(Non, que vous le croyiez ou non, cette expression, chez moi, ne ressort pas de l'écriture dite inclusive ; c'est ma façon de m'exprimer, qui m'appartient, que je ne changerai pas au gré du vent, et surtout pas pour satisfaire certains ou, soyons fous, certaines. Il ne manquerait plus que ça.
Grammar nazis et autres pisse-vinaigre qui vous permettez de critiquer mon style et non le fond de mes articles, si vous saviez ce que je pense de vous, je crains que vous n'ayez encore plus matière à critique.)
Même si, au demeurant, je pense honnêtement tenir compte des remarques bienveillantes, pertinentes ET intelligentes (oui, ça fait beaucoup de critères, quand même) qui me sont adressées. Ainsi, depuis bien longtemps, j'essaie d'oublier “se baser sur” au profit de "se fonder sur”, plus joli, et moins anglicisé. Même si, au fond, ça ne me choque pas vraiment de le lire moi-même ailleurs.
ça, ça tombe bien |
- le gotique 𐍅𐌴𐌹𐌷𐌰𐌽, weihan, “se battre”,
- le vieil anglais wīgan, “se battre, faire la guettre, batailler”, d'où...
- les vieux anglais... oferwīgan, “l'emporter au combat, conquérir”,
- wīgend, “soldat, guerrier”, et wigian, “se battre”,
- le vieil anglais wīġ, “guerre, bataille” et son composé ānwīġ,
- “ duel
- ” ,
- le vieil anglais poétique wiga, “guerrier, combattant”, “héro, homme”,
- le vieux francique *wīg, “combat”, second terme du prénom *Mārīwīg, “fameux (*mārī) au combat(*wīg)”, latinisé pour devenir... Meroveus, d'où Mérovingiens,
- le vieux norois vega, “se battre”, dont seront issus...
- le danois archaïque veje, “occire, tuer au combat”, l'islandais vega...,
- le vieux norois... víg, “combat, bataille, homicide, meurtre” dont descend probablement le prénom Viggo, Wiggo,
Oft ic wig seo, frecne feohtan, 25 avril 2021.
ou pour être précis, de sa forme de base et au degré zéro *uik- (ou *wyk-),
au nombre desquels nous pourrions citer :
- le vieil irlandais fichid,“se battre, combattre”,
- le moyen gallois amwyn, “entourer, défendre”,
- le gauloisAdcovicus, “qui est fortement avec les vainqueurs”,
- le gaulois Blandovicu, “qui combat avec douceur”,
- le gaulois Exalbiovix, “qui combat en dehors du monde céleste”,
- l'ethnonyme gaulois Lemovices, “(ceux qui) combattent / vainquent avec l'orme”,
- le celte Aquincum, “qui a eu la victoire rapide”...
Fichid le vieil Irlandais avait la victoire rapide, 2 mai 2021.
- ici, il fait vraiment (et curieusement) beau -,
- et surtout récent, et précis, et reconnu -
le Leiden Indo-European Etymological Dictionary,
en l'occurrence, le volume consacré au latin et autres langues italiques,
Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages,
- je reprends ici le formalisme et les sens reconstruits de Michiel de Vaan -
- *ui-n-k-, un infinitif présent au sens générique de “plier, lier”, où apparaît un infixe nasal,
- *uik-to-, un participe passé passif,
Un infixe nasal est une consonne (ou éventuellement une syllabe) nasale reconstruite, insérée...
(infixée, c'est pareil, mais ça fait tellement plus sophistiqué)
...dans la racine ou le thème d'un mot.
Ceci n'est pas un infixe nasal |
- c'est du moins ce que moi, je comprends ; si vous avez une meilleure idée, contactez-moi -
Il n'est pas anodin, d'ailleurs, qu'au Québec, le fameux terme de tennis tie-break (l'anglais tie renvoyant à notre lier) se traduise par bris d'égalité. TRÈS jolie traduction, au demeurant...
(nous sommes ici toujours dans des étymons reconstruits, hein, d'où les * à profusion),
Pour rappel, ce sibyllin e/o (*wink-(e/o-)) indique simplement la présence d'une voyelle thématique (une voyelle qui s'intercale entre le thème et la désinence) alternante : qui pouvait être soit un e, soit un o.
N'oubliez pas que sur le blog, bien visible si vous le lisez en mode web (comme sur un écran d'ordinateur), figure une page subtilement nommée Éléments de linguistique, en perpétuelle construction, sur laquelle vous pouvez trouver ce genre de définitions à mémoriser avant toute soirée mondaine.
Et, amis lecteurs (au sens strictement exclusif), tout à fait entre nous, je peux vous le dire, placer adroitement un “infixe nasal", un "voyelle thématique", ou évidemment, quoi que ce soit en moyen-gallois ou en tokharien,
ça marche.
Une rubrique entière du blog est consacrée à ces outils de
procréationsociabilisation des jeunes linguistes célibataires : Elles en sont DINGUES ! (et au bas de chaque page des articles filtrés, cliquez alors sur le lien Articles plus anciens pour, ben, passer à des articles plus anciens sur le même sujet).
Hors latin, nous trouvons encore à notre jolie *uik-e-, “vaincre, triompher de”, quelques descendants italiques, mais qui ne sont que de...
...vulgaires emprunts au latin.
J'y viendrai donc un peu plus tard...
- vaincre à la guerre, remporter la victoire, être vainqueur,
- l’emporter,
- avoir l’avantage, surpasser, venir à bout de, forcer, réduire, battre, être victorieux (dans un procès), gagner (un procès, une cause), avoir gain de cause, avoir raison, triompher,
- gagner un pari,
- atteindre son but, réussir, voir ses vœux réalisés,
- venir à bout de,
- prouver,
- convaincre, persuader,
- ...
- en aroumain ? azvingu, azvindziri,
(l’aroumain, parlé dans les Balkans, mais aussi en Roumanie et ailleurs - non, PAS en Aroumanie -, est à rapprocher du daco-roumain (le roumain, quoi), du mégléno-roumain et de l’istro-roumain. Tout en vous disant - c'est tellement classique et convenu -, que pour certains linguistes... roumains, il ne s’agirait que d’un dialecte du, du, du ? roumain, comme c'est surprenant. Idéologie, nationalisme, quand tu nous tiens...)
en rouge, les Aroumains (source) |
- en bourguignon ? voincre,
- en catalan ? vèncer,
- en corse ? vincia,
- en espagnol ? vencer,
- en frioulan ? vinci,
- en galicien ? vencer,
- en italien ? vincere,
- en liégeois ? vinki, dauuuuc (on retrouve bien ici la trace de l'infixe nasal de l'étymon),
- en normand ? veincre,
- en occitan ? véncer, vencir,
- en picard ? vinke,
- en piedmontais ? vince,
- en portugais ? vencer,
- en provençal ? vencre,
- en romanche ? vaindscher, venscher,
- en roumain ? învinge, învingere,
- en sarde ? bínchere, binci, bínciri, bínghere, vínchere,
- en sicilien ? vìnciri,
- en vénitien ? vìnsar, vìnser, vénsar.
Ah, le temps, le temps...
Mais oui, comme vous le savez, j'ai aussi un vrai boulot, qui, lui, me permet de gagner ma vie. Et de pouvoir passer du temps sur ce blog improbable.
- mais oui, vous voyez, on y arrive -,
- l'osque uincter, “prouver la culpabilité de quelqu'un” (emprunt probable),
- le pélignien uicturei, “vainqueur”,
- l'osque vikturrai, “victoire”.
L'osque, langue aujourd'hui disparue, appartenait, au sein des langues italiques, au groupe sabellique.
Cette famille sabellique compte, à côté de l'osque lui-même, trois variantes de celui-ci : l'hernicain, le marrucien et le, et le... pélignien.
Ça alors, décidément, tout se tient.
(source) |
L’Écriture inclusive et les sciences du langage : une offensive épistémologique, par Jean Szlamowicz.
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Magnifique! Merci! Bon dimanche ensoleillé!
RépondreSupprimer:-) Grand merci, @Unknown !
RépondreSupprimerBon dimanche à vous !
Chaque dimanche je remonte le temps, l’esprit ancré dans le présent. Merci à vous.
RépondreSupprimer@jean-claud,
RépondreSupprimerQuelle belle remarque, merci !
Frédéric