- Paraît chaque dimanche à 8 heures tapantes, méridien de Paris -

dimanche 20 juin 2021

Quel métier pour un rouble par jour !

  



20 septembre / 3 octobre.

— Debout à 4 heures (2 heures avant le lever du 
soleil, trop violent sur les brumes grises à l'horizon de la mer Noire : il pleuvra), 
et on ne partira qu'à 7 heures !

Pour gravir 1,000 mètres jusqu'à un premier col 
(1,750 m.), les piétons mettent quatre heures, les chevaux cinq heures ; cela a été la 
pire de nos randonnées au Caucase ; et je comprends l'utilité pour les troupeaux, 
qui fréquentent un peu ces parages, du sommaire poste vétérinaire où nous fîmes 
une courte halte sur un petit plateau à 1,470 mètres.

Un des chevaux a été retenu 
au-dessus du précipice par un tronc d'arbre dont les branches ont accroché nos 
bagages au vol !

J'ai pris les devants pour ne pas voir le malheureux spectacle des 
tchélaviek (muletiers) en lutte de chaque minute contre l'absence totale de chemins.
Quel métier pour un rouble par jour !

La bête se paye un rouble et demi 
et n'est guère solide, il est vrai ; mais en quel pays trouverait-on un conducteur 
de chevaux pour grimper par là ? Pas en France toujours !  (...)


extrait de
La Côte d'Azur russe (Riviera du Caucase) voyage en Russie méridionale, au Caucase occidental et en Transcaucasie (Mission du gouvernement russe, 1903)

Édouard-Alfred Martel


Édouard-Alfred Martel (à gauche),
1er juillet 1859, Pontoise - 3 juin 1938, Saint-Thomas-La-Garde,
considéré comme le fondateur de la spéléologie moderne.




Bonjour à toutes et tous.

 

Nous sommes déjà le 20 juin ! Et dans quelques heures, mais... ce sera l'été !



L'été !


Du moins dans l'hémisphère nord de notre planète, évidemment.

Cette année, en nos contrées
(Contrée ?? 

le solstice d'été aura lieu demain lundi, à 5h32 et 11 secondes, heure française.
 
Solstice ? Nous en parlions déjà il y a des années ; relisez du passage des ans


En ce dimanche 20 juin, nous poursuivons notre étude des dérivés de la racine indo-européenne...

*ueik-, “vaincre, triompher de”.

mieux vaut être parvenu à vaincre sa peur de l'eau,
pour l'été...


Mais avant tout, le point.

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Nous avons passé en revue, le 25 avril, une série de dérivés germaniques de notre *ueik-, “vaincre, triompher de”, dont notamment 
  • le gotique 𐍅𐌴𐌹𐌷𐌰𐌽, weihanse battre”,
  • le vieil anglais wīganse battre, faire la guettre, batailler”, d'où...
  • les vieux anglais... oferwīgan, “l'emporter au combat, conquérir”, 
  • wīgend, “soldat, guerrier”, et 
  • wigian, “se battre”,
  • le vieil anglais wīġ, “guerre, bataille” et son composé ānwīġ
  • duel
  • le vieil anglais poétique wiga“guerrier, combattant”, “héro, homme”, 
  • le vieux francique *wīg, combatsecond terme du prénom *Mārīwīg, fameux (*mārīau combat(*wīg)”, latinisé pour devenir... Meroveus, d'où Mérovingiens,
  • le vieux norois vegase battre”, dont seront issus...
    • le danois archaïque vejeoccire, tuer au combat”, l'islandais vega...,
  • le vieux norois... vígcombat, bataille, homicide, meurtre” dont descend probablement le prénom Viggo, Wiggo,
Oft ic wig seo, frecne feohtan, 25 avril 2021.
 
Le 2 mai, il était question des dérivés celtiques de *ueik-,
ou pour être précis, de sa forme de base et au degré zéro *uik- (ou *wyk-),


au nombre desquels nous pourrions citer :

  • le vieil irlandais fichid,
     se battre, combattre”,
  • le moyen gallois amwyn, “entourer, défendre”,
  • le gaulois 
    Adcovicus, qui est fortement avec les vainqueurs”,
  • le gaulois Blandovicu, qui combat avec douceur”,
  • le gaulois Exalbiovix, qui combat en dehors du monde céleste”, 
  • l'ethnonyme gaulois Lemovices(ceux qui) combattent / vainquent avec l'orme”,
  • le celte Aquincum, qui a eu la victoire rapide”...


Le 9 mai, nous abordions les dérivés italiques et romans de *ueik- (ou *wyk-), passés en proto-italique par l'étymon *wink-(e/o-)lier, plier” puis l'emporter sur :
  • le latin vincō, vincere, “vaincre...”,
  • l'osque uincter“prouver la culpabilité de quelqu'un (emprunt probable au latin),
  • le pélignien uicturei“vainqueur” (emprunt au latin),
  • l'osque vikturrai, “victoire” (emprunt au latin),
et puis, issus du latin, citons, dans les langues romanes...
  • le français vaincre,
  • le catalan vèncer,
  • l'espagnol vencer,
  • l'italien vincere,
  • (Gérard) le normand veincre,
  • le picard vinke,
  • le portugais vencer,
  • ...
Jules César, On l'appellait Jules César, Il mettait pas d'falzar - Le Grand Jojo, 9 mai 2021.


Le 16 mai, nous étions en plein dans les dérivés latins de *ueik-, avec le latin 
vincō, vincere, 
“vaincre...” et ses propres dérivés, 
  • le français vaincre
  • l'anglais vanquish“vaincre...”,
  • le latin victor, conquérantvainqueur ; victorieux, triomphant...”,
  • le latin victōria“victoire”, et ses dérivés comme le français victoire et l'anglais victory,

Buona pulcella fut Eulalia ; Bel avret corps, bellezour anima., 16 mai 2021.


Le 23 mai, nous poursuivions notre étude des dérivés latins de la belle *ueik-“vaincre, triompher de”, ainsi que des mots - notamment - français qui en provenaient :
  • vincibilis, “qui peut être vaincu ; qu'on peut vaincre ; (d'un procès) facile à gagner”
    • d'où notre français vincible,
  • invincibis,
    • d'où invincible,
  • convincō, “prouver la culpabilité de...”,
    • d'où l'acception française d'amener quelqu'un à reconnaître sa culpabilité,
  • convictio,
    • d'où notre conviction, action de prouver la culpabilité de quelqu'un, et de preuve de culpabilité”,
  • convictus“dont la culpabilité à été prouvée...”,
    • d'où le moyen français convicter, au sens (juridique) de convaincre,
      • d'où l'anglais convict déclarer coupable”, “prisonnierdétenu”,
  • pervincō, pervincere, “venir à bout de”, “vaincre complètement”, “finir par persuader quelqu'un de”, “amener (quelqu'un) à croire, à vouloir, à faire...”,
    • d'où le roumain obsolète previnge“triompher sur, conquérir, vaincre...”,
  • le latin pervicāx, “déterminé, tenace“entété, tétu, obstiné, archarné...”n
    • d'où des emprunts 
      • en portugais : pervicaz,
      • en italien : pervicace,
      • en anglais (rare) : pervicacious.
  • le latin evincere, “triompher de”“déposséder juridiquement”,
    • d'où notre emprunt savant évincer,
  • le latin evictio“recouvrement d'une chose par jugement”,
    • d'où notre éviction,
  • les latins victus, vaincu”, et invictus, invaincu”.
il sera pendu s'il est de ce convicte par xij, 23 mai 2021.


Le  30 mai, nous découvrions
  • le verbe latin vinciō, “lier, attacher, courber, plier...”, probablement issu également de notre ueik-“vaincre, triompher de”. 
Nous avons emprunté son dérivé vinculum.

Et en descendent encore probablement...
  • le français pervenche,
  • l'italien et le catalan pervinca.

En revanche, n'en descendent PAS...
  • ni province
  • ni victime.

Le 6 juin, nous découvrions, interdits, quelques dérivés italiens du latin vinciō, vincīre, “lier, attacher, courber, plier...” :
  • vincoli di parentela“liens de parenté”,
  • svincolo, mainlevée ; déliement ; échangeur d'autoroutebretelle”,
  • vinco, “saule”,
  • vincastro, “crosse pastorale”,
  • toponyme Vinci...
Hélas, c'est aussi en ce funeste 6 juin que nous cherchâmes en vain des dérivés grecs anciens de notre *ueik-.


Le 13 juin, nous traitions - oh, comme ça, en passant - de quelques dérivés baltes et slaves de notre *ueik-, “vaincre, triompher de”, au nombre desquels nous pouvons citer...
  • le lituanien veīktifaire, fonctionner, avoir un effet sur...”,
  • le letton (mais l'est-on VRAIMENT ?) vèikt, accomplir, vaincre, l'emporter sur, prospérer, réussir...”,
  • le lituanien véikusvif, fort, ferme...”,
  • le letton veīklsvif, rapide, appliqué, habile...”,
  • le lituanien viēkas force physique, siècle, âge, (durée de) vie...”,
  • le vieux slavon d'église вѣкъ, věkŭ“âge, ère...”,
  • le russe век, viek“siècle, âge, (durée de ) vie...”,
  • le tchèque věk“âge, (durée de) vie...”,
  • le serbo-croate vijȇk, “siècle, ère, (durée de) vie...” .

🜛🜛🜛



Chers lecteurs,

En cette veille d'été, nous creuserons un peu plus...


la descendance balto-slave de notre si vigoureuse racine *ueik-, “vaincre, triompher de”.


Avec, pour commencer, trois dérivés (deux en lituanien et un en letton)
 - et OUI, ce questionnement est tout à votre honneur : l'est-on vraiment ? -,
dont les sémantiques respectives
-  si du moins vous avez lu l'article de dimanche dernier -
ne vous étonneront pas outre mesure :

  • l'adjectif lituanien vikrùs
    “agile, rapide, habile...”,
  • le verbe lituanien v
    ȳkti, “faire son chemin, réussir, arriver...”,
et enfin
  • cet autre verbe letton, vīkt“prospérer”.

Et pour les grands malades, je précise qu'à l'origine du lituanien vikrùs, on recrée un étymon proto-balte *vikrus-, et qu'à l'origine du lituanien
v
ȳkti et du letton vīkt, on reconstruit un étymon balte *vikti-.

En d'autres termes :

racine proto-indo-européenne *ueik-
, “vaincre, triompher de”
proto-balte *vikrus-
lituanien vikrùs
“agile, rapide, habile...”


racine proto-indo-européenne *ueik-
, “vaincre, triompher de”
proto-balte *vikti-
lituanien 
vikrùs“faire son chemin, réussir, arriver...”,
letton vīkt“prospérer”




Et puis, et puis...

nous devons encore mentionner trois dérivés baltes, trois cognats dont, une nouvelle fois, le sens ne correspond absolument pas
-  mais alors, pas du tout -
à la sémantique de notre douce 
*ueik-
“vaincre, triompher de”.
Ni même, il faut bien le dire, à celle de ses dérivés baltes et slaves déjà rencontrés.




Attention donc aux glissades sémantiques ; celle-ci est particulièrement... vertigineuse...




Les trois mots baltes dont je veux vous parler ?
  • le lituanien vaīkas,
  • le letton (mais l'est-on VRAIMENT ??) vaiks,
et
  • le vieux prussien wayklis.

Leur sens, à présent ?

Vous le voulez vraiment ?

Bon. Très bien.

On vérifie la fixation de la sangle de sécurité, on s'accroche ; on ne sort pas les bras.

Et allez, allez, roulez jeunesse !



  • pour le lituanien vaīkas, “enfant, jeune”,
  • pour le letton vaiks“garçon”
et 
  • pour le vieux prussien wayklis“fils”.

Eh oui.
Mais... je vous avais prévenus.




Et vous voulez une explication, en plus ??

Eh bien, il y a deux écoles...


Pour l'éminent linguiste polonais Wojciech Smoczyński
- oui, bon, d'accord, on raconte que c'est pour arriver à prononcer et comprendre son nom qu'enfant, il choisit de faire de la linguistique -
(Wojciech Smoczyński est un spécialiste des langues baltes, et dirige à présent le département des études indo-européennes de l'Université Jagellon, à Cracovie), 

Wojciech Smoczyński


il faut comprendre que l'enfant est une créature... agile.

Ce qui, tout à fait entre nous, en rapprocherait le sens des lituanien véikusvif, fort, ferme...”, et letton veīklsvif, rapide, appliqué, habile...”.


En revanche, le grand linguiste lituanien Vytautas Mažiulis,

Vytautas Juozapas Mažiulis
20 août 1926 – 11 avril 2009,
 linguiste lituanien, indo-européaniste, et notamment expert en vieux prussien

dont la vocation précoce pour la linguistique aurait été dictée par des raisons sensiblement identiques à celles de Wojciech Smoczyński,
Vytautas Mažiulis avance, lui, qu'originellement, ces cognats désignaient... un enfant, oui, mais surtout... en âge de travailler.

Il est d'ailleurs vrai qu'il existe en vieux prussien un autre cognat de ces mots, waix, au sens de ... serviteur.

En cela
- mais vous aurez vous-même déjà fait le rapprochement -,
Vytautas Mažiulis opte pour une sémantique d'origine proche du lituanien veīktifaire, fonctionner, avoir un effet sur...”, ou du letton vèikt, accomplir, vaincre, l'emporter sur, prospérer, réussir...”.


- Mais alors, qui croire ; qui a raison ?
- Pfff, allez savoir... Mais, vous savez, la vérité est en VOUS.


Ce qui est sûr
- et c'est là-dessus que nous en resterons pour ce dimanche -,
on peut retrouver des formes slaves

À ce propos, je vous présente Inna.

 

Mmmmh...


Hein, quoi ? Oui, oh, on n'est pas aux pièces, non plus. Ça va, ça va, je continue...

formes slaves, disais-je, étymologiquement très proches de ces vaīkas, vaiks, et autres wayklis...


Si je vous dis...
  • člověkъ, en - mais ouiiiiiii !!! - vieux slavon d'église ?

Ou alors, que je vous parle du... 
  • russe человек, tchelaviek
ou du
  • tchèque člověk,
ou encore du
  • slovène človk ?

Hein, hein hein ?

(et il y en a plein d'autres)


Tous, d'une façon générale, désignent l'homme, et par extension, l'Homme, l'humanité
(Et donc aussi la femme, les petits zenfants, les prépubères, les boutonneux, les vieux schnocks, les binaires et non-binaires, les hommes blancs cisgenres privilégiés - beurk beurk beurk, salopards de représentants du patriarcat -, les crétins et les génies, les linguistes et les gens normaux, les abrutis qui veulent imposer l'écriture inclusive, ceux qui n'osent pas s'en offusquer parce qu'alors, ils deviennent des fachos et des nazis, ceux qui y croient parce qu'on leur fait croire n'importe quoi et qu'ils feraient bien d'apprendre à réfléchir par eux-mêmes, ceux dont la vie importe et ceux... dont la vie importe, les Brexiteers mais aussi les gens capables de raisonner, les néo-féministes intersectionnelles...)
D'ailleurs, le russe Права человека (Prava tchélavieka) désigne à merveille ce que nous appelons les Droits de l'Homme, qui sont, pour une frange de taré·e·s.x, les Droits humains


L'une des étymologies par lesquelles on explique généralement ces formes composées
- Oui, il s'agit bien de composés -,
et que Rick Derksen reprend lui-même, fait
  • de leur premier terme, le dérivé d'un étymon čelo-, qui, non, ne désigne pas le violoncelle, mais bien la famille, la tribu, la génération...
et
  • du second, le dérivé d'un slave věkъ, proche du lituanien vaīkas : “enfant”.

Le čelo-věkъ serait donc,
étymologiquement parlant,
l'enfant de la famille...



PS :
À côté du slave čelo-věkъ, il y a, de sens très proche, mais d'une tout autre étymologie, le balte *liud-i- “les gens”, qui deviendra notamment le russe люди (“ljoudi”), toujours “les gens, les hommes…”.




Protégez-vous, prenez soin de vous et de vos proches, 
Portez-vous bien.




Frédéric


Ah oui, je dois encore vous dire que Google, qui n'est pas toujours ton ami, a décidé, abruptement, de supprimer son service Feedburner.

En soi, me direz, vous, ça ne changera pas grand-chose à ma / votre vie.

Oui, mais non... C'est Feedburner qui distribuait par email les articles du blog. 

J'ai heureusement trouvé autre chose, un nouveau service très prometteur, Follow it, qui devrait me permettre de continuer à vous envoyer les liens vers mes articles.

J'en suis navré, mais attendez-vous donc à quelques soucis dans l'envoi des articles à venir, le temps que les choses se mettent en place... Il se peut que vous les receviez plus tard que d'ordinaire, ou carrément plusieurs fois...

Au cas où, n'oubliez pas qu'il suffit de se rendre sur le site,
le dimanche à partir de 8h du matin (heure de Bruxelles) pour y déguster l'article de la semaine...



******************************************
Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
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Et pour nous quitter,

- mes amis ! -

un morceau divin,
envolé, aérien, et d'une douceur, d'une sérénité...,

de Josef Rheinberger,

compositeur dont la particularité la plus notable est qu'il est né au Liechtenstein.
(Inutile de vous dire qu'il n'y avait là pas de place pour deux compositeurs.)


 Josef Rheinberger, qui fut aussi un remarquable professeur
(il enseigna notamment à Engelbert Humperdinck, à Richard Strauss et à Wilhelm Furtwängler ; oui, oui rien que ça),

dut se résoudre à quitter son cher Liechtenstein car malgré sa gloire internationale, aucun musicien étranger n'arrivait à l'approcher là-bas.

Mais oui, le temps qu'un étranger, arrivé à la frontière, s'avance vers un autochtone pour lui demander : Bitte, kennen Sie Herrn Josef Rheinberger?,
l'étranger était déjà sorti de l'autre côté du Liechtenstein.


Or donc,
Josef Rheinberger s'expatria, et il finit sa vie à Munich.

Josef Gabriel von Rheinberger,
Vaduz, le 17 mars 1839 - Munich, le 25 décembre 1901,
compositeur et pédagogue allemand originaire du Liechtenstein.



Voici, de Josef Rheinberger,

Abendlied (sérénade, chanson du soir)op. 69 no 3,


Bleib bei uns, denn es will Abend werden, und der Tag hat sich geneiget.

(Reste auprès de nous, parce que le soir arrive, et que le jour est terminé.),

texte issu de l’évangile selon Saint Luc 24:29.


Et pour nous faire savourer ce merveilleux motet,

les huit merveilleuses voix de VOCES8


Mon dieu, que la vie vaut la peine d'être vécue...


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6 commentaires:

LeScrat a dit…

Bonjour Frédéric,

Cette petite racine est décidément pleine de ressources!

On retrouve, dans ces vers d'Alexander Blok, deux mots russes увековечить (perpétuer, immortaliser) et вочеловечить (humaniser, donner une apparence humaine) contenant, respectivement, la notion de durée, d'âge provenant de век abordé dimanche dernier et celle d'humanité, de personne que revêt человек. Deux sémantiques qui se cachent ensemble dans les tréfonds du proto-slave *věkъ- commun.

L'idée que chaque être humain comporte une parcelle d'éternité n'est pas neuve, loin s'en faut...

О, я хочу безумно жить:
Все сущее – увековечить,
Безличное – вочеловечить,
Несбывшееся – воплотить!
(*)

Hадеемся, что лето будет прекрасным!!


(*) la version intégrale en russe et ses traductions française et anglaise sont disponibles ici https://schabrieres.wordpress.com/2019/03/28/alexandre-blok-oh-je-veux-vivre-follement/

Pierre Libotte a dit…

Ce n'était pourtant pas bien compliqué : Josef Rheinberger habitait dans la rue à droite (à gauche pour qui venait par l'autre côté).

Claire55 a dit…

Merci Frédéric, passionnant comme d'habitude. Et quelle merveille ce Rheinberger...
A dimanche prochain !

Frédéric Blondieau a dit…

Bonjour, @LeScrat

TRES intéressant, ce double-sens (somme toute très logique, mais encore fallait-il inventer un mot pour l'abriter !)

Et comme tu le dis, l'idée est loin d'être neuve...

Frédéric Blondieau a dit…

@Pierre LIbotte

Oui, Pierre, là, tu marques un point !! :-D

Frédéric Blondieau a dit…

Merci, @Claire55 !

Oui, ce motet est d'une beauté !!!

À dimanche prochain !
Frédéric