article précédent : Huey, Dewey et Louie (mais oui: Riri, Fifi et Loulou) en sont.
Those whom we called brutes had their revenge when Darwin shewed us that they are our cousins.
Bernard Shaw (1856–1950), in Man and Superman, 1903
("Ceux que nous appelions des brutes eurent leur revanche quand Darwin nous prouva qu'ils étaient nos cousins.")
Bonjour à toutes et tous !
Nous restons encore pour quelques semaines sur notre thématique des mots de parenté.
On arrive tout doucement à la fin du sujet, 'faut bien le dire…!
Aujourd'hui, voyons voir… Que nous reste-t-il à traiter ??
Oui! Cousin / cousine !
Cousin, cousine, Jean-Charles Tacchella, 1975 |
Encore un cousin |
A quoi donc pourrions-nous rattacher cousin ?
D'une façon surprenante, étymologiquement le mot est lié à la ... ... soeur...!!
Cousin nous vient du latin cōnsōbrīnus, qui désignait - accrochez-vous - le fils de la sœur de la mère d’une personne.
Le cousin maternel quoi.
Cōnsōbrīnus est un composé de con- ("avec") et de sobrinus.
Sobrinus, c'est littéralement "relatif à la soeur", en d'autres termes : sororal.
Et dans ce cas concret, le mot qualifie le cousin germain.
Surprenant ?
Sobrinus est en fait une forme altérée de *sosrinos, basé sur soror (la sœur).
*sosrinos devait originellement désigner le cousin germain du côté maternel, mais par l'intermédiaire de cette forme altérée sobrinus, sa définition s'est étendue pour finalement désigner "le cousin germain" d'une façon générale.
Et l'on soupçonne, pour passer du complexe cōnsōbrīnus au si épuré cousin français, l'existence d'une forme intermédiaire *co(n)sinus, probablement tirée du langage enfantin.
L'idée fixe du Savant Cosinus... (Rien à avoir avec le fait d'avoir son cousin dans le nez) |
Oui, euh, bête question ! Vous savez, je suppose, ce qu'est un cousin germain ?
Des cousins germains sont des personnes ayant au moins un grand-père ou une grand-mère en commun (parenté au deuxième degré).
Stefanie Zweig nous parle de ses cousins germains |
Soror ? Vous avez bien dit soror ?
Mais oui, bien sûr, nous en avons parlé dans Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir? ; le mot est décliné sur la racine proto-indo-européenne *swesor-.
Et le latin *sosrinos / sobrinus provient d'une forme suffixée de la racine : *swesr-īno.
Quant à "germain", le mot provient de la racine proto-indo-européenne *gen- : donner naissance, enfanter, engendrer, déjà traitée dans Tour de France et Tour de Babel.
Sous la forme suffixée *gn(ǝ)-men, elle nous a donné germain : "du même germe".
A toutes et tous,
Joyeuses Pâques!
Doublement de circonstance... |
Bon dimanche, bonne semaine - peut-être de congés ? - et…
A dimanche prochain !
Frédéric
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4 commentaires:
Pour remplir un peu.
Il n'y a jamais eu la forme "sororinus" (avec ou sans con-).
Soror a été prononcé Sosor/Sozor > Soror.
Et sobrinus vient de sozreinos, contraction de sosoreinos. C'est juste entre voyels que le z devient r, à côté d'un r il devient b en latin.
Joyeuses Pâques!
Ah, alors au temps pour moi!
En effet, etymonline.com parle de *sosrinos, je corrige de ce pas!
Merci, et joyeuses Pâques!
Quelle famille ! En tous cas, en espagnol "sobrino" designe le "neveu" alors que le cousin c’est le "primo" ou le "primo hermano". Or "hermano" signifie "frère" et on retombe sur "germano", le même germain que dans « Germanias » ou «Hermandad» = confrérie.
Non décidément, le cousin germain n'est pas le fils (resté en Allemagne) de l'oncle parti faire fortune aux Amériques...
Oui!! Tout comme l'abuelo n'est pas l'arrière grand-père ab-avus, mais bien le grand-père...
A y perdre son latin! ;-)
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