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Donne-moi ta main, et prends la mienne, 26 juillet 2020
grec ancien ἔχω, ékhō, “tenir, retenir, maintenir...”
- schéma et Hector
- Segovia (Ségovie)
proto-celtique *sego-, “victoire, force”
- Segorbe, Seveux, Suin...
Hector avait un seveux sur la langue, 9 août 2020
- les gallois hy et hyder, le gaulois Segestica, d'où le grec Σεγεστική Segestikḗ
Hyder i siarad Cymraeg gyda ffrindiau, 16 août 2020
- les gotiques 𐍃𐌹𐌲𐌹𐍃, sigis, “victoire” et 𐍃𐌹𐌲𐌹𐍃𐌻𐌰𐌿𐌽, sigislaun, “butin”,
- le vieux norois sigr, “victoire”, d'où sigrún et Sigrún,
- le vieil anglais sigor, “victoire”
- le vieux saxon sigidrohtin, “seigneur de la victoire”
Sigor eft áhwearf of norþmonna níðgeteóne, æsctír wera, 23 août 2020
et surtout, surtout, surtout, dernier dimanche de mes vacances,
à épingler les dérivés germaniques de notre *seǵʰ-e-, “dominer, posséder...”, via le neutre *seǵʰ-es-, “victoire” et son dérivé l'étymon germanique *segiz-, “victoire”.
- “Chères lectrices, chers lecteurs” ?? Ne verrait-on pas ici de l'inclusivité, mmmh ? Auriez-vous enfin compris, Blondieau, que la langue française est un outil destiné à faire perdurer le patriarcat et à soumettre la femme ?
- Monsieur Ucon ?! Ça alors, mais quelle bonne surprise ! Merci de m'accompagner pour ce dernier dimanche de vacances.
Comme je l'avais déjà répondu à un triste sire il y a déjà quelque temps, si je prends la peine d'écrire lectrices et lecteurs, c'est parce que j'ai envie de le faire. J'ai toujours pensé qu'il fallait connaître les règles (quelles qu'elles soient, dans n'importe quel domaine), et qu'alors, c'était en toute connaissance de cause que l'on pouvait les enfreindre, si on l'estimait nécessaire.
Tiens, à propos de la féminisation des mots... Avez-vous lu ce court (mais savoureux) texte de Jean-François Revel, Le sexe des mots ?
Bon, il est vrai aussi que Jean-François Revel était un homme souchien (entendez non racisé ; moi aussi, je découvre), privilégié et qui plus est cisgenre...
Le grand Jean-François Revel (né Ricard), 19 janvier 1924 - 30 avril 2006 |
Allez, en avant.
Comme on dit chez moi, “y a pas d'avance”, où avance, déverbal d'avancer daté du XIVème, a conservé son sens original, celui d'avantage. Entendez donc il n'y a pas d'avantage... (sous-entendu :) à rester là à ne rien faire, à ne pas s'y mettre. Quand faut y aller, faut y aller !
Ce “y a pas d'avance”, vous l'entendrez souvent prononcé devant une tâche que l'on peine à commencer, ou alors comme un encouragement à accepter la fatalité : “y a pas d'avance” pourrait alors se traduire par les choses sont comme ça, on n'y peut rien, il faut arrêter de se lamenter et passer à autre chose...
Dans ce dernier emploi, ce serait un peu la version en français de Belgique de "The Show must go on".
Dimanche dernier, nous avions découvert quelques-uns des dérivés germaniques de notre captivante *seǵʰ-e- dans...
- la branche nordique (vieux norois, islandais, féroïen...),
- la branche orientale (gotique), et
- la branche occidentale (vieil anglais, vieux saxon)...
Nous continuerons sur notre lancée, en explorant plus avant la branche occidentale du groupe desdites langues germaniques, avec... le vieux frison.
Je vous le dis tout de suite
- vous pourriez penser que c'est cruel, mais non, je ne veux pas vous donner le moindre faux espoir -,
le vieux frison est...
- En régie, on est prêt ? Jack-Ben, vas-y, c'est à toi, coco ! La poursuite, sur Jack-Ben !
- Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : le vieux frison se meurt, le vieux frison est mort !
... une langue morte.
Jacques-Bénigne Bossuet, 27 septembre 1627 - 12 avril 1704 |
On le parlait, entre les XIIIème et XVIème siècles, sur les côtes de la mer du Nord, entre le Rhin et l’Elbe.
Déjà à l'époque, les négociants qui arrivaient de l'étranger notent dans leurs carnets de voyages qu'apeurés et inquiets, ils s'étonnaient de ce mal étrange, caractérisé par de violents raclements de gorge, dont semblait atteinte l'ensemble de la population autochtone.
Voilà où conduit l'ignorance...
Laisse-moi ! Je parlais néerlandais ! (à ne pas confondre avec le frison, mais bon, c'est l'idée...) |
entre le Rhin et l'Elbe |
un (bon) vieux Frison |
- le frison saterlandais (ben oui, le frison oriental parlé dans la commune allemande de Saterland, ou Seelterlound en frison, justement) Siech,“victoire”
- Amusant ! Le dimanche indo-européen est cité comme référence par le wiktionary pour l'emploi de l'expression frison saterlandais ! https://fr.wiktionary.org/wiki/frison_saterlandais -, et
- le frison occidental sege, de même sens.
Saterland, c'est là au bout de la flèche rouge. |
Vieux Néerlandais (The Old Dutchman, 1887, Arthur Frank Mathews, 1860-1945) |
- mais uniquement dans des composés -
- zegekar, “chariot de la victoire”,
- zegerijk, “victorieux, triomphant”,
- zegevieren, tout simplement “triompher”,
- zegezeker, “assuré de la victoire”...
En moyen haut allemand en dérivera sige, “victoire”.
Dont sera issu, évidemment, l'allemand Sieg, “victoire”.
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4 commentaires:
et un petit bonjour des Segobriges !
https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9gobriges#:~:text=Les%20S%C3%A9gobriges%20faisaient%20partie%20des,Leur%20chef%2Dlieu%20%C3%A9tait%20Lacydon.
Au Québec on dit "c’est pas d’avance", pour dire qu’il y a un inconvénient, une difficulté dans l’opération en cours. Je n’avais pas vu l’"avantage" sous-jacent.
:-) Alors, vous êtes ici chez vous !
Frédéric
Intéressant, merci !
Je vous avoue que j'ai dû moi-même chercher ; je me suis posé la question de l'origine de cette expression très populaire (dans tous les sens du terme) en Wallonie, pour enfin comprendre ce qu'elle voulait dire...
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