Imaginez donc une racine qui évoquerait la chaleur de la mer ; il y aurait gros à parier que les langues celtiques et germaniques l'aient rapidement oubliée...
Je vous suggère vraiment de lire ou relire Björn et Ursula, même combat, article daté du 29 juillet 2012, où nous parlions de l'ours... Si les choses ne sont pas encore claires, je vous garantis qu'elles le seront à la lecture dudit article.
- Commencer un premier article en traitant de la mort, n'est-ce pas un peu curieux, voire carrément malsain, Blondieau ?
- Bof... peut-être. Ma conviction personnelle est que la vie et la mort sont étroitement liées, que la vie procède de la mort. Oui, dans ce sens-là. Mais bon, on n'va pas r'faire ici le monde, accoudés au bar du Café du Commerce, hein.
Tiens, le Café du Commerce, ça me fait penser...
Comprenez-le bien, je me f*us éperdument du football. Vraiment. Vous ne pouvez même pas imaginer.
Même si je peux comprendre les vrais amateurs (j'en connais),
ou alors les parents des joueurs, leurs voisins, leurs logopèdes (orthophonistes, en France) - pour qui j'éprouve une admiration sans borne -, ou même le personnel des garages Porsche auprès de qui ces joueurs se procurent leurs véhicules, et les gérants des concessions Range Rover chez qui les épouses de ces joueurs se font offrir leur 4x4, ou encore les coiffeurs chez qui ces mêmes joueurs font faire leur coloration,
je n'éprouve aucun sentiment de fierté, nationaliste ou patriotique, vis-à-vis d'une équipe de football censée me représenter. J'irais même plus loin : la perspective d'assourdissants concerts de klaxons scandant le douloureusement cruel On est des gros c*, on est des gros c* (si si, comptez les temps et les notes) à l'issue de matchs victorieux me ferait presque espérer... une défaite. Oui, je sais. Mais bon, au moins, j'ose le dire. Ouais, je ne suis pas parfait, loin de là. J'aime pas les gens, c'est tout.
Mais je dois bien le reconnaître, même si je ne m'intéresse pas aux matchs et encore moins aux scores...
- score ? Un superbe mot qui nous renvoie au système vicésimal ; allez, on relit Quatre-vingts / dix ? Joli score ! -
Comment est-il possible de visser si mal, me direz vous. Moi, je n'oserais même pas penser à ce genre de jeux de mots, tant je tiens à garder mon humour à un certain niveau. |
Mais donc (je reprends), même si je ne m'intéresse pas aux matchs et encore moins aux scores,
je ne peux que m'esbaudir devant l'arrogance, la suffisance
- la morgue(*), pour revenir au sujet de cet article - affichée par certains.
Euh... je ne cite (presque) personne, et ne veux certainement pas généraliser non plus, hein, mais bon... en Europe occidentale, je connais quand même deux presses nationales qui - tout en se détestant l'une l'autre - partagent un même chauvinisme à outrance,
- la presse anglaise (je n'ai pas dit britannique), avec - ce qui la sauve parfois - un peu d'humour et même une certaine auto-dérision, et puis...
- la presse française, dont les manifestations chauvinistes sont d'une pathétique platitude, et surtout assénées sans rire, sans la moindre once d'humour. La classe à l'état pur.
Voici donc, avant de parler de choses nettement plus graves, un florilège du bon goût, du fair-play, de la délicatesse et de l'élégance sportive de certains de ces journaux...
(Les illustrations qui suivent ne sont pas des gags ; et n'y cherchez aucun trucage ; elles sont authentiques, hélas.)
Notez - comme ça, il y en aura pour tout le monde - qu'il y a eu des incidents à Bruxelles à l'issue de la défaite de l'équipe belge face à l'équipe italienne.
Les émeutiers en ont profité pour piller, Rue Neuve, une libraire spécialisée en littérature médiévale, ainsi qu'un disquaire dévolu à la musique baroque et à celle de la Renaissance.
Aïe, aïe, pardonnez-moi. Je suis vraiment confus, mais mes renseignements étaient totalement faux. Zut !
Ce n'est qu'un seul magasin qui a été pillé, et il s'agit d'une enseigne Nike.
magasin Nike, Rue Neuve (rue commerçante du centre de Bruxelles, en scooter, à quelques minutes à peine des quartiers défavorisés) |
Bon, assez ri.
On n'est pas aux pièces, non plus.
- En vénète ?? Maisje ?
- Ça alors, Monsieur Ucon !? Ça faisait longtemps, non ?
Le seul et unique (pour cela, louons le Seigneur) Fernand Ucon, qui n'a jamais vraiment compris comment on scindait les mots d'une phrase |
entre le delta du Pô et le sud des Alpes,
à la grosse louche, en bas à droite... (source) |
(probablement gravé par un médecin de l'époque)
de notre latin morior, morī.
(“J'ai vu ça sur Facebook et l'ai envoyé à mon frère, qui est pharmacien”) |
Oui, l'illustration n'est peut-être pas très convaincante, mais sachez que même sans bouées ou tout autre matériel de flottaison, on flotte sans peine, sur la mer Morte |
contracté sur le tard en mortus,
- pardonnez-moi, ce n'est qu'un peu de nausée -,
- mortālis, “périssable, sujet à la mort”, d'où... “humain”, et son antonyme immortālis.
- faut-il le préciser -
- question strictement rhétorique - :
Так бы́ло, так есть и так бу́дет всегда́!,
(“Tak beula, tak iest' i tak boudiet fsigda !”),
Il en était ainsi, il en est ainsi, et il en sera toujours ainsi !
(3) |
- nauséabond, litt. “qui est en train de causer des nausées”,
- vagabond, litt. “qui est en train de errer (vaguer)”,
- pudibond, litt. “qui est en train d'éprouver de la honte (de la pudeur)”...
Protégez-vous, prenez soin de vous et de vos proches,
- et c'est vraiment surprenant -,
l'endroit d'une prison où les guichetiers examinaient les prisonniers avant de les écrouer.
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2 commentaires:
Merci Frédéric pour ce nouveau chapitre qui promet bien des surprises et bien des partie de plaisir. MDR avec ces chauvins!
Incroyable racine *bheuə- / *bʰuH-, que l’on avait déjà croisée ici https://indoeuropeen.blogspot.com/2016/10/etre-ou-ne-pas-etre-cogito-ergo-sum-et.html et qui porte en elle toute l’imperfectibilité de «l’être» .
Comme en russe, elle a également permis au verbe «être» d’avoir des formes passées et futures dans les langues romanes. On l'y retrouve au passé simple, au subjonctif imparfait, dans les 2 formes "yo fuera/fuese" pour l’espagnol. L’espagnol et le portugais - ils sont les seuls au sein de la branche à avoir ce temps- l’expriment aussi au subjonctif futur (resp. "io fuere/for"). Le portugais l’utilise aussi au plus-que-parfait (un comble qu’on l’ait nommé ainsi!) de l’indicatif avec "eu fora".
C’est également elle qui est à l’origine des verbes anglais "to be"» et irlandais "bí" - pour ne citer que les plus connus dans nos contrées - et qui a donné au latin sa marque du futur -bo (personne n’aura oublié amabo..amabit) et le mot...futūrus qui deviendra notre "futur".
Quant au russe, *bheuə- / *bʰuH-, lui a offert son будущее (boudouchiéié) «futur».
On le voit, la fragilité des..êtres humains (human being !) en perpétuelle évolution, le caractère éphémère de son passé (simple), et celui incertain de son présent ou de son futur, tout ça était déjà contenu dans une petite racine multimillénaire. Fascinant!
J’en viens, enfin, à notre nouvelle étude *mer-, “mort”. Dans certaines régions d’Italie, insulter ou maudire les ancêtres d’une personne fait partie des jurons fréquents, alors qu’ailleurs on se contente de le faire vis-à-vis des vivants.
Ainsi en romanesco " mortacci tua/vostri- sua/loro" (selon que l’on s’adresse directement à la/aux personne(s) en question/ qu’on parle d’elle(s) ), et où le - acci est un suffixe péjoratif correspondant à notre - asses (blondasse). "Tes sales morts !", donc.
En campanien (région de Naples), on lance une malédiction aux défunts de la famille de l’autre (y compris quand cet autre est un parent !) avec le juron "chi t’e muort!" (littéralement qui t’est mort !) ou "chitam(m)uort" voire "kitammuort' " (chez les jeunes).
Et comme les Campaniens sont inventifs, ils varient avec des "chi t’è stramuort" (où le stra- correspond à extra, hein histoire d’être certain que les ancêtres soient bien, bien morts et enterrés) , "I megl’ muort’ e’ chi t’e muort" » (les meilleurs morts sont ceux de ta famille) ou encore "O sang’ /a l’annema e’ chi t’è muort" ("par le sang/l’âme de tes morts") ..
Ces jurons, qui en italien portent le doux nom de "turpiloqui", étaient autrefois considérés comme de véritables insultes et, jusqu’en 1999, ils constituaient un délit pénal. Aujourd’hui ils servent d’avantage d’interjection vulgaire et correspondent - on remarque le changement de sémantique .. - à b..el ! m..e ! ou p..ain (de ta race) !
Voici ce qu'en disent les Napolitains! https://www.youtube.com/watch?v=kJnXwE1dBeQ
Il est quand même intéressant de noter la malédiction reste sous-jacente puisque le terme « maledetto » (maudit) n’est jamais prononcé… Hein, on ne sait jamais! Comme quoi, même dans les jurons, la superstition, le tabou,…
@LeScrat,
Grand merci pour ces précisions campaniennes et napolitaines ! :-)
Et merci aussi de rappeler cet article https://indoeuropeen.blogspot.com/2016/10/etre-ou-ne-pas-etre-cogito-ergo-sum-et.html...
Frédéric
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