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dimanche 27 juillet 2014

j'ai un poêle à mazout





"J'étais dans une apesanteur de fin d'histoire d'amour,
la brusque suspension des sentiments,
une sorte de vertige que donnent le détachement,
la distance, une appréhension différente du temps."


Michèle Lesbre in Un lac immense et blanc, 2011



Mmmmh? 
Quoi? 
Oups, pardonnez-moi, je m'étais assoupi.

(Oui bon, chacun son truc)





Bonjour à toutes et tous!

Dixième chapitre de notre grrrrrande série Magie et magiciens!



Nous avions commencé, dimanche dernier, à nous intéresser aux instruments emblématiques des clairvoyants et autres sorciers.


Notre premier sujet: le pendule.


Nous avions découvert que le français pendule provenait, par le latin pendeō, pendēre: pendre, de la racine proto-indo-européenne *(s)pen- (tirer, étirer, tourner…).

De appendice à parpaing, en passant par poids, pencher, pondération, penthouse…, nous avions déjà parcouru quelques-uns des dérivés de cette belle racine.

Mais un seul dimanche, c’est vraiment très peu pour en faire le tour!

Aujourd’hui donc, poursuivons gaiement sur *(s)pen-.

J’espère bien encore vous surprendre avec de nouveaux dérivés.
(En fait, j’en suis sûr…)


Commençons sous forme de jeu de vocabulaire:
je vous donne une définition, vous me trouvez le mot dont il est question:

Traiter quelqu’un avec beaucoup de mépris ; dénigrer, attaquer verbalement.

Un verbe pour ça?








Vilipender! 

Du latin médiéval vilipenderedénigrer »), de vilis (oui: « vil ») et … pendeō, pendērepeser, estimer … », j'espère ne pas vous l'apprendre).




Allez, un autre: nous avons vu la semaine dernière dépense, dépenser, du composé latin de-pendo.

Quelqu’un de dépensier, c’est quelqu’un qui dépense trop, sans compter.

Mais comment qualifierez-vous quelque chose qui vous oblige à trop de dépenses? Dont l'entretien, par exemple, nécessite des dépenses astronomiques...  Mmmmh?







Oui: nous dirions qu'il s'agit de quelque chose de … dispendieux: qui exige beaucoup de dépenses.

Ici, nous retrouvons, à la base latine du mot, dis-pendo.
Le préfixe dis- (en fait “dys-”) manifeste l’anomalie, le mauvais état, la difficulté, le … dysfonctionnement.

Dépenser “mal”, c’est en quelque sorte perdre son argent, sans compensation.
Sans intérêt, sans le bénéfice de l’acquisition d’un bien qui en vaille la peine.

Dommageable, fâcheux, c’est bien le sens du latin dispendiosus, d’où nous arrive précisément dispendieux.
Dispendiosus était basé sur dispendiumdommage, perte, dépense », d’où même « frais, préjudice »), lui-même donc créé sur dispendo distribuer en pesant ») (ou « peser en distribuant »!).


Dispendodistribuer en pesant »)?
Ca ne vous ferait pas penser à autre chose?

Un mot qui ressemblerait à dispendo, et qui signifierait “distribuer”???

Mmmh?


YESS: dispenser! (donc aussi dispense, dispensaire)
Du latin dispenso, dispensare, composé du même dis-/dys- et de … pensāre, qui n’était que le fréquentatif de pendeō, pendēre, et signifiait donc “pendre souvent”.


- Quoi?? Pensāre?? Et donc … notre français … penser … … …???
- Eh ben ouais!
Penser nous vient de pensāre via le bas latin pensare.

Et donc aussi pensée, pensif, penseur


Comme c'est original!
Le penseur, de Rodin


- Euh, mais je...?
- Mais oui! Le rapport est facile à faire, entre pendre à une balance, donc peser, et penser: nous parlons d’ailleurs toujours, quand nous pensons, réfléchissons, de peser le pour et le contre, ou encore de mettre dans la balance les pour et les contre ; penser, réfléchir, c'est peser les arguments, estimer, évaluer.
J'oserais même dire qu'agir avec pondération ne peut se faire qu'après mûre réflexion...

Déjà à l'époque, pensāre en est venu à signifier juger, estimer.

Une autre interprétation de peser comme base à penser?
L’idée d’être en suspens.

Oui! J’ai lu quelque part que (ce bon) Saint-Augustin disait que “celui qui pense est en suspens, sans autre repos que dans l'union avec l'objet enfin trouvé”.
‘tain, c’est quand même bien torché.

Et donc, OUI, nous avons encore, comme dérivé de pendēre / pensāre - et par voie de conséquence, comme lointain dérivé de notre *(s)pen- proto-indo-européenne - ... suspens!

Du latin suspendus ; à l’origine, s’appliquant à un ecclésiastique qu’on a suspendu de ses fonctions. (Pourrait-on se permettre d'extrapoler en supposant que la pédophilie au sein de l'Eglise existait déjà à l'époque, d'où cette nécessité de suspendre certains ecclésiastiques?)

La suspense, c’était l’état dans lequel était mis l’ecclésiastique en suspens, ou l’acte par lequel il était ainsi déclaré en suspens.

Quant à suspenseattente anxieuse, doute sur la suite du déroulement de l’histoire”, c’est un anglicisme récent.
Mais l'anglais suspense est basé sur l’anglo-normand suspens, lui-même calqué du vieux français suspens.

Juste retour des choses” je dirais…


Rosemary's Baby, Polansky, 1968
Une certaine idée du suspense...


- Euuh, t’emporte pas, mon vieux, revenons plutôt un chouïa en arrière…
Dispenser, d’accord, c’est distribuer, mais c’est aussi exempter, non? “Dispenser de corvée”… Rien à voir avec la notion de distribuer, pauvre pomme!!
- Ouui, assurément. Disons que le rapport avec l'idée de distribution est plus difficilement perceptible de prime abord?

Dans cette acception précise de dispenser, nous retrouvons la notion de dysfonctionnement propre à dis-/dys-.
Dispenser, en ce sens, c’est distribuer, mais avec un couac: lors de la distribution des rôles, des charges à chacun, dispenser quelqu'un, c'est - par faveur spéciale, ou pour une raison bien particulière - ne pas vouloir ou pouvoir lui assigner la charge dont il devrait normalement s'acquitter…

C'est bon, on peut passer à autre chose??


Car maintenant que nous savons que le fréquentatif de pendēre, c’était pensāre, de nouveaux horizons s’ouvrent à nous…

(Je vous l’avais dit: ‘y’en a PLEIN, des dérivés de *(s)pen-!!!!!)


Compenser?
OUI! “Dédommager une perte par un avantage considéré comme équivalent”.

De compensarecompenser », « contrebalancer » - « compter ensemble », mais aussi - pensez à compendium: « abréger », « raccourcir »), composé du préfixe con-avec ») et de pensarepeserbalancer, estimer »).


Récompense?
OUI!
Du bas latin recompensare, issu du latin re-, et de compensarecompenser, mettre en balance »).

Le préfixe re-/red- évoque ici le contraire:
Etymologiquement parlant, en récompensant quelqu’un, vous compensez cette personne en retour ; vous lui rendez ce qu’elle a accepté de donner, de perdre, au même poids.


Une carte d'honneur, 1900


Propension?
Bingo!
On en trouve une occurrence en 1528.
Du latin propensiopenchant »), composé de pro- et de pensio, de pensārepeser »).


Mais alors, si propension ... alors … pension??
Oui!!

Pension...

(notamment: somme d’argent que l’on donne pour être logé, nourri,
ou encore rente qu’un souverain, un État, une institution, un particulier, etc., donne annuellement à quelqu’un, pour récompense de ses services, de ses travaux, ou par munificence, par libéralité) 

... nous arrive de ce même latin pensiopoids, pesée », « paiement, échéance », « intérêt (de l’argent) »).

Pensāre signifiait certes « peser », « apprécier, estimer », mais aussi, par extension: « échanger, racheter, payer ».



Alors, maintenant, un mot un peu... curieux.
Enfin, disons plutôt qu’on ne l’associe pas immédiatement avec penser.
Au contraire, nous apprenons très vite à le différencier sémantiquement, à l’orthographier différemment, alors qu’il se prononce rigoureusement de la même façon.

OUI, je … pense à … panser!

Nous l’avons oublié, mais panser est simplement un doublet de penser, et fut d’ailleurs longtemps écrit de la même façon.
Ce n’est qu’au XVIIème que la graphie panser se systématisera.

Son sens premier: « prendre soin, soigner, se préoccuper de » dérive - banalement oserais-je dire - de « penser à ».

Eh oui! Souvent on fait tout pour éviter les pièges des faux-amis étymologiques, et là, c’est l’inverse!
On fait rarement le rapprochement entre ces deux mots homonymes.
En fait parfaitement homophones, et presque homographes

le pansage du cheval


Allez, encore un mot que vous ne pouvez décemment soupçonner d’être un dérivé de pendēre / pensāre, à moins d’être un peu pervers/malade/jeté…


Poêle!

- Plaît-il??
- Mais non, je parle du poêle O-E-L-E.

DU poêle, qui vous permet de vous chauffer, ou de chauffer des aliments, et non pas de LA poêle, l’ustensile dans lequel vous faites cuire lesdits aliments.

Le site du CNRTL nous précise que poêle, dans cette acception du moins, dérive du latin pē(n)silis « qui pend, suspendu, bâti sur voûte/sur pilier », d'où l'expression ancienne balnea pensilia « bains construits sur des voûtes et chauffés par-dessous » qui désignait un système de chauffage répandu dans les maisons des riches Romains.

Pensilis est usité par ce bon Grégoire de Tours comme substantif au sens de « chambre chauffée par en-dessous ».

Sacré Grégoire!
Pour l'anecdote, ce brave Grégoire en avait tellement ras la patate des incessants "Eh Grégoire, t'habites à combien de lieues de Tours?" (le kilomètre n'existait pas encore) qu'il a fini par s'y installer, à Tours, pour stopper net ces imbécilités de gamins attardés.

Grégoire de Tours


En 1351, poile a le sens de « chambre chauffée par un poêle » ; au XVIème siècle, on l’écrit poële et il a pris le sens de « fourneau servant au chauffage ».

Trop fort!


Ancien poêle en fonte



Allez tiens, encore un mot tout simplement extraordinaire!


Oh mais...!
Je me rends compte que j'ai encore plein de dérivés à vous donner...

Oups, pas vu le temps passer, moi!

Bon, ben, je vous propose de nous retrouver .... voyons ...  laissez-moi vérifier ... (je vous laisse le choix dans la date) ... ... dimanche prochain?

Pour que je puisse enfin clore ce sujet sur la sidérante racine *(s)pen-!





Bon dimanche à toutes et tous,
Passez une très bonne semaine, et…

A dimanche prochain!





Frédéric


dimanche 20 juillet 2014

un appentis en parpaing, ça ne fera jamais un penthouse





"Give 'em enough rope, and they'll hang themselves"

Proverbe anglais

("Donnez-leur suffisamment de corde, et il se pendront eux-mêmes")




Bonjour à toutes et tous!

En ce dimanche, nous continuons, sans surprise, notre série Magie et magiciens ; nous en sommes à son neuvième chapitre, quand même…


Je vous propose de nous intéresser à présent à quelques instruments emblématiques des clairvoyants et autres sorciers…


Commençons sans plus tarder par … le pendule!



L’ouest… Toujours l’ouest…


En radiesthésie, comme vous le savez, un pendule est un dispositif constitué d’une petite masse, suspendue à un fil tenu par une main de l’expérimentateur, et dont les oscillations sont supposées avoir une signification.
Euh, tout à fait personnellement, il y a très longtemps j'ai utilisé un pendule, et à l'époque j'obtins de très bons résultats: en interrogeant mon pendule, je retrouvais de petits objets que l'on avait caché à mon intention dans l'une ou l'autre pièce... Donc, pour moi, d'expérience, les oscillations du pendule peuvent réellement avoir une signification. 
Ma façon de voir les choses? C'est moi qui dirigeais le pendule, par de minuscules impulsions dont je n'avais même pas conscience. Mais ce qui est certain, c'est que consciemment et en toute bonne foi, je ne savais pas où était caché l'objet à retrouver, et mon pendule m'aidait à le retrouver.

Vous allez voir, ça lasse TRES vite...

Le français pendule (“corps pesant, mobile autour d’un axe horizontal” comme le décrit le Wiktionary) nous arrive du latin pendulum, neutre de pendulus: pendant, de pendeō, pendēre: pendre. 


Et d’où qu’i vient, hein, le latin pendeō?
Hein hein, je vous demande!?

OUI, d’une racine proto-indo-européenne!
Nommément:

*(s)pen- 

On attribue à cette racine un champ sémantique couvrant les notions de tirer, étirer, tourner

C’est précisément sa forme allongée *pend- qui est à l’origine du latin pendeō, pendere.

Oh oui, vous pouvez deviner allègrement les descendants de pendeō!
Pendre, évidemment! Pendaison, pendant, pendentif, suspension…


Le jeu du pendu


Mwouaaaais…  Vous pouvez faire beaucoup mieux!

Ainsi, saviez-vous que pencher en provient?
Nous avons hérité du verbe pencher de l’ancien français pengier (“pencher”, tout simplement), basé sur le bas latin *pendicāre, dérivé de notre pendeō.

Pencher, mais donc aussi... pente!

Pente, du latin vulgaire *pendita, participe passé féminin substantivé de pendere:
« chose pendue ou pendante, chose penchée ».

Rue en pente, San Francisco


Poids!
Eh oui: poids (1564), de l’ancien français pois, peis, repris du latin populaire *pēsum, en latin pēnsum, neutre du participe passé de pendeō, et qui désignait le poids de laine que l’esclave devait filer par jour.

Notez que le d pénultième de poids est dû à une fausse et tardive régression au mot latin pondus poids »), provenant de pendō au demeurant.
Si le français était logique, on écrirait donc poids "pois"!

Et c'est sur pondus que s'est créé le latin ponderare: peser, d'où nous viennent pondéralpondération.

- STOP! Et le rapport entre poids et pendre? 
- Bonne question! On pesait cette laine en la suspendant sur une balance, tout simplement.

Et pour être un peu plus précis, le latin pendeō, pendēre signifiait plutôt à l’origine “être pendu”: il s’agissait en fait de l’intransitif de pendo, qui signifiait bien à la base pendre, mais qui s’est progressivement mué en pendre à une balance, donc peser.

Comme les premiers payements se faisaient par le biais de lingots de métal que l’on pesait sur une balance, cette notion de suspension s’est mêlée à celle de poids, et à celle de paiement

C’est ainsi que le peso, la monnaie de l’Argentine, du Chili, de la Colombie, de Cuba, de la République Dominicaine, du Mexique, des Philippines et de l’Uruguay, tire son nom de l’espagnol peso, littéralement “poids”, provenant bien entendu du latin *pēsum / pēnsum.

Billet de 1 peso cubain

Nous avions en vieux français un mot pour signifier “ajouter quelque chose à”, basé sur le latin appendere (“suspendre quelque chose à quelque chose”), composé de ad: sur, contre, et pendere: ben, suspendre, pendre!: apendre, appendre.
Il existe toujours, même si nous l’avons pratiquement oublié.
Mais - nul n’est prophète en son pays - appendre est passé, comme si souvent, à l’anglais, où il poursuit ma foi une bien jolie carrière: append, c’est toujours, en informatique, ajouter du contenu (essentiellement du texte) à la fin d’un fichier

Ce même latin appendō a donné le latin appendix: ce qui est appendu, ajouté à une autre chose.

D’où, naturellement, notre français appendice, et son inflammation, l’appendicite.

appendice


Un compendium, c’est en littérature l’abrégé d’une science, d’un domaine. Un résumé, un précis.
De compendo: littéralement peser avec, ensemble.
En fait: soupeser, examiner pour en tirer le plus de bénéfice.

Compendium est donc le gain tiré de ce soupesage.
Le compendium est bien d’un grand intérêt, car c’est un raccourci, il résume un domaine de connaissance.

Le Compendium Musicae de Descartes,
son abrégé de musique 


Mais revenons à cette notion de suspension/poids/paiement…
Nous la retrouvons magistralement dans notre français… dépense!
Le mot nous arrive du composé latin de-pendo, ou le préfixe de- signifie bien la séparation.

Dépenser, c’est donc, littéralement peser son argent pour s’en séparer, afin de l’échanger contre un bien. (Oh, ou un esclave, ne soyons pas mesquin).


Dans la même veine, l’anglais spend dépenser est quant à lui un lointain descendant du latin expendere (“peser, juger”), le proto-germanique *spendaną, *spendōną (“dépenser”) dont il dérive n’étant en réalité qu’un calque de expendere.


Compenser?
Oui!!! On dédommage une perte en la contrebalançant, en la compensant par un avantage que nous jugeons de même poids.


Penthouse!

Je ne parle pas ici de cette revue réputée pour ses pages qui collaient entre elles.



Non, ici je parle de ce mot anglais désignant ces superbes appartements luxueux situés au dernier étage d’un immeuble.
Le penthouse tire aussi son nom du latin appendō (“suspendre quelque chose à quelque chose”).

- Euh… Comment peut-on passer de appendō à penthouse?
- Il faut vous dire que le mot dérive de *appenditus, participe passé en bas latin de appendō.

En vieux français, appendō est donc, comme nous l'avons vu, devenu appendre, et son participe passé archaïque reprend la forme *appenditus, pour devenir ... apent.

A la fin du Xème siècle, apent devient apendiz, et prend le sens de « chambre latérale, construite sur le prolongement d’une autre chambre ».

C’est du moins sous cette définition que le mot apparaît dans les gloses françaises de ce bon Gerschom de Metz (Metz, ~960 - Mayence, 1028), l’un des maîtres majeurs du judaïsme allemand médiéval, carrément considéré comme le père du judaïsme ashkénaze; excusez du peu.

Plus tard, le mot passera à l’anglais par l’anglo-normand pentiz
Un(e?) pent-house, c’était à l’origine une structure attachée au mur extérieur d’un bâtiment.

Penthouse à New York


Mais dites-moi… Apendiz!

Ca ne vous dit rien? N’y aurait-il pas un mot français moderne qui lui serait étroitement apparenté?
Oui, certes, ça ressemble furieusement à appendice, on est bien d’accord, mais ici nous parlons bâtiment

OUI!!!

L’appentis!

Selon le Larousse, l’appentis c’est un toit à un seul versant dont le faîte s'appuie sur ou contre un mur.

Comme quoi, étymologiquement du moins, il y a très peu de différence entre un penthouse et un appentis

C'est vrai que, finalement, appentis et penthouse
c'est pratiquement la même chose



Restons dans la construction

Perpendiculaire: 
Du latin perpendicularis, de perpendiculum fil à plomb », « niveau »), du composé per-pendō, cette fois (« peser, examiner en détail ») apparenté à pendiculuscordeau »).

droites perpendiculaires


Bon, je vais à présent jeter un pavé dans la mare…

mare

Pour beaucoup d’étymologistes, le français parpaing (“matériau de construction creux et moulé”) provient d’un radical latin perpescontinu ») - nous le retrouvons dans perpétuité - et désignerait, étymologiquement donc, une pierre traversant toute l’épaisseur d’un mur, de part en part.

Eh ben, moi je pense que non.
Car, certes cette définition de parpaing est attestée au XIIIème siècle, mais le radical sur lequel le mot se base ne serait pas, comme on le croit, perpes, mais pourrait bien être perpendo! 

Dès lors, le parpaing, étymologiquement toujours, serait plutôt une pierre … perpendiculaire (au mur).

Ce qui me fait pencher vers cette version de l’étymologie de parpaing, c’est tout simplement son pendant anglais perpend! (littéralement: parpaing).

Pour les étymologistes anglophones, il ne semble pas y avoir de doute, le mot anglais vient bien de perpendere, per- + pendere.

La définition anglais de “perpend” est amusante car elle évoque les deux versions: il s’agit d’une brique ou d’une pierre dont la plus longue dimension est perpendiculaire à la face d’un mur, et qui s’étend à travers toute la largeur du mur.

Bon, comme d’hab, c’est vous qui voyez!



Bon, on va en rester là pour ce dimanche…

J’ai encore PLEIN de dérivés de notre proto-indo-européen *(s)pen- à vous donner (plein!).

Pour vous, comme pour moi, je crois qu’il est sain de ne pas s'en faire une indigestion.

Oh oui, il y aura facilement de quoi en faire un deuxième dimanche!






Bon dimanche à toutes et tous,
Passez une très bonne semaine, et…

A dimanche prochain!





Frédéric

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