- conduire,
- induire,
- déduire,
- séduire,
- traduire,
- éduquer,
- duc,
- doge,
- ducat,
- duce,
- condottiere,
- douche.
- le verbe δαδύσσομαι, dādússomai, « être égaré, déchiré, tourmenté... »,
- le couple ἐνδῠκέως, endukéōs, « soigneusement, avec soin » / ἀδευκής, adeukḗs, « amer ? ; sans soin ? ».
Le 8 mai, nous avons débusqué une série de dérivés britonniques de la racine *deuk- :
- le moyen gallois dwyn, « apporter, prendre, voler... »,
- d'où le gallois dwyn,
- le moyen breton do(u)en, « porter, transporter »,
d'où les bretons...
- douger, «porteur, objet servant à porter »,
- douger-banniel, «porte-drapeau »,
- dougerez, «femme enceinte »,
- dougidigezh, «penchant, inclination »,
- dougus, «portable »,
- le cornique doen, « prendre, apporter, voler ».
- le gotique 𐍄𐌹𐌿𐌷𐌰𐌽, tiuhan, « mener, guider »,
- le participe vieux norois toginn, « tiré »,
- le vieil anglais tēon, « tirer »,
- le vieux saxon tiohan, « tirer », mais aussi... « éduquer »,
- le moyen néerlandais tien, « tracter, tirer ; avancer, procéder»,
- d'où le néerlandais tijgen, « tirer, aller »,
- le vieux haut allemand ziohan, « mener, élever, éduquer »,
- l'allemand ziehen, « tirer ; extraire ; déménager ; étirer... »,
- l'allemand Zug, « train»,
- le composé allemand Herzog, « duc».
- le vieux norois toga, « traîner, entraîner... », d'où l'elfdalien tugå, de même sens, et le vieil islandais toga, « tirer, remorquer... »,
- l'anglais tug, « tirer fort, tirer sec, secouer, remorquer... »,
- l'anglais tow, « tirer, tracter, remorquer... »,
- le moyen néerlandais togen, d'où le néerlandais togen, « tirer, traîner... »,
- le vieux haut allemand zogōn, zockōn, zohhōn, « tirer fermement, secouer... ».
Ég öskraði á þjófinn og hann...
Le 29 mai, nous mettions au jour une série de substantifs germaniques dérivés de notre jolie racine :
- le gotique 𐌿𐍃𐍄𐌰𐌿𐌷𐍄𐍃, ustauhts, « aboutissement (d'un parcours d'études, d'un entraînement, par exemple), perfection... »,
- le vieil anglais tyht, « conduite, pratique... »,
- le moyen néerlandais tucht,
- d'où le néerlandais tucht, « discipline, régime, punition, auto-discipline... » ; (obsolète) « chasteté »,
- le vieux haut allemand zuht,
- d'où l'allemand Zucht, « élevage, ferme d'élevage... » ; (daté) « discipline, éducation, manières... »,
- touline, « cordage servant à haler un gros cordage (aussière, câble…) »,
- touer, « faire avancer (un navire, une embarcation) en tirant à bord sur une amarre... », sur lequel seront construits...
- toue, notamment « bateau plat à une voile servant de bac ; câble (qui sert à touer) »,
et
- touage.
- aantocht, « approche »,
- pelgrimstocht, « pèlerinage »,
- fietstocht, « tour à vélo »
- molentocht, « petit canal reliant les autres canaux d'un polder à un moulin à vent, pour drainer l'excédent d'eau».
- le vieux norois taumr, « rêne, bride, corde... »,
- l'elfdalien tom,
- le norvégien taum,
- l'islandais taumur,
- le danois tømme,
- le vieux suédois tømber,
- d'où le suédois töm,
- le féroïen teymur,
- le frison saterlandais Toom,
- le vieux haut allemand zoum,
- d'où l'allemand Zaum,
- le moyen néerlandais toom,
- d'où le néerlandais toom, « rêne, bride ... ; troupe d'oies, troupeau / radeau de canards, groupe de cygnes »,
- l'anglais team, « équipe ; attelage...», et dans une acception obsolète, « groupe d'animaux évoluant ensemble, en particulier jeunes canards».
Le 19 juin, nous avons vu deux verbes albanais dérivés de notre *deuk-, « tirer ; pousser ; mener... »,
- nduk, « sortir (quelque chose), tirer de, retirer, extraire, arracher ; remonter, hisser ; cueillir... »,
et
- zhduk, « cacher, enfoncer, rentrer dans... », d'où même « disparaître... ».
- le moyen perse dws- (à prononcer /dōs-/), « traire »,
- le chorasmien δws-, « traire »,
- le persan dōğ, « babeurre », désignant une boisson faite de yaourt dilué et d'eau,
- le kurmandji daw, « babeurre »,
- l'ossète ducyn/dyğd, « traire »,
- le roshani δūz-/δawd, « traire »,
- le yazgoulami pərδis-, « donner du lait »,
- le radical sanskrit दुह्, dúh, sur lequel est construit...
- le sanskrit दोह, dóha, « lait », ou même « entreprise fructueuse ».
Il faut accepter les coups de pied de la vache...
et ensuite, deuxième série... :
- le pehlavi dwš, « traire»,
- le chorasmien čx-, « sucer (le lait)», au causatif, čw'xy-, « allaiter»,
- le semnani bedūšiyon, « traire»,
- le pachto لوشل, lwaš-/lwašǝl, « traire»,
- le statif sanksrit दुहे, duhé : « (la vache) donne du lait...»,
- le grec ancien τεύχω, teúkhō, « préparer, produire, façonner ... »,
- son radical au présent τυγχάνω, tunkhánō, « atteindre un objectif, obtenir quelque chose, rencontrer (quelqu'un) »,
- la forme verbale gotique daug, « c'était bon pour... (cela correspondait au but à atteindre) »,
- l'allemand taugen, « faire l'affaire, correspondre, être apte à... ».
Amis lecteurs,
Soyez forts.
Cet article sera le dernier que nous consacrerons à la formidable petite racine *deuk-, « tirer ; pousser ; mener… ».
Pour finir en beauté cette série de douze(!) articles, je vous propose, en ce magnifique dimanche de juillet, de nous arrêter sur la descendance hittite de notre chère *deuk-, « tirer ; pousser ; mener… ».
Aaah, le hittite…
Disons-le, l'existence du hittite est du pain béni pour la linguistique historique indo-européenne.
Car cette langue, qui fut l'une des toutes premières à se détacher du tronc commun indo-européen, est magnifiquement attestée. Oui, attestée. Comprenez donc
- je m'adresse ici aux petits nouveaux -
que l'on en a retrouvé des traces écrites. Plein. Plein. Mais plein.
Et encore plus que ça.
Un peu trop même, pour certains, tous ces pauvres racisés qui ont dû péniblement exhumer les plus de 30 000 (oui oui, 30 000 !) tablettes hittites recensées à ce jour, pour le compte des souchiens occidentaux, notamment anglais et allemands.
(Dans un effort de vulgarisation, dans un élan de solidarité envers cette population de jeunes occidentaux en quête d'un combat sincère et intelligent si difficile à trouver, j'ai décidé d'utiliser la prose wokiste ; pourquoi les wokes n'auraient-ils pas eux aussi accès à la culture ? Notez, j'ai peur, par là-même, que l'on qualifie ma démarche d'appropriation culturelle… Si vous constatez que mon blog a été effacé, vous saurez que j'ai été cancelé. À juste titre, convenons-en.)
Oui, je vous disais qu'on en avait retrouvé plein, de traces écrites laissées par les Hittites.
À croire que hormis quelques menues querelles à régler avec les Égyptiens, les Hittites n'avaient rien d'autre à f**tre que d'écrire. Ils passaient leur temps, leur vie, à écrire, à écrire, à écrire.
(Ici, c'est aux anciens du blog que je m'adresse : )vous, les boomers, vous le savez déjà, c'est pour cette raison que l'on compare souvent les Hittites aux Shadoks : autant ces derniers pompaient, autant les Hittites écrivaient.
Au point, d'ailleurs, que je me demande s'il n'y pas là aussi de l'appropriation culturelle de la glorieuse civilisation hittite dans le chef du souchien Jacques Rouxel, créateur des Shadoks. À vérifier. Même si je verrais bien quelques vieilles bandes magnétiques de l'INA jetées dans un grand feu de joie expiatoire, moi.
Pour en savoir plus sur les Hittites et les Shadoks, lisez ceci : l'Arche devait être vraiment autosuffisante, pour permettre la survie de Noé et de cette cargaison chamarrée...
(Enfin… je suppose que les Hittites aussi, étaient capables de le comprendre ? Les Hittites savaient-ils se relire ?)
Bedřich Hrozný, 6 mai 1879 – 12 décembre 1952 |
Et, figurez-vous, la Bible faisait déjà mention des Hittites !
Oui, maintenant, vous pouvez pleinement apprécier ce passage de Josué, en exergue.
Dans certaines versions de la Bible
(moi qui croyais que la Bible était LA parole de Dieu, je n'imaginais même pas qu'il y en ait eu plusieurs versions. Décidément, Ses voies sont impénétrables),
dans certaines versions de la Bible, disais-je, ils sont appelés ḥittîm ou
- c'est nettement moins gentil -
bĕnê ḥet,
un bĕnê ḥet |
Ah là là, je l'savais. Pourquoi n'avez-vous pas lu l'Arche devait être vraiment autosuffisante, pour permettre la survie de Noé et de cette cargaison chamarrée... quand je vous l'ai proposé ? Hein ?
Noé, ici un peu déconfit, en prenant conscience que les dinosaures, un peu lents, si vous voyez ce que je veux dire, ont loupé le départ de l'arche. (photo toujours colorisée, évidemment) |
Et comme Heth était fils de Canaan (et petit-fils de Cham, si vous voulez tout savoir), les Hittites étaient en toute logique… Cananéens.
Ce qui fait que je ne saisis pas pourquoi Josué mentionne côte à côte et les Cananéens, et les Héthéens. Mais encore une fois, Ses voies…
Mais… revenons à nos
moutons.
Mes formidables sources, que je ne remercierai jamais assez, font état de deux mots hittites descendant de notre jolie *deuk-, « tirer ; pousser ; mener… ».
quelques-unes de mes précieuses sources |
Le premier ?
Un mot (rare) hittite, attesté sous les formes tukzi- et tukkanzi-, qui, ô merveille de la linguistique comparée, nous renvoie sémantiquement au germanique.- question toute rhétorique, bien sûr, je ne doute aucunement de vous -
- le vieux saxon tiohan, « tirer », mais aussi… « éduquer »,
- le vieux haut allemand ziohan, « mener, élever, éduquer »,
- encore mieux -
- le vieux haut allemand zuht, dont sera issu l'allemand Zucht, « élevage, ferme d'élevage… » ?
Ah oui, j'oublais : rendons à César... : c'est Michiel de Vaan, dans son Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages, qui nous le présente comme cognat du latin dūcō.
Il se fonde pour cela sur les recherches poussées de H. (pour Harold) Craig Melchert, professeur d'études indo-européennes auprès de l'UCLA (l'Université de Californie), éminent spécialiste de la branche anatolienne des langues indo-européennes, ce qui peut aider.
Si vous souhaitez lire l'intégralité de sa passionnante étude, ne vous gênez pas, c'est ici qu'il faut cliquer : Melchert Harold Craig. Hittite tuk(kan)zi- “cultivation, breeding”. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°24, 1999. pp. 17-23
- j'en suis ravi -,
(appropriation culturelle ?? Ça marche aussi entre hommes blancs souchiens ?),
Moi, les amis, ça m'épate. Une telle correspondance, entre deux mots si éloignés l'un de l'autre, temporellement, culturellement et géographiquement.
Entre un mot allemand et un mot hittite !?
le roi hittite Šuppiluliuma Ier (Šu = jardin, enclos, ppi-lu = ressemblance, liu-ma = nain, gnôme ; Šuppiluliuma = « (celui qui) ressemble à un nain de jardin ») |
(Appropriation culturelle ? Je vous laisse juges, mais les Romains étaient quand même connus pour ça.)
- c'est magnifique -
conformément à la règle qui veut qu'un proto-indo-européen *ɑ → Ø.
conformément à la règle qui veut qu'un proto-indo-européen *o → a.
conformément à la règle qui veut qu'un proto-indo-européen *h/ɦ → hittite ḫ.
ou pour faire mon malin,
- vous abonner par mail, en cliquant ici, en tapant votre adresse email et en cliquant sur “souscrire”. ET EN CONFIRMANT le lien qui vous arrivera par email dans les 5 secs, et vraisemblablement parmi vos SPAMS (“indésirables”), ou bien…
- liker la page Facebook du dimanche indo-européen : https://www.facebook.com/indoeuropeen/
******************************************
article suivant : Non à l'invisibilisation des grandes étapes de l'évolution des langues !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire