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dimanche 28 mars 2021

ոչ լսեն ինձ

                       
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ոչ լսեն ինձ, "očʿ lsen inj"


(Ils ne m'écoutent pas.)


Extrait supposé d'une missive adressée par Lazare de Pharbe à Vahan Mamikonian alors que ses pairs n'ont rien voulu entendre au sujet de Hatsekats.

(lire l'article pour tout éclaircissement)
   

Lazare de Pharbe,
en arménien Ղազար Փարպեցի, Łazar Pʿarpec̣i,
ca. 442 - début du VIème siècle (oups, pardon, 6ème siècle)

On le voit ici, contrit, écrivant Hatsekats



Bonjour à toutes et tous !


En ce dimanche 28 mars 2021, infatigablement, nous poursuivons notre étude des dérivés de l'adorable racine indo-européenne...


*ḱleu-entendre”.



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Un petit point ?



Nous savons déjà que le lud- de Ludwig en est un beau dérivé, par l'étymon germanique *hlūda-, “bruyant, sonore”....

Et aussi que ce *hlūda- est à l'origine de l'anglais loud, “bruyant, sonore”, ou encore du néerlandais luid, de même sens.

Nous avons ensuite appris que par *ḱleus-, une forme étendue de notre *ḱleu-entendre”, nous arrivaient notamment l'allemand lauschen et l'anglais listenécouter”.
The Audience is Listening, 27 décembre 2020

Nous avons découvert, également, que (notamment) le vieux norois hljóðécoute, son, silence”, l'allemand littéraire Leumundréputation...”, ou l'islandais hler, écoute, écoute aux portes”, en provenaient.



Nous savons encore, depuis le 10 janvier 2021, que de notre *ḱleu-entendre”, descendent l'islandais hlýr, joue”, avant d'un navire”, joue d'une hache”, ou même l'anglais (obsolète) leerjoue, visage, complexion...”.

Au nombre des dérivés latins, cette fois, de *ḱleu-entendre”, nous avons clueō, on m'appelle” et inclitus / inclutusillustre, fameux”, ce dernier emprunté... en italien, avec inclito, en portugais, avec ínclito, et en espagnol, avec ínclito.

En grec ancien, une myriade de dérivés nous attendaient, comme...
  • κλῠτός, klutós, “renommé, glorieux...”,
  • κλέος, kléos, “rumeur, renommée, réputation...” et une série de composés où il apparaît, de Ἀντίκλεια, Antíkleia, “Anticlée, à Κλεοπάτρα, Kleopátra, “Cléopâtre”, en passant par, par exemple, Εὐρῠ́κλειᾰ, Eurúkleia, Euryclée“.
Entre Anticlée et Euryclée, Ulysse ne savait pas trop à quel sein se vouer, 24 janvier 2021

Nous avons ensuite découvert quelques très beaux dérivés celtiques de notre *ḱleu-, comme...

le breton klevoutentendre ; ressentir”, le vieil irlandais rocluinetharentendre”, l'irlandais et le manxois cluin, le gaélique écossais cluinn, le gaulois clouiou, le gallois clywed, le cornique klywesentendre...”.

le dimanche indo-européen passe enfin à l'in*klus-ī-vité, 31 janvier 2021 

Toujours issus de la forme de degré zéro *ḱlu-to-, nous avons épinglé quelques jolis dérivés celtiques, issus du proto-celtique *kluto-, “renommée”, comme...
  • le gaulois cluto- (ou clouto-), “renommé, célèbre”,
  • le gaélique écossais Clota, “Renommée”, d'où l'anglais Clyde,
  • l'irlandais cloth, “renommée, honneur, réputation”,
  • le gallois clod, “renom ; fameux, renommé”, ou encore
  • le breton klod, “gloire, renom”.
la Clyde est renommée. C'est comme ça., 7 février 2021 


Notons encore, au rang des dérivés celtiques de notre adorable *ḱleu-, les irlandais clú“réputation (favorable), louange, renommée”, et cluas, “oreille”, le vieil irlandais clúas, “oreille”, le gallois clustoreille”, ou encore le gaulois clutso- qui servira dans de nombreux toponymes, dont Les Clots (Savoie), Clot (Tarn, Gers et Alpes-Maritimes), La Clotte (Aude), Esclottes (Lot-et-Garonne)...
bíonn cluasa ar an gcoill, 14 février 2021

Nous découvrions, le 21 février 2021, que la forme substantivée *ḱleu-os“renommée, gloire...” avait donné, dans les langues balto-slaves, des dérivés tels que le lituanien oriental šlavė, “honneur...”, le letton slava“renommée...”, le russe сло́во, slóva, “mot...”, et surtout, créé sur la sémantique du mot, l'ethnonyme Slaves (en russe, Славя́не, Slavjánje). 

Le 28 février 2021, nous examinions la descendance balte et slave de notre *ḱleu- via la forme de timbre o *ḱlous-, “renommée, gloire...” dont est issu l'étymon balto-slave *klouʔṣ- :

  • le letton klàusît“écouter, obéir”, 
  • le vieux prussien klausiton, “entendre”,
  • le russe слушать, “écouter”,
  • les chèques slyšet, “entendre”, et slušet, “convenir...”, 
  • le bulgare slúšam, “écouter ; suivre, obéir”...

Květiny, květiny, na zelené lučině, 28 février 2021


Le 7 mars 2021, toujours dans les langues baltes et slaves, nous retrouvions, vraisemblablement issus de *ḱleu-entendre” par un substantif indo-européen *ḱlēuh₁-
  • le lituanien šlovė̃“honneur, renommée”,
  • le mot slave сла́ва, slávagloire, renommée...”,
et puis aussi tous ces anthroponymes créés sur le suffixe -slav, de Станислав, Stanislav, à Ярослав,Iaroslav, en passant par Мстислав, Mstislav...


Le 14 mars 2021, nous examinions les dérivés laissés par les étymons slaves *sluti-, “être appelé” et *slȗxъ, “ouïe, rumeur”,

le premier donnant notamment...

  • le vieux slavon d'église слоути, slutiêtre connu (comme, en tant que) ; exprimer par des... mots” et
  • le russe слыть (sleutjʹ), “passer pour, avoir la réputation de, être réputé...”, et

le second, entre autres...

  • le vieux slavon d'église ⱄⰾⱆⱈⱏ, sluxŭ“rumeur, nouvelles ; ouïe ; oreille”, ou
  • le russe слух, slux“ouïe ; oreille”, rumeurs, ouï-dire ; nouvelles”.

Отчего́ прослы́л я шарлата́ном ?, 14 mars 2021

C'est le 21 mars 2021 que nous tombions sur le verbe albanais  quajappeler, nommer...”, et sur l'un de ses composés, shqúaj, “distinguer, discerner, rendre visible...”.

Unë quhem Bond, 21 mars 2021

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Chers lecteurs,


Commençons à présent un chapitre consacré aux dérivés arméniens de notre racine indo-européenne favorite.

Tout au long de ce chapitre arménien, nous serons guidés par le talentueux et sympathique

Hrach Martirosyan, 



auteur du... 

Etymological Dictionary of the Armenian Inherited Lexicon.





L'an 405 est déterminant, voire crucial, pour la langue arménienne.

En effet, c'est en 405 que fut créé le remarquable
- et graphiquement si réussi -
alphabet arménien.




Misèrent-ils, chez Peugeot, sur le prestige auréolant l'an 405 pour appeler
cette... euh... cette chose "Peugeot 405" ?
Misère, me répondriez-vous.


Une sordide légende prétend que le créateur de ce superbe alphabet l'inventa pour des motifs bien peu élevés, voire particulièrement intéressés.

Mesrop Machtots - c'est lui, l'inventeur en question - en aurait eu plus qu'assez que son nom
- quand même assez... particulier, reconnaissons-le -
écrit en latin ou en grec (entendez dans un alphabet communément compréhensiblepuisse être trop facilement déchiffré par n'importe qui, ce qui entraînait, selon cette fallacieuse légende, d'innombrables quolibets dont son nom était le point de mire.

Ainsi, toujours selon cette lamentable légende, le pauvre Mesrop Machtots devait en particulier supporter d'incessantes allusions à des rollmops qu'il était supposé mâcher tôt.

Il aurait alors imaginé un nouvel alphabet, incompréhensible pour beaucoup de ses contemporains, dans lequel son nom puisse passer inaperçu.


Il n'en est rien, bien évidemment. Plus aucun linguiste sérieux n'avalise cette histoire saugrenue.



Et il est plus qu'important de remettre Saint Mesrop Machtots
- car oui, en plus, c'était un saint -
à l'auguste place qu'il n'aurait jamais dû quitter.





Saint Mesrop Machtots
(en arménien Մեսրոպ Մաշտոց - c'est vrai que ça a quand même plus de gueule),
né en l'an 362 dans le village de Hatsekats, en Arménie occidentale, et mort le 17 février 440 à Vagharchapat
(ville située à une vingtaine de kilomètres d'Erevan, et qui n'a, à ma connaissance du moins, aucun lien avec Rascar Capac),
Vagharchapat

Rascar Capac



Saint Mesrop Machtots,





Saint Mesrop Machtots, donc, était un moine lettré, théologien et... linguiste.

On lui doit même la traduction de la Bible en arménien.
Mieux que ça, la Bible fut le premier ouvrage jamais traduit en arménien.

Mesrop Machtots


Oui bon, si ce village de Hatsekats vous dit quelque chose, c'est que son nom apparaît au cours des siècles dans l'oeuvre de grands historiens arméniens.

On ne sait précisément comment cette navrante coutume fut instituée au sein de la communauté des historiens d'Arménie, mais dès que vos pairs avaient - parfaitement arbitrairementdécidé, édicté, que votre nom était ridicule, il vous incombait - il s'agissait clairement d'un gage -, de citer le village de Hatsekats au moins une fois dans vos écrits, au risque, si vous vous y refusiez, de subir l'opprobre de la communauté intellectuelle de la région, voire d'en être banni.

C'est ainsi que Hatsekats est (douloureusement) mentionné par ces grands historiens arméniens aux noms, disons... difficiles, que furent Fauste de Byzance, Moïse de Khorène, Korioun, et - naturellement, oserions-nous dire - le pauvre Lazare de Pharbe. 

(Et vous pouvez le vérifier ; faites vos recherches : chacun d'eux cite au moins une fois Hatsekats.)
 

Ici, c'est Wikipedia qui le dit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Atsekats





Mais quelle horrible coutume.
Que voulez-vous ? L'Homme est un loup pour l'Homme.

O tempora, o mores.

Lazare de Pharbe n'ayant évidemment aucun rapport avec
la gare de Tarbes ;
j'aimerais tellement ne pas me sentir obligé de le préciser.


Mais c'est également en l'an 405

- vous verrez, grâce à la Peugeot 405, vous ne l'oublierez jamais, cette année faste pour l'arménien ; c'est pas de la vulgarisation, ça ? -,

 

ici, la série Fun, avec un autocollant du
Parc Astérix sur la lunette arrière 


c'est également en l'an 405, disais-je, avec précisément la création de l'alphabet arménien, que l'on fait commencer la période de l'arménien classique

- langue à présent morte -,

période qui se terminera avec l'invasion du royaume d'Arménie par les Turcs Seldjoukides, au cours de la première moitié du XIème.

Turc Seldjoukide.
Je me demande si je ne préfère pas les Vikings, finalement


En arménien classique,
justement, parlons-en,
notre rutilante *ḱleu-entendre”,donnera լսեմ, lsementendre, écouter”, via un étymon proto-arménien (reconstruit hein) *լուսեմ, *lusem.

Hrach Martirosyan, s'amusant clairement comme un petit fou devant la proposition ingénieuse de ce remarquable indo-européaniste qu'est Frits Kortlandt
(allez, on relit Mstislav et Sviatoslav sont en bateau, sur le Dniepr, et jouent du Beethoven...),

nous explique que ce beau lsem arménien serait l'aboutissement d'une forme indo-européenne *ḱlu-n-s-. 

Pour les grands malades parmi vous, sachez qu'il s'agirait d'une forme construite sur - on insuffle profondément - un radical aoriste avec infixe secondaire nasal, telle que l'on pourrait en rencontrer en grec ancien. D'où d'ailleurs l'importance de ne pas s'y aventurer seul et dans l'obscurité.
ceci n'est pas un infixe secondaire nasal

Et je terminerai de dresser le portrait de cette descendance arménienne en vous disant que de l'arménien classique լսեմ, lsem, est issu l'arménien լսել, lsel, entendre, écouter, obéir”.


Vulgarisons, vulgarisons :


racine proto-indo-européenne *ḱleu-, “entendre”
forme 
*ḱlu-n-s-
proto-arménien *լուսեմ, *lusem
arménien classique լսեմ, lsem, entendre, écouter”,
arménien լսել, lsel, entendre, écouter, obéir”



Vous aurez compris que ce court texte, repris en titre et en exergue,
ոչ լսեն ինձ, očʿ lsen injils ne m'écoutent pas,
n'est qu'une illustration, en arménien classique, de l'utilisation du verbe լսեմ, lsem, entendre, écouter”.




Allons, passons à un autre dérivé de notre *ḱleu-, “entendre”, en arménien classique...


Dites voir, vous rappelez-vous cette forme indo-européenne *ḱlu-to-, à l'origine de pas mal de dérivés grecs anciens, latins, celtiques et même sanskrits ?


*ḱleu-, “entendre”
forme *ḱlu-to-
grec ancien κλῠτός, klutós“renommé, glorieux...”,
sanskrit श्रुत, śruta“entendu”,
latin inclitus / inclutusillustre, fameux”,
gaulois 
cluto- (ou clouto-)renommé, célèbre”,
gaélique écossais ClotaRenommée”,
irlandais cloth, renommée, honneur, réputation”,
gallois clod, renom ; fameux, renommé”,
 breton klod, gloire, renom”...


Eh bien, elle n'a rien à voir avec ce second dérivé.
Mais noooon, ooh, je vous charrie.



Notre second dérivé arménien classique,
qui provient très vraisemblablement de *ḱleu- par *ḱlu-to-, 
est un substantif indéclinable
- le type de substantifs qui me ravissent dans l'apprentissage d'une langue -
լու, lu, qui désigne l'ouïe.
Et les plus comiques d'entre vous pourront ainsi se taper sur les cuisses en faisant le lien entre l'arménien լու, lu, l'ouïe, et le français Louis.




Un exemple reprenant լու, lu, mmmh ?

Eh bien, l'arménien classique լու ի լու, lu i lu, qui, littéralement signifie dans l'ouïe de
- qui a dit de Bavière ??? Oh vous êtes lourds, vous savez -
Louis II de Bavière, souverain pas tout tout net,
mais grâce à qui on peut faire de très beaux puzzles 


Si c'est comme ça,  je reprends depuis le début : 

Un exemple en arménien classique ? 

լու ի լու, lu i lu, qui, littéralement signifie dans l'ouïe de”,
dont le sens serait alors que quelqu'un entend”,
et qui se traduirait par publiquement, en présence de”.

le très classique Je ne parlerai qu'en présence...



Allez, troisième dérivé arménien, rien que pour vous.

Et dont la sémantique devrait vous plaire, en plus...


լուռ, luṙ.

Il s'agit cette fois d'un adjectif.

Toujours descendant de *ḱleu-, “entendre”, et toujours bien, a fortiori, apparenté à լսեմ, lsementendre, écouter”.

Cet adjectif, cependant, signifie non pas écoutant”, mais... muet, silencieux.

Ouiii !! Tilt ! Vous venez de vous rappeler le vieux norois hljóð et sa triple sémantique “écoute”, “son”, “silence”. 
Pour les autres, je vous propose de relire l'inspecteur Clouseau écoutait aux portes, dont par ailleurs l'exergue en infect anglois m'avait valu les foudres d'une (pas vraiment) lectrice FB, accompagnées d'une proposition d'exorcisme.



N'est-ce pas merveilleux ?
En vieux norois comme en arménien classique, l'on avait compris que pour bien entendre, pour écouter, il fallait faire silence.

Encore mieux :
Le décidément passionnant et passionné Hrach Martirosyan nous révèle qu'il existe un dérivé dialectal à luṙ, muet, silencieux, le substantif lṙ-ank, qui signifie, lui,... patience.

Silence et patience.

Pour ces Arméniens de l'époque classique, l'écoute, donc, ne pouvait se faire que patiemment, en silence.


Cette antique conception de l'écoute pourrait peut-être être enseignée aux utilisateurs des réseaux sociaux, qui ne savent visiblement plus attendre, écouter, avoir un minimum de patience.

Tout ce qui, finalement, participe du respect de l'autre.

Aaaaaah. Ça fait du bien, non, de méditer sur ces dérivés arméniens ?

 

Profitons-en pleinement tant que la Cancel culture n'a pas mis la main sur des preuves Youtube du non-veganisme, du racisme voire du machisme de Mesrop Machtots, parce que là, on serait mal.
Moi-même, je dois bien reconnaître qu'il est assez peu racisé, et que tout évoque chez lui le patriarcat... Brrrrr...


Je vous propose encore deux beaux mots arméniens classiques, toujours, bien entendu, dérivés de notre savoureuse *ḱleu-, “entendre”.

Avec ces deux dérivés, vous prendrez conscience du champ sémantique particulièrement riche que l'arménien a pu construire sur notre adorable racine. 

Oh, bon, il n'y aura pas de surprise pour vous qui suivez les développements de notre *ḱleu-, “entendre”, depuis le début.

Mais il m'apparaît surprenant que pratiquement TOUS les sens des dérivés de notre chère racine se retrouvent en arménien !


Car il y a encore l'adjectif arménien classique... հլու, hlu,
composé de հ-, h-bon” et de լու, lu,ouïe”,
qui désigne celui qui entend bien, proprement  obéissant, docile”.


Enfin, citons le substantif լուր, lur, qui signifie notamment renommée, rapport (que l'on fait sur quelqu'un), sémantiquement très proche de l'allemand littéraire Leumundréputation...” 
(c'est ici qu'ça s'passe : l'inspecteur Clouseau écoutait aux portes.)




C'est-y pas beau, tout ça ? Mmmh ?

Vous rendez-vous compte des liens que venons à nouveau de tisser ?

Entre le vieux norois et l'arménien classique, par exemple, rien que ça !


Auriez-vous imaginé que des mots tels que LouisDamoclès, Cléopâtre, le russe слушать, “écouter”, l'ethnonyme slave, l'albanais quaj“nommer...

et puis ces mots d'arménien classique que sont...
  • լսեմ, lsem, entendre, écouter”,
  • լու, luouïe”, 
  • լուռ, luṙ, muet, silencieux”, 
  • հլու, hluobéissant, docile”
  • լուր, lur, renommée, rapport (que l'on fait sur quelqu'un)”,



auriez-vous jamais imaginé à quel point ils étaient proches les uns des autres ?


Bingo. Là, on y est.




Dimanche prochain, c'est toujours vers l'Orient
- non, pas le port, s'il vous plaît -
le très beau port de Lorient

que nous poursuivrons notre quête des dérivés de cette incroyable racine indo-européenne *ḱleu-, “entendre”, à laquelle nos langues doivent tant.



D'ici là, protégez-vous, prenez soin de vous et de vos proches, 
Portez-vous bien.




Frédéric


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Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
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Et pour nous quitter, apaisés par tant de beauté arménienne,

et pour en remettre une couche, 

- et aussi pour vous prouver que je ne vous en veux pas
pour ce lamentable l'Orient - Lorient -,

voici, enregistré il y a quelques années à Dinan - à peine à 2h de route de Lorient -,


un chant traditionnel arménien dont vous me direz des nouvelles...

Ես սիրեցի ուրիշն առաւ սիրուն ջան: 
Yes siretzi, ourichn arav, siroun djan


J’aimais quelqu’un, on me l’a prise
(c'est du moins la traduction que j'en ai trouvée ; si vous avez mieux...)



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