Pages

dimanche 21 février 2021

Я держу своё слово

                 
article précédent : bíonn cluasa ar an gcoill



Я держу своё слово... если мне этого хочется.

(Russe pour Je suis un homme de parole... quand ça m'arrange.)





Bonjour à toutes et tous !


Vaillamment, nous passons en revue les dérivés de notre racine indo-européenne...

*ḱleu-entendre”.






🜛🜛🜛


Le point : 



Nous savons déjà que le lud- de Ludwig en est un beau dérivé, par l'étymon germanique *hlūda-, “bruyant, sonore”....

Et aussi que ce *hlūda- est à l'origine de l'anglais loud, “bruyant, sonore”, ou encore du néerlandais luid, de même sens.

Nous avons ensuite appris que par *ḱleus-, une forme étendue de notre *ḱleu-entendre”, nous arrivaient notamment l'allemand lauschen et l'anglais listenécouter”.
The Audience is Listening, 27 décembre 2020

Nous avons découvert, également, que (notamment) le vieux norois hljóðécoute, son, silence”, l'allemand littéraire Leumundréputation...”, ou l'islandais hler, écoute, écoute aux portes”, en provenaient.



Nous savons encore, depuis le 10 janvier 2021, que de notre *ḱleu-entendre”, descendent l'islandais hlýr, joue”, avant d'un navire”, joue d'une hache”, ou même l'anglais (obsolète) leerjoue, visage, complexion...”.

Au nombre des dérivés latins, cette fois, de *ḱleu-entendre”, nous avons clueō, on m'appelle” et inclitus / inclutusillustre, fameux”, ce dernier emprunté... en italien, avec inclito, en portugais, avec ínclito, et en espagnol, avec ínclito.

En grec ancien, une myriade de dérivés nous attendaient, comme...
  • κλῠτός, klutós, “renommé, glorieux...”,
  • κλέος, kléos, “rumeur, renommée, réputation...” et une série de composés où il apparaît, de Ἀντίκλεια, Antíkleia, “Anticlée, à Κλεοπάτρα, Kleopátra, “Cléopâtre”, en passant par, par exemple, Εὐρῠ́κλειᾰ, Eurúkleia, Euryclée“.
Entre Anticlée et Euryclée, Ulysse ne savait pas trop à quel sein se vouer, 24 janvier 2021

Nous avons ensuite découvert quelques très beaux dérivés celtiques de notre *ḱleu-, comme...

le breton klevoutentendre ; ressentir”, le vieil irlandais rocluinetharentendre”, l'irlandais et le manxois cluin, le gaélique écossais cluinn, le gaulois clouiou, le gallois clywed, le cornique klywesentendre...”.

le dimanche indo-européen passe enfin à l'in*klus-ī-vité, 31 janvier 2021 

Toujours issus de la forme de degré zéro *ḱlu-to-, nous avons épinglé quelques jolis dérivés celtiques, issus du proto-celtique *kluto-, “renommée”, comme...
  • le gaulois cluto- (ou clouto-), “renommé, célèbre”,
  • le gaélique écossais Clota, “Renommée”, d'où l'anglais Clyde,
  • l'irlandais cloth, “renommée, honneur, réputation”,
  • le gallois clod, “renom ; fameux, renommé”, ou encore
  • le breton klod, “gloire, renom”.
la Clyde est renommée. C'est comme ça., 7 février 2021 


Notons encore, au rang des dérivés celtiques de notre adorable *ḱleu-, les irlandais clú
“réputation (favorable), louange, renommée”, et 
cluas, “oreille”, le gallois clustoreille”, et le gaulois clutso- qui servira de base à de nombreux toponymes dont Les Clots (Savoie), Clot (Tarn, Gers et Alpes-Maritimes), La Clotte (Aude), Esclottes (Lot-et-Garonne)...
bíonn cluasa ar an gcoill, 14 février 2021
  
🜛🜛🜛



Et en ce dimanche 21 février, après vous avoir bassinés avec les dérivés germaniques, italiques, helléniques et enfin celtiques de notre délicieuse 
*ḱleu-entendre”
, je vais vous abreuver de ses dérivés... balto-slaves !

Et il n'y en a pas qu'un, je vous préviens tout de suite.





Pour tous les mots baltes et slaves que nous allons traiter au cours des dimanches qui viennent, je m'aiderai des... 
  • Etymological Dictionary of the Slavic Inherited Lexicon

et
  • Etymological Dictionary of the Baltic Inherited Lexicon

de Rick Derksen,

ici aux échecs. Enfin... в шахматы



















ainsi que du 
  • Dictionnaire russe - français d'étymologie comparée


de Serguei Sakhno.

ici, au micro. Enfin... у микрофона
















Nous parlerons souvent d'étymons balto-slaves, le monde linguistique s'accordant désormais - enfin ? - à penser que les langues slaves et baltes, au sein du petit monde indo-européen, ont une origine commune.

Issu d'une racine indo-européenne, vous pourriez ainsi trouver un étymon balto-slave, dont, à leur tour, seront issus un étymon balte (à l'origine des dérivés dans les langues baltes), et un étymon slave (à l'origine des mots dérivés dans les langues s..., s... OUI !!! slaves).


*racine indo-européenne
*étymons balto-slaves
⇓                   
*étymons baltes   *étymons slaves
⇓                   
 dérivés baltes  dérivés slaves



Commençons donc par un étymon balto-slave issu de notre douce *ḱleu-entendre” par la forme substantivée *ḱleu-os, “renommée, gloire...”.

Oui, oui, je parle bien de ce *ḱleu-os dont descendront l'irlandais 
clú et l'
écossais cliù“réputation (favorable), louange, renommée” : bíonn cluasa ar an gcoill.


Vous vous le rappelez, quand même ?
Pas de blagues, hein ?


**********

racine proto-indo-européenne *ḱleu-entendre”
forme substantivée *ḱleu-os, “renommée, gloire...”
proto-celtique 
*kluwos-, “renommée”
vieil irlandais clú, “renommée ; rumeur
irlandais clú et 
écossais cliù“réputation (favorable), louange, renommée

**********


Alors !

C'est donc de l'indo-européen 
*ḱleu-os
“renommée, gloire...”, que l'on fait descendre un étymon balto-slave particulièrement important...

*ślow-es-.

Important, vraiment.

Sachez déjà que de lui seront issus, d'une part,
le proto-balte *šlavė-, dont les dérivés sont sémantiquement proches de “renommée”,
et de l'autre,
le proto-slave... *slȍvo-, dont la sémantique ne retiendra plus que l'idée de transmission de ladite renommée, par... le mot.
Oui,*slȍvo- et tous ses dérivés à sa suite, désigneront précisément, ou à tout le moins évoqueront dans leur sémantique... le mot. Le mot, qui, avant de se lire, s'entend.

On suit ?
**********
racine proto-indo-européenne *ḱleu-entendre”
forme substantivée *ḱleu-os, “renommée, gloire...”
proto-balto-slave *ślow-es-
proto-balte
šlavė-“renommée...”,
proto-slave 
*slȍvo-, 
mot”

**********


Commençons donc par les dérivés baltes de *ślow-es-, donc, ceux issus de l'étymon balte šlavė.

Nous en retiendrons... 
  • le lituanien (oriental, ne poussons pas) šlavė, “honneur, respect, renommée”,
et puis aussi
  • le letton
- mais... l'est-on... vraiment ? -
slava“rumeur, réputation, renommée”.

  

la vie nocturne de Riga est eum... particulièrement renommée


Et en résumé : 
**********

racine proto-indo-européenne *ḱleu-entendre”
forme substantivée *ḱleu-os, “renommée, gloire...”
proto-balto-slave *ślow-es-
proto-balte
šlavė-“renommée...”
lituanien oriental šlavė, “honneur, respect, renommée”,
letton slava“rumeur, réputation, renommée”

**********


Issus du proto-slave *slȍvo- à présent, citons (parmi bien d'autres)...

pour les langues slaves orientales,

  • le biélorusse сло́ва, slóva“mot”,
ainsi que

  • le russe сло́во, slóva, “mot”, mais aussi, comme en français, terme, discours” ou même “promesse”, que nous, francophones, associons plutôt à parole, comme dans engager sa parole.
Et un dictionnaire, en russe, littéralement, c'est que des mots : словарь, slavár.

l'Ogegov,
l'indispensable dictionnaire de la langue russe 

 
Sachez encore que sur le russe сло́во, slóva, se sont encore construits d'autres dérivés, comme par exemple le verbe благословить, blagaslavítj', emprunté au
- mais OUIIII ! -
vieux slavon d'église благословити, blagosloviti, (plus que) vraisemblablement lui-même translitération du grec ancien ἐυλογεῖν, eulogeîn, et composé de бла́го, blágo, “bon” et de сло́во, slóvo, “mot”, dont le premier sens, religieux, “bénir”, s'est étendu par la suite à la langue familière au sens d'“approuver ; faire l'éloge de...”.


Toujours issus du proto-slave *slȍvo-, mais dans les langues slaves méridionales, cette fois, nous citerons...

  • le - oui, oui, ouiiiiiii !!!! - vieux slavon d'église slovo, en cyrillique слово, mais surtout en glagolitique ⱄⰾⱁⰲⱁ,

(Et j'en ai plus qu'assez de devoir le répéter systématiquement : NON, le glagolitique n'a RIEN à voir avec le Cosmogol 999 que pompaient les Shadoks grâce à la pompe inventée par le professeur Shadoko),


  • le bulgare сло́во, slóvo, reprenant les mêmes acceptions que le russe, et y ajoutant sermon,
Стефан I - Stéphane Ier - religieux bulgare, et « Juste parmi les nations »,
qui aida activement au sauvetage des juifs bulgares pendant la Seconde Guerre mondiale.

Je ne suis pas sûr que se faire sermonner par lui était vraiment souhaité, ni plaisant.


  • le slovène slovọ̑
- qui désignait bien le mot, la lettre, acceptions archaïques -,
 
dont le sens a évolué spécialement vers “l'adieu, le départ”, par métonymie, je suppose, en association avec le mot de départ... 
Je trouve cela très beau, émouvant, même...
 
mot de départ

et

  • le macédonien (archaïque) слово, slovo. 



Pour ce qui est des langues slaves occidentales (et toujours issus de *slȍvo-, on suit) :

  • le tchèque slovo“mot, promesse”,
  • le vieux polonais słowo“mot”, d'où
    • le polonais słowo, de même sens, 
  • le silésien...

(la langue slave proche du polonais, pas cet autre silésien, celui du groupe germanique et proche du moyen allemand, hein ? Là, maintenant, on traite des langues slaves. Non mais allô, quoi ?)

...  suowo“mot...”,

ou encore...

  • le slovaque slovo“mot, discours, promesse”.


Résumons ce qui vient d'être dit ? (Oh, mais quel sens de la vulgarisation, ce mec !?)


**********

racine proto-indo-européenne *ḱleu-entendre”
forme substantivée *ḱleu-os, “renommée, gloire...”
proto-balto-slave *ślow-es-
proto-slave 
*slȍvo-, 
mot”
russe сло́во, slóva, “mot...,
vieux slavon d'église slovo, “mot...”,
tchèque slovo, “mot, promesse...”,
slovène slovọ̑“l'adieu, le départ

**********


C'est déjà bien beau, tout cela, non ?

Mais... si l'étymon balto-slave *ślow-es- est particulièrement important, c'est que c'est très vraisemblablement...

- oui, car d'autres théories existent, que, pfff, je ne citerai même pas, auxquelles je donne peu de cas.


Mais je reprends : 

Si l'étymon balto-slave *ślow-es- est particulièrement important, c'est que c'est très vraisemblablement à partir de lui, que le mot Slave est né.


Slaves 1

Slaves 2

Slaves 3

il y a vraiment de tout, chez les Slaves...
À choisir - mais c'est très personnel - je partirais sur les options 2 et 3



Passons du coca light...

(j'enrage que l'on fasse aujourd'hui un foin pas croyable autour d'une twitteuse qui vient d'utiliser l'expression, qui visiblement choque tout le monde, chacun ou presque la traitant d'idiote. Je ne suis pas sûr, moi, à la lecture des tweets incriminants - parce que moi, je vérifie les sources -, que la donzelle en question avait pratiqué du premier degré. Et je râle d'autant plus que moi, je l'avais déjà utilisée, cette stupide expression, il y a déjà quelques années ! Et là, silence total, aucune émotion, aucun buzz. Pfff, c'est navrant. Et si vous ne me croyez pas, relisez Pravda, perestroika, Alotta Fagina, daté du 1er décembre... 2013. Et si je crois me souvenir, c'est un excellent ami à moi - une sorte de frère en humour - qui l'utilisait depuis déjà bien longtemps, cette expression...),

...vous rappelez-vous cet article de mars 2015, 

Le mystique myope se mura dans un profond mutisme,
où nous découvrions, subjugués (enfin..., vous, surtout), que la racine qui a donné nos français mot et muet se retrouvait dans le proto-slave němъmuet” (ou carrément idiot; l’idiot étant celui qui ne sait pas s'exprimer). 



Mais aussi que le russe avait construit un autre mot sur la même racine... l'adjectif немец, “niemits”, qui signifie... allemand !




Ben oui... Comme je l'expliquais déjà dans cet article

- et que je suppute que bien peu d'entre vous feront l'incommensurable effort de cliquer sur le lien que je vous offre, en plus, pour vous y rendre -,

du temps du proto-slave, les quelques étrangers qu’on pouvait croiser en terres slaves, c’étaient des germanophones. Et ces braves gens ne parlaient guère la langue du coin !


Le terme désignait ainsi plutôt l’étranger - comprenezcelui qui ne parle pas notre langue -, que précisément les tribus germaniques


Eh bien, a contrario, il y a de très fortes chances que c'est à *ślow-es-

(ou à l'un de ses descendants slaves de type slovo, ne chicanons pas)

que l'on doive l'ethnonyme... Slave.


Slave, qui devait désigner, cette fois, nous tous qui employons les mêmes mots, qui parlons la même langue”.

(Slaves”, en russe : Славя́не, Slavjánjé ; la nation slave: славянский народ, slavjanskii narod.)


Mais... vous vous rendez compte ?


Vous venez de faire le lien entre Louis, Ludwig, Clovisles anglais loud et listen, les allemands lauschenécouter” et Leumundréputation...”, l'islandais hler, écoute, écoute aux portes”, l'espagnol ínclito, illustre...”, Anticlée, Damoclès, Empédocle, Héraclès et Cléopâtre, le vieil irlandais rocluinethar, le gaulois clouiou, le breton klevout, le gaulois cluto-renommé, célèbre”, le gaélique écossais ClotaRenommée”, l'anglais Clyde, l'irlandais cloth, renommée, honneur, réputation”, le gallois clod, “renom ; fameux, renommé”, le breton klod, “gloire, renom”, l'écossais cluasoreille”, le gaulois Rokloisiabo, et ces toponymes que sont Les Clots, en Savoie, Clot, dans le Tarn, le Gers et les Alpes-Maritimes, La Clotte, dans l'Aude, Esclottes, dans le Lot-et-Garonne, 

et puis notre slave, le russe сло́во, et même le si beau slovène slovọ̑ ,“l'adieu, le départ”.


Non mais... Vous vous rendez compte ? 

Oui, c'est pour ça que je m'efforce de rédiger ces articles.

Pour vous faire découvrir la magie des mots, vous faire prendre conscience que pour nos langues, les frontières n'existent pas, et que sous des mots qui nous paraissent si communs, si banals, se cachent des siècles, des millénaires de civilisation.
Et aussi des hommes, des femmes, comme vous et moi, qui par les mots qu'ils nous ont légués, se racontent un peu. Et nous permettent surtout d'avoir des racines.

Ces racines sans lesquelles il est bien difficile de vivre...



Dimanche prochain, vous n'y couperez pas, on repart à l'assaut des dérivés balto-slaves de notre si prolifique... *ḱleu-entendre”.



D'ici là, protégez-vous, prenez soin de vous et de vos proches, 
Portez-vous bien.




Frédéric


******************************************
Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
******************************************

Et pour nous quitter en beauté et sérénité,

en nous imprégnant de l'âme russe,

je vous propose de nous recueillir

- avez-vous déjà réfléchi à la complexe subtilité, à la beauté de ce verbe se recueillir ? -

autour de la version de Pavel Tchesnokov
(il en existe au moins une autre, celle de Rachmaninov)

du

Тебе поем, Nous Te chantons,

ce sublime, sublime, sublime chant orthodoxe en... - MAIS OUI !!! - slavon d'église,

composé à l'origine par Dimitri Borniansky (1751-1825) pour le choeur de la Chapelle Impériale,
sous le règne de Catherine II, Екатерина II, la Grande Catherine.


Et c'est l'ensemble choral Tenebrae qui nous l'interprète,
divinement bien.

Et même, encore mieux :

les grands malades d'entre vous ne manqueront pas d'apprécier la parfaite prononciation du slavon, où, contrairement à la prononciation russe, les voyelles inaccentuées ne sont pas réduites

(en l'occurrence, /ié/ inaccentué ne devient pas /i/ mais reste /ié/,
/o/ inaccentué ne devient pas /a/ mais reste /o/).

 
Vous remarquerez bien évidemment la présence d'un joli благословим, blagoslovimnous bénissons”, 1ère personne au pluriel du présent de l'indicatif du verbe... благословить, blagoslovitj'.

Ah là là, le monde est bien fait, non ?

(Et encore plus si l'on est homme, blanc, souchien, hétérosexuel cisgenre non-racisé , bien sûr, faut-il le préciser ?)

Тебе поем, Тебе благословим
Тебе благодарим, Господи

и молим Ти ся,
и молим Ти ся, Боже наш

и молим Ти ся, 
молим Ти ся, Боже наш

и молим Ти ся, 
молим Ти ся, Боже наш

-----

 Nous Te chantons, Nous Te bénissons
Nous Te remercions, Ô Seigneur

Et nous Te prions,
Nous Te prions, ô notre Dieu

Et nous Te prions,
Nous Te prions, ô notre Dieu

-----

Allez, vulgarisons,

pour le karaoké, c'est par ici : 

Tiébié poyem, Тiébié blagoslovim
Тiébié blagodarim, Gospodi

i molim Ti cia,
i molim Ti cia, Bogé nach

i molim Ti cia,
molim Ti cia, Bogé nach

i molim Ti cia,
molim Ti cia, Bogé nach

******************************************
Vous voulez être sûrs (sûrs, mais vraiment sûrs) de lire chaque article du dimanche indo-européen dès sa parution ? Hein, Hein ? Vous pouvez par exemple...
  • vous abonner par mail, en cliquant ici, en tapant votre adresse email et en cliquant sur “souscrire”. ET EN CONFIRMANT le lien qui vous arrivera par email dans les 5 secs, et vraisemblablement parmi vos SPAMS (“indésirables”), ou
******************************************


6 commentaires:

  1. J'attends avec intérêt les mots tchèques écouter et entendre(poslouchat...) pour les avoir entendu d'une grand mère. Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour, Unknown,

    Plus que quelques jours à attendre... ;-)

    Bonne journée,
    Frédéric

    RépondreSupprimer
  3. Gisèle Dessieux
    Mais le "slava" des acclamations (dans Boris Godounov par exemple) ne veut-il pas dire "gloire", "renommée" ? Ou relève-t-il d'une racine différente ?

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour, Gisèle,

    Vous avez parfaitement raison ! Ce "slava" de Boris Godounov est scandé _à la gloire_ du Tsar. Il s'agit bien de la même racine, la notion de "renommée, gloire" étant toujours présente parmi ses dérivés, comme plusieurs des articles de la série en témoignent. J'essaie, pour chaque article, de "raconter une histoire", de trouver un thème, avec un début et une fin, et la descendance slave de sémantique "gloire" de *kleu-, qui est un thème en soi, je ne l'aborde que plus tard, le 7 mars, pour tout vous dire.

    RépondreSupprimer
  5. Bonjour Frédéric,

    Je reviens sur le judicieux parallèle que tu fais pour "bénir" en grec ancien et ses translitérations en latin et en  vieux slavon d’église: ἐυλογεῖν, eulogeîn / benedicere / благословити, blagosloviti.

    On trouve  la même  correspondance entre le grec ancien λεξικὸν βιβλίον, lexikòn biblíon, livre de mots, lexique / le latin médiéval dictionarium / le russe  словарь, slavár, dictionnaire.

    Je n’ai pas fouillé le groupe indo-iranien pour savoir quels pouvaient y être les différents termes pour «dictionnaire» mais en scrutant le matériel à ma disposition,  il semblerait que dans toutes les autres langues indo-européennes, ce soit toujours à partir "du parler, des mots” que ces .. mots se sont construits.  Pouvait-il en être autrement ?

    Certaines langues ont emprunté le grec médiéval λεξικὸν, lexicon ou la composition du grec ancien λεξικὸν βιβλίον “livres de mots”, comme l'allemand Wörterbuch, l'estonien  sõnaraamat, le féroïen orðabók, pour ne citer qu'elles.  D'autres envisagent un dictionnaire comme "un endroit où on trouve des mots", soit en empruntant dictionarium au latin (-arium étant un suffixe locatif), soit en utilisant la même structure : radical (= mot/discours) + suffixe, comme l'arménien բառարան  baṙaran, le letton vārdnīca, le macédonien речник  rečnik, etc. 

    Parallèlement, on trouve "des recueils d'éléments de la langue” (glossaire et ses correspondants), ou d'autres langues encore qui mettent à l'honneur la voix tels que l'italien, le français et l'anglais avec vocabolario, vocabulaire et vocabulary; le breton et le gallois avec geriadur, le cornique et son gérlyver ou l'absence de voix, je pense au wallon et son “môti” , lointain cousin de “muet”.

    Cловом, slóvam, bref, sémantiquement, le point de départ est invariablement celui de "la faculté d'exprimer et de communiquer la pensée au moyen d’un système de sons du langage articulé" (merci au CNRTL). Seul le point de vue de la production de la parole par des sons est envisagé, pas celui de sa réception. C'est comme ça : В начале было Слово... 

    Néanmoins, et c'est remarquable, seules les langues slaves orientales et occidentales ainsi que le slovène (langue slave méridionale), de par l'étymologie lointaine de  *slȍvo-  qui leur a servi de base pour leurs versions respectives de "dictionnaire", contiennent EN PLUS l'idée d’audition.
    Et tout ça grâce à l’impressionnante petite racine *ḱleu-, entendre!!!
    Fou, non?  Je dirais même plus: … i n o u ï!
     
    À quoi servirait la parole si elle n'était entendue?

    Un tout grand merci pour ce très bel article, Frédéric, particulièrement pour ce Тебе поем si harmonieux. Linguistique historique et musique font décidément bon ménage. De recueil (de mots) à recueillement, de communication à communion, il est toujours question de liens, de connexions. D'émotions bienfaisantes aussi.

    PS . Quel plaisir aussi de relire, au gré de mes cogitations, "parole: préhistoire avec plutôt qu'histoire sans" (11/3/2012)  "Un verbalisateur en verve, quelle ironie!" (01/02/2015) et "Un avocat qui donne de la voix, c'est épique" (22/2/2015).

    RépondreSupprimer
  6. Grand merci, LeScrat, pour cette jolie étude, plus qu'intéressante, sur "dictionnaire" !
    Vraiment.

    Et oui, cette petite racine est vraiment incroyable...

    Passe une excellente semaine !!!

    RépondreSupprimer