- Ludwiiiiiig !, pour la nième fois ! - Aber... Was ?, 20 décembre 2020
The Audience is Listening, 27 décembre 2020
l'inspecteur Clouseau écoutait aux portes, 3 janvier 2021
Otros la cantarán con más fortuna..., 17 janvier 2021
- κλῠτός, klutós, “renommé, glorieux...”,
- κλέος, kléos, “rumeur, renommée, réputation...” et une série de composés où il apparaît, de Ἀντίκλεια, Antíkleia, “Anticlée“, à Κλεοπάτρα, Kleopátra, “Cléopâtre”, en passant par, par exemple, Εὐρῠ́κλειᾰ, Eurúkleia, “Euryclée“.
Entre Anticlée et Euryclée, Ulysse ne savait pas trop à quel sein se vouer, 24 janvier 2021
le breton klevout, “entendre ; ressentir”, le vieil irlandais rocluinethar, “entendre”, l'irlandais et le manxois cluin, le gaélique écossais cluinn, le gaulois clouiou, le gallois clywed, le cornique klywes, “entendre...”.
le dimanche indo-européen passe enfin à l'in*klus-ī-vité, 31 janvier 2021
- le gaulois cluto- (ou clouto-), “renommé, célèbre”,
- le gaélique écossais Clota, “Renommée”, d'où l'anglais Clyde,
- l'irlandais cloth, “renommée, honneur, réputation”,
- le gallois clod, “renom ; fameux, renommé”, ou encore
- le breton klod, “gloire, renom”.
la Clyde est renommée. C'est comme ça., 7 février 2021
bíonn cluasa ar an gcoill, 14 février 2021
Я держу своё слово, 21 février 2021
- le letton klàusît, “écouter, obéir”,
- le vieux prussien klausiton, “entendre”,
- le russe слушать, “écouter”,
- les chèques slyšet, “entendre”, et slušet, “convenir...”,
- le bulgare slúšam, “écouter ; suivre, obéir”...
Květiny, květiny, na zelené lučině, 28 février 2021
- le lituanien šlovė̃, “honneur, renommée”,
- le mot slave сла́ва, sláva, “gloire, renommée...”,
Le 14 mars 2021, nous examinions les dérivés laissés par les étymons slaves *sluti-, “être appelé” et *slȗxъ, “ouïe, rumeur”,
le premier donnant notamment...
- le vieux slavon d'église слоути, sluti, “être connu (comme, en tant que) ; exprimer par des... mots” et
- le russe слыть (sleutjʹ), “passer pour, avoir la réputation de, être réputé...”, et
le second, entre autres...
- le vieux slavon d'église ⱄⰾⱆⱈⱏ, sluxŭ, “rumeur, nouvelles ; ouïe ; oreille”, ou
- le russe слух, slux, “ouïe ; oreille”, “rumeurs, ouï-dire ; nouvelles”.
Отчего́ прослы́л я шарлата́ном ?, 14 mars 2021
Unë quhem Bond, 21 mars 2021
- լսեմ, lsem, “entendre, écouter”,
- ու, lu, “ouïe”,
- լուռ, luṙ, “muet, silencieux”,
- հլու, hlu, “obéissant, docile”,
- լուր, lur, “renommée, rapport (que l'on fait sur quelqu'un)”,
ոչ լսեն ինձ., 28 mars 2021
Au cas où, relisez Unë quhem Bond et/ou ոչ լսեն ինձ..
Une proto-langue est toujours par définition reconstruite, qu'il s'agisse du proto-germanique, du proto-celtique ou du proto-balte ; parfois l'on qualifie ce type de langues reconstruites de langues communes (communes... à un groupe de langues), d'où, par exemple, l'appellation celtique commun pour proto-celtique, hypothétique langue à l'origine de toutes les langues du groupe...
- Oui ? Non ? Non ?? Vous ne reprendriez pas un café ? -
celtique.
Ces proto-langues théoriques sont recréées à partir de langues qui ont réellement existé et constituent donc une importante fondation théorique commune à ces dernières, au sein d'un groupe de langues.
Ainsi, toutes les langues germaniques proviennent théoriquement d'une langue commune, non attestée, le proto-germanique.
(prenons le proto-italique sur lequel se seraient créées les langues italiques, dont le latin, l'osque, l'ombrien, le sud-picène...),
(vieux norois, arménien classique, vieil irlandais, grec ancien, ancien français parlé du IXème au XIIIème...),
un stade dit moyen
(moyen gallois, moyen français parlé aux XIVème et XVème),
Pour la langue du centre du monde - je parle bien évidemment du français -, on rajoute une courte période succédant au moyen français : le français classique, du XVIème au XVIIIème, et l'on considère généralement que le français moderne commence véritablement à partir du XVIIIème (même si, à l'heure actuelle, il ne s'est toujours pas imposé chez certains artistes de variétés).
Pour l'anglais - l'anglois, l'inglicheaaan -, par exemple,
- et cessez, je vous prie, de m'asperger de cette eau, vous voyez bien qu'elle ne me brûle que très superficiellement -
Cela dit,
en proto-iranien,
cet état de langue reconstruit, hypothétique, servant de fondation commune à toutes les langues iraniennes,
Johnny Cheung, travaillant ici à la chronologie du bactrien, dans les locaux du Ancient India & Iran Trust à Cambridge |
Note du vulgarisateur : le bactrien est-il ...
- Ah, je vois déjà quelques réponses, merci !
Réponse 1 pour Monsieur X et un lecteur FB, ce dernier se demandant ce qu'est une question, et souhaitant plus de vulgarisation,
réponse 2 pour Fernand Ucon et 58% des votants au Royaume-Uni.
l'auteur du Etymological Dictionary of the Iranian Verb,
[être entendu → ouï-dire → renommée]
- au gallois clod, “renom ; fameux, renommé”,
- au latin inclitus / inclutus, “illustre, fameux”,
- au grec ancien κλῠτός, klutós, “renommé, glorieux...”...
(ce qu'on appelle aussi le pèhlevî ou pahlavi, langue parlée d'environ 300 avant J.-C. jusqu'à 800 après J.-C),
- cette langue où le mot gris n'existait pas -,
(chanter = faire entendre sa voix, faire entendre ce que l'on veut dire...),
Même si, toujours en moyen perse manichéen - gnagnagna gnagnagna -, la forme composée fr-sy- signifie bien louer, louanger... Mais bon, Johnny Cheung doit avoir ses raisons.
Spécial vulgarisation : vous pensiez que j'allais vous laisser ainsi avec le parthe ? Eh non.
Le "parthe ? Eh non". Ah ça c'est remarquablement subtil. Peut-être pas assez vulgarisé, non ?
Le parthe (*) est une langue moyenne iranienne qui se parlait au début du Ier millénaire après J.-C. en Iran, dans l'empire... parthe. Ce qui, finalement arrangeait pas mal de monde.
empire parthe (source) |
Quant au sogdien(*), il s'agit d'une langue moyenne iranienne parlée au Moyen Âge par les... Sogdiens. D'autres questions ?
Et c'était qui, les Sogdiens, mmmh ? De braves commerçants qui vivaient en, en ... Sogdiane (les actuels Ouzbékistan, Tadjikistan et nord de l'Afghanistan).
Sogdiane (source) |
Aaaaah, la Sogdiane, la route de la soie, avec Samarcande et Boukhara....
Moi, ça me fait toujours rêver...
Samarcande
Boukhara
PS : “route de la soie“, ce n'est pas de la langue inclusive.
“Bonjour à tou·te·s, je vous souhaite la bienvenue / le bienvenu au sein de notre collectif citoyen, et plus particulièrement dans cet atelier éco-responsable de développement personnel et de bien·ne être centré sur l'agir(*), où nous allons explorer la route du soi / de la soie.”
(*) centré sur l'agir, comme tout atelier éco-responsable de développement personnel digne de ce nom.
l'antique route de la soie |
via le pahlavi ašnŭdan, “entendre”,
le perse šenîdan, “entendre”.
(Et de grâce, épargnez-moi ce malheureux “un Shah persan a l'oreille perçante” que votre beau-frère / grand-oncle (tout dépend de votre âge) ne manquait pas de faire à chaque repas de famille. Oui, le confinement a parfois du bon.)
sravah,
- Sravah ?- Oui, sravah, sravah. Et toi, sravah ?
- par ailleurs pas vraiment destiné à un public enfantin, à l'origine ; ce n'est que parce que la plupart des traductions successives l'ont gentiment édulcoré que même ces infâmes pudibonds puritains de chez Disney peuvent à présent en faire des dessins animés ... -
Ça, c'est de la Shéhérazade de compétition, ou je n'y connais vraiment rien... |
saviez-vous que le recueil des Mille et Une Nuits, disais-je, reprend 1420 poèmes sur ses 200 contes ?
(Ce qui fait quand même une moyenne de 1,41858 poème par nuit.)
Shéhérazade (شهرزاد, Šahrzād, l'enfant de la ville) et Chahriar, le roi de Perse |
Euh... oui, vous aurez remarqué le charme... euh... exotique ? de cette Shéhérazade, remarquablement proche de celui de la princesse iranienne Qajar...
(source) |
l'avestique Sraothra / Sraosha, littéralement “celui qui entend et suit”.
- un Yazata ? Oh, une sorte de génie bénéfique digne d'adoration, que l'on pourrait rapprocher de notre concept d'ange -
Le mot continuera à évoluer, pour donner,
dans les commentaires du IXème au XIIème siècles, le pahlavi srôsh, “celui qui obéit (à Dieu)”,
puis enfin le farsi سروش, Sorūsh.
Et non - et j'en suis le premier désolé -, il y a peu de chances que le farsi Sorūsh ait été emprunté en kelpien. Aucun lien, donc, avec Saru, le Kelpien qui commandera un temps l'U.S.S Discovery (vulgarisation) |
- l'avestique srao-, “entendre, écouter”,
- le pahlavi srāy-, “chanter”,
- le perse šenîdan, “entendre”,
- le perse sarvâ, “poème, histoire”,
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5 commentaires:
Bonjour Frédéric,
Quel épisode captivant!! (et quelle délicieuse Shéhérazade!!)
Je reviens un instant sur le glissement de sens du moyen perse manichéen sr'y et du pahlavi srāy- vers “chanter”.
Si tu n'avais précisé que "chanter = faire entendre sa voix, faire entendre ce que l'on veut dire" j'aurais modestement eu une autre piste pour l'expliquer. Je pense qu'on peut raisonnablement exclure l'hypothèse d'un bég-bég-bégaiement qui aurait affligé de nombreux Perses Manichéens et les aurait contraints à tout exprimer en chansons dès lors qu'ils voulaient se faire entendre rapidement.
Non, rien de tout ça. Johnny Cheung a exposé sa théorie en anglais, je suppose. Or, "to sing" c'est aussi "to relate or celebrate something in verse" et "to compose poetry", tout comme notre "chant" peut signifier poème épique (qui a dit épique et colégram?) ou ...lyrique et notre "chanter" célébrer par un poème.
Voilà qui aurait particulièrement bien collé avec le perse sarvâ, “poème, histoire” car, somme toute, la gloire n'appartient pas qu'aux cieux ..
Merci pour cet envoûtant voyage! À dimanche prochain!
Merci, LeScrat !
Pour ce qui est de l'explication de Johnny Cheung à propos du sogdien, il précise littéralement :
sr'w-, 'to sing' (< *to let it hear').
Même si à bien d'autres reprises, pour d'autres dérivés, il mentionne des sens du type "consacrer (avec un mantra)", ou même, pour un substantif, "chant"... et associe bien "faire louange" et "chanter"
Bonne semaine,
Frédéric
@Frédéric,
Tu l'avais parfaitement mentionné et moi, bien... entendu. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai pris quelques précautions oratoires 😉
Bonne semaine
Les Sogdiens de Samarcande : de braves commerçants ...
Décidément, tout s’explique : donc nul besoin d'aller marcander ailleurs.
Merci Frédéric et bonne semaine.
@Thierry Hoornaert
:-D Ah, celle-là, Thierry, elle est bonne ! Très joli...
Bien à toi, Frédéric
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