- Paraît chaque dimanche à 8 heures tapantes, méridien de Paris -

dimanche 27 janvier 2019

ne confondons pas "les croisières en mer Baltique" et "les croisades baltes"






Pourvu que l'on ait une auge, on trouvera les cochons.

Alexandre Pouchkine


Lettre à sa femme, 30 novembre 1833,
traduction de André Meynieux

Александр Сергеевич Пушкинa,
Moscou le 26 mai 1799 - Saint-Pétersbourg le 29 janvier 1837




















Bonjour à toutes et tous !



Il y a précisément une semaine, jour pour jour, nous passions en revue deux étymons slaves dérivés de notre racine bien aimée *(s)ker-“couper, découper”.




Un Russe découpe la voiture d'un voisin qui était mal garée
(source)


C'est toujours plus ou moins frais, pour vous ?



racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”

forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *korà-, “écorce”
vieux slavon d'église kora, “écorce”, russe кора́, korá, tchèque kůra et kaïkavien kȍra, “écorce, croûte”


racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”

forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *korà-, “écorce”
diminutif *korica-, “(petite) écorce”

vieux slavon d'église koricę, russe кори́ца, koritsa et tchèque skořice, “cannelle”,

serbo-croate kȍrica, “écorce, croûte”, bulgare koríca, “couverture (d'un livre), reliure”.


Eh bien, cette semaine, passons à la suite, avec encore deux étymons slaves...


Le troisième étymon proto-slave que j'aimerais vous présenter, le voici, le voilà:

*skorà-.

- *korà-, et maintenant *skorà- ?
- Eh oui
- le s étant à l'indo-européen ce que la donna est à Rigoletto: mobile -,
encore un beau cas de s-mobile,
phénomène par lequel certains des dérivés d'une racine indo-européenne commençant par un *s- suivi d'une consonne perdront ce *s- initial. D'où les parenthèses autour du *s initial de notre *(s)ker-, hein...



La sémantique de *skorà- reste très logiquement dans la lignée de *korà-, “écorce” et de *korica-, “(petite) écorce”, mais rappellera plutôt le sens d'autres dérivés de *(s)ker- que nous avons déjà vus...

Je pense notamment aux latins scortum et corium

Car OUI, skorà-
- tout au moins par le sens des dérivés qu'on lui prête -
désignait la peau. Mais aussi de la fibre végétale, du liber, du raphia...

Ses dérivés se rencontrent plutôt dans ...
  • les langues slaves occidentales, avec, par exemple, 
  • le tchèque skora / skura“peau (tannée)” ,
  • le polonais skóra, “peau”, ou encore  
  • le slovince skȯṷrặ, “liber, peau”...







- Eh, coco, “slovène”, hein, pas  “slovince” !

Tu f'rais bien d'te r'lire, parfois !





- Monsieur Ucon ? Mais quel plaisir ! Oui, je comprends votre raisonnement. Et ajouterais même que si j'eusse vraiment voulu parler du slovène, j'eusse commis de surcroît une autre erreur ! 

- Uuuh ?
- Celle de placer cette langue slave méridionale parmi les langues slaves occidentales...


Mais ici, il est bien question de slovince, langue slave occidentale.

Eh oui. Le slovince.

Mes amis, les langues, elles aussi, meurent...

Et le slovince est de ces langues hélas disparues.
Le slovince n'est plus.

Ô nuit désastreuse! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle: le slovince se meurt, le slov...


EH, OH ! 


Pas de ça ici, Jacquo, enfin ! Il n'y a pas de faux-amis étymologiques à présenter ; ne complique pas les choses,

s'il    te    plaît.




Dites, les loulous, vous connaissez la Poméranie ?
(oui, ça faisait des années que je rêvais de pouvoir la faire, celle-la)


La Poméranie est une région côtière, au sud de la mer Baltique, à cheval sur l'Allemagne et la Pologne.

Région côtière ? C'est ce que nous rappelle d'ailleurs le nom polonais de la Poméranie:
Pomorze,
Po, “à côté, au bord...”
et
morze, “la mer”.


Mais oui, c'est là que se trouve Gdańsk, réputé pour les logos de ses syndicats, avec des drapeaux et des accents sur les consonnes, et sa manufacture de moustaches...

Gdańsk. Moi, je préférais le nom que nous lui donnions avantDantzig ...

Le slovince, ou vieux-poméranien, était un dialecte de la langue poméranienne, dont, soit-dit en passant, subsiste encore le cachoube (on en parlera bien un jour).
Le slovince était d'ailleurs tellement proche du cachoube qu'on pourrait peut-être se le représenter comme un dialecte dudit cachoube.


Mais que s'est-il donc passé ?

Pfff, 'faut dire aussi que les Poméraniens en ont vu de toutes les couleurs...

Déjà qu'ils subirent, à partir de la fin du XIIème, une christianisation forcée, à l'issue des fameuses croisades baltes lancées par l'affable et tellement humain pape Célestin III, qui conviait, pour l'amour du Christ, les puissances de l'Occident chrétien à mettre un peu d'ordre chez ces saletés de sous-hommes païens du Nord-Est de l'Europe.  




(source)


Cette conversion eut comme effet de bord une certaine germanisation des classes dominantes, converties.
Ben oui, c'était pas trop les Espagnols ni les Italiens qui évangélisèrent à la hache les peuples baltes et de la région, mais plutôt les Teutons, les Chevaliers Teutoniques... 
(à chaque croisade, sa horde de fous de Dieu sanguinaires, c'est une constante)
croisière en mer baltique

Ensuite, au XVIème, la région tendra les bras au luthéranisme (tant qu'à faire !). 

Avec, en corollaire, l'allemand ...



... qui s'imposera dans l'Église de Poméranie, en lieu et place du slovince.




Et ça continuera de plus belle après l'unification allemande en 1871, quand l'ancienne province prussienne de Poméranie devint territoire allemand, au point que toute langue
- excepté l'allemand, il y a tout de même une certaine logique -
fut rigoureusement interdite dans les églises, les écoles et les lieux publics. 
(tiens, c'est amusant, ça me rappelle ce qui se passe en Belgique, dans certaines communes flamandes)

Le slovince, déjà en mauvais état, allait continuer à décliner, pour être finalement, purement et simplement, remplacé par le bas-allemand, au début du XXème siècle.


Pour la petite - et tragique - histoire, après avoir perdu leur langue, les Slovinces perdirent aussi leurs terres... 

Après la Seconde Guerre mondiale, le Traité de Versailles les plaça sous autorité polonaise. 
Mais quelle bonne idée !

La Pologne communiste confisqua à ces gens, qui ressemblaient furieusement à des Allemands
- et ce qui n'arrangeait vraiment rien, étaient luthériens  -
leurs biens.

On leur refusait même la possibilité d'adopter la citoyenneté polonaise.

Ils furent expropriés et trouvèrent, dans leur grande majorité, refuge en Allemagne.





De l'Est.





Pensez donc à eux, la prochaine fois que vous râlerez sur le prix à la pompe...


Mais, revenons donc à notre proto-slave skorà-, “liber, peau”...
On le retrouve aussi dans le groupe des langues slaves méridionales...

Avec
- eh oui, cette fois, c'est la bonne - 
le slovène skrja“liber, croûte”.



racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”

forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *skorà-, “liber, peau”

tchèque skora / skura, “peau (tannée)”, polonais skóra, “peau”, slovince skȯṷrặ, “liber, peau”, slovène sko̧rja, “liber, croûte”



Allez, on poursuit.

Un autre étymon slave issu de notre délicieuse *(s)ker-,
et toujours par son timbre 0, *(s)kor-,
c'est... *korỳto-.


Son sens, au premier abord, est curieux: “auge”.

Surprenant, non ?
Mais tout s'explique ! 

Une auge - en bois, du moins - étant à l'origine un bloc de bois oblong que l'on a évidé. 
En le coupant, en le découpant, jusqu'à y faire apparaître un creux, une cavité... 




Cavité ? C'est d'ailleurs, très précisément le sens étymologique de notre français auge !

Auge ?
Bassin en pierre, en bois ou en métal qui sert à donner à boire ou à manger aux animaux domestiques.
Oh, merci ©Le Grand Robert de la langue française
Car auge est issu du latin alveus“récipient, vase”, et est donc un cognat de notre alvéole !
Et ce n'est pas tout... 

Car le latin alveus dérive de alvus“ventre, cavité... ”, lui-même, 
par le proto-italique *aulos-,
descendant du proto-indo-européen *heulo-tube, cavité...".
Notez aussi que alvus désignait également ces cavités dans les arbres où les abeilles sauvages peuvent installer leur essaim.


l'entrée d'une de ces cavités

Mais revenons à notre korỳto-, “auge”.

Nous en retiendrons...
  • le - OUIIIII !! - vieux slavon d'église koryto, de même sens, 
  • le russe корыто, kareuta, “auge, baquet, bassine...”,
  • le tchèque koryto, “auge”,
  • le polonais koryto, “auge”, mais aussi “lit d'une rivière”, (mais oui, le fond de la rivière, raviné comme une auge...),
  • le serbo-croate kòrito“auge, lit d'une rivière”,
  • le ... tchakavien - vous vous souvenez ? Nous avions parlé de son copain le kaïkavien la semaine dernière - korȉto, “abreuvoir”, 
  • le slovène korít “auge, essaim d'abeilles (sauvages)- eh oui ! - et enfin
  • le bulgare koríto, “auge, dépression, lit d'une rivière”.


Et donc:


racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”

forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *korỳto-, “liber, peau”
russe корыто, kareuta, “auge, baquet, bassine...”, polonais koryto, “auge, lit d'une rivière”, korít “auge, essaim d'abeilles (sauvages)...



Et voilà !
Nous en resterons là, pour ce dimanche.

Dimanche prochain, nous passerons en revue les mots que vous m'aviez proposés comme autant de cognats possibles de notre formidable *(s)ker-.


Je vous souhaite, à toutes et tous, un excellent dimanche, et une heureuse semaine.





Frédéric


PS: dans ces articles, les passages de texte en bleu, vous l'aurez compris, traitent d'éléments de linguistique.



******************************************
Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
******************************************

Et pour nous quitter,

en hommage à un grand musicien dont les morceaux me trottent et me trotteront toujours en tête...




******************************************
Vous voulez être sûrs (sûrs, mais vraiment sûrs) de lire chaque article du dimanche indo-européen dès sa parution ? Hein, Hein ? Vous pouvez par exemple...
******************************************
article suivant : C'est râpé

dimanche 20 janvier 2019

Pouchkine n’aimait pas les laitues





“Madame préférait la cannelle de Chine aux pédoncules


Frédéric Blondieau,

Dictionnaire des fausses contrepèteries qui ne font rire que moi, 2019

(le titre de cet article étant, lui, une vraie contrepèterie - qui n'est hélas pas de moi.
Allez, cherchez !)

---

“Ô poivre adoré, ô cannelle honnie

Frédéric Blondieau, 
J'aime manger épicé, 2019

cannelloni
















Bonjour à toutes et tous !


OUI, 
- et vous pouvez déjà me remercier, je ne vous (re-)ferai pas le coup du “vous n'y couperez pas” -
c'est toujours la délicieuse racine indo-européenne *(s)ker-, “couper, découper” qui nous occupera en ce très beau dimanche d'hiver (ici, en tout cas).






Au fil des articles traitant de cette jolie *(s)ker-, vous m'avez demandé si tel ou tel mot n'en provenait pas - ou plutôt, “en provenait”, ce qui est déjà nettement plus intéressant, et réduit assez bien le champ des possibilités



Je vais m'efforcer de répondre à toutes vos questions en suspens.



Je n'oublie pas non plus le très intéressant rapprochement qu'une lectrice assidue du blog m'a demandé de vérifier, à l'occasion de D'interstice à armistice, il n'y a qu'un pas. De l'oie.entre le préfixe
- oh oui oh oui -
moyen gallois ys- et le russe из, iz.

J'y arrive !

Et j'en profiterai aussi pour reprendre tous ces mots que j'avais mis de côté, n'étant pas sûr de leur parenté avec notre *(s)ker-.

Tout cela, c'est pour bientôt.

Mais ... en ce dimanche si beau, je préfère revenir à un autre article de cette série,
qui, lui, traitait des dérivés baltes de notre formidable *(s)ker-.


Pour rappel ...

racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”
proto-balte kerti-
lituanien kerti, “se détacher, s'enlever...


et

racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”
proto-balte *skirti-

lituanien skìrti“séparer, diviser, distinguer... et letton sķirt, “séparer, diviser, trancher...



Je vous y disais qu'à ma connaissance, il n'y avait pas de dérivés slaves de *(s)ker-.



Aïe. Grossière et lamentable erreur 
- que personnellement je rejette sur une faille dans le continuum espace-temps -.




J'avais tout simplement oublié une série de dérivés du timbre o de notre subtile *(s)ker-,
*(s)kor-.

Une faille, je vous dis. Et c'est d'autant plus râlant/frustrant/navrant que j'en connaissais au moins un, de ces dérivés, en russe.

Honte sur moi, les trous noirs, les vortex et les failles temporelles.


Alors ! 
Ah oui ! Et un autre intérêt de cet article, c'est qu'il vous permettra de re-découvrir une sémantique que avons déjà rencontrée chez d'autres dérivés de *(s)ker-...
Le premier étymon slave dérivé de *(s)kor- dont je vous parlerai, c'est *korà-, “écorce”.


En
- mais ouiiiii ! -
vieux slavon d'église, il a donné kora, toujours “écorce”.

En russe, кора́, korá, “écorce”, d'où l'écorce autour de notre planète, la croûte terrestre.

Connaissez-vous le forage SG3 ?

Les Russes,
se fiant peut-être à la conception du monde que leur langue leur donnait,
ont décidé de creuser la croûte terrestre,
pensant peut-être qu'il ne s'agissait que d'une vulgaire écorce.
Ils ont donc
- quelque part dans l'oblast de Mourmansk, certes mieux connu pour ses sous-marins de classe Typhoon -
The Hunt for Red October, 1990
foré, et foré, et foré, et encore foré, je pense. Et ensuite foré. Et encore un peu foré. 
Pendant près de vingt ans... 
Pour obtenir le trou le plus profond (12262 mètres !) qui ait jamais été creusé sous la terre...

Le chantier fut arrêté pour raisons techniques en 1989, et le trou définitivement scellé.

C'est là qu'il était...C'est tout ce qu'il en reste...
(source)


En tchèque, le proto-slave *korà- a donné kůra, toujours “écorce, croûte”.



Mais surtout, et évidemmentle slave *korà- nous a légué kȍra, “écorce, croûte” en kaïkavien.



Je ne vous ferai certainement pas l'injure de vous préciser que le kaïkavien, au même titre que le chtokavien et le tchakavien, est un des trois dialectes principaux (trialectes, alors ?) du serbo-croate.

En français, nous connaissons la langue d'oc et la langue d'oïl, formant cette si jolie isoglosse

- Vous vous posez la question de la nature d'une isoglosse ? Il y a un libellé d'articles précisément appelé Isoglosse, dans la colonne de droite, qui ne traite que de ça, qui reprend TOUS les articles du dimanche indo-européen DU MONDE où l'on a pu traiter d'isoglosses... (si vous lisez le blog sur un téléphone portable, vous devez pour cela afficher la version web). 
Ou alors, (re-)lisez cet article, sur la plus célèbre des isoglosses, 
Et si vous êtes fainéants au point de ne pas vouloir faire ce tout petit effort, sachez qu'une isoglosse, c'est comme l’Iso-Betadine, mais avec beaucoup moins de betadine et nettement plus de glosse. -



(Je reprends...)

En français, nous connaissons la langue d'oc et la langue d'oïl, formant cette si jolie isoglosse ... qui sépare la France en deux parties et fondée sur la façon dont on disait oui en ancien français.

Eh bien, c'est à peu près la même chose pour le kaïkavien, le chtokavien et le tchakavien...
Pour lesquels nous pourrions parler d'une double isoglosse.

À la différence qu'ici, il n'est pas question de la façon dont on dit oui, mais quoi.
- Oui, quoi ?
- Non, pas oui, quoi.
- Quoi ?
- Oui !
- Oui ?
- Non, quoi !
Bon, on s'en sortira pas. 
Pour faire simple, dans chacun de ces trois dialectes, on prononce l'équivalent de notre quoi, respectivement /kaï//chto/et /tcha/.

Tcha. Oui. comme dans l'anglais cha-cha-cha.
Lancez la video ci-dessous, et rendez-vous à l'endroit précis que j'ai choisi rien que pour vous, à 4:00 très précises, pour bien réaliser où j'en suis dans mon délabrement mental. Attention, cela pourrait choquer les âmes sensibles.


Et donc, le kaïkavien est ce dialecte où l'on dit kaï pour quoi.





Résumons ?

racine indo-européenne *(s)ker-, “couper, découper”
forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *korà-, “écorce”
vieux slavon d'église kora, “écorce”, russe кора́, korá, tchèque kůra et kaïkavien kȍra, “écorce, croûte”




Mais poursuivons...

Du slave *korà-, “écorce” dérive un autre étymon slave, le diminutif *korica-, dont le sens littéral - reconstruit - serait donc ...“(petite) écorce”.

comme Madame ci-dessus.
- euh ?
- Petite et Corse.


Nous retrouverons ce *korica- tout mini en...

- YES, YES, YESSS -
  • vieux slavon d'église, avec koricę, au sens de “cannelle”
- Mais oui, oh ! La cannelle est une épice, certes, mais provenant de l'écorce intérieure d'une des espèces de cannelier -,


mais aussi en...
  • russe, avec кори́ца, koritsa“cannelle”,
  • tchèque, avec skořice, “cannelle” et
  • serbo-croate, avec kȍrica, eh non, pas cannelle” mais plutôt “écorce, croûte”, 
ou encore en...
  • bulgare, avec koríca“couverture (d'un livre), reliure”.


Autrement exprimé :

racine indo-européenne *(s)ker-“couper, découper”

forme au timbre o *(s)kor-
proto-slave *korà-, “écorce”
diminutif *korica-, “(petite) écorce”
vieux slavon d'église koricę, russe кори́ца, koritsa et tchèque skořice, “cannelle”,
serbo-croate kȍrica, “écorce, croûte”, bulgare koríca, “couverture (d'un livre), reliure”.



Et... ce sera tout pour ce dimanche !

Dimanche prochain, suite et fin des étymons slaves de *(s)kor-.




Chères lectrices, chers lecteurs, 

Merci de me lire.
D'ici dimanche prochain, je vous souhaite, à toutes et tous, un EXCELLENT dimanche, et une radieuse semaine !



PS: quant au titre de cet article, le seul point commun qu'il partageât avec son contenu, c'est cette référence slave...

Frédéric


******************************************
Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
******************************************

Et pour nous quitter, mais sans vraiment nous séparer de l'âme slave,

je ne vous propose pas moins que le...

Concerto pour piano no 1 en si bémol mineur, Op. 23, 

de

Piotr Ilitch Tchaïkovski,

sous les doigts enchanteurs de la pianiste ukrainienne...

Anna Borysivna Fedorova (А́нна Бори́сівна Фе́дорова)





******************************************
Vous voulez être sûrs (sûrs, mais vraiment sûrs) de lire chaque article du dimanche indo-européen dès sa parution ? Hein, Hein ? Vous pouvez par exemple...
******************************************