de l' apocalypse, à le différence qu'il s' agit maintenant d' extinction.
La Nature nous rappelle à notre Devoir d' humilité, de sincérité et de bonté.
Merci, Unknown.
RépondreSupprimerOui, je comprends votre point de vue, même si j'ai le sentiment que ce n'est pas la langue, en tant que telle, qui modifie la société, mais des actions concrètes, des changements de mentalité à côté et au-delà de la langue. Mais dans tous les cas, oui, le malaise est bien là, nous sommes d'accord.
Passez un bon dimanche !
Bonjour
RépondreSupprimerPour "Blandovicu", je me serais attendu à un lien avec le latin vicus, qui signifie village...
Guy Dethurens
Bonjour, @Guy,
RépondreSupprimerX. Delamarre ne livre pas tout son raisonnement, mais je peux supposer qu'il doit avoir de bons arguments pour expliquer l'étymologie gauloise. Mais... sait-on jamais !
Frédéric
Bonjour, @Guy,
RépondreSupprimerEn relisant votre commentaire, je pense que si Delamarre a privilégié cette piste, c'est par le contexte dans lequel on a découvert l'inscription en question : εσκεγγαι βλανδοουικουνιαι, "À Excenga, fille de Blandovicu"). Il a donc dû partir avec un nom de personne, et non un toponyme. Et je suppose encore - je m'avance peut-être trop - que la probabilité, en gaulois,qu'un nom de personne provienne d'un toponyme est moindre qu'en français, avec nos Dumoulin, Forest et autres...
Bien à vous,
Frédéric
Oui, je crois que c’est une bonne explication. Merci.
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