Bonjour à toutes et tous !
En ce dimanche 28 juin 2020, nous poursuivons encore et toujours notre inlassable quête des dérivés de la formidable racine indo-européenne...
De ses dérivés, nous connaissons déjà,
passés par les latins gerō, gerēre, “porter, transporter” et agō, -ere, “mouvoir, (se) conduire, faire, agir...”...
- digeste, gérer, gérondif, gestation, geste, indigeste, suggérer,
- agir, agiter, ambages, ambigu, cailler, coaguler, cogiter, exiger, exigu,
exiger de s'agiter sans ambages, c'est un peu ambigu, non ?, 23 février 2020,
- acte, acteur, action, actually, actuel, actuellement, agence, agent, agissements,
et... action !, 1er mars 2020,
- aurige, cacher, cachet,
- décati, squat, squatter,
l'anglais squatte le français, 12 avril 2020,
- l'espagnol et le portugais cuidar, nos français essai, essaim, exact, exaction, examen, exiger (pour compléments d'informations), outrecuidant,
l'apiculteur, passionné, procéda à un examen d'essaim, 19 avril 2020,
- agile, (et des bouts des composés) fatiguer, litige, nager, naviguer, et transiger,
- un terme des composés châtier, châtiment, fumigation, purger,
et puis, passés par le grec ancien ἄγω, ágō, “guider, diriger, mener...”,
- agonie, agoniste, paragogé, pédagogue et protagoniste,
- antagonisme, antagoniste, mystagogue, stratagème, stratège, synagogue,
passés par le proto-celtique *ag-o-, “conduire”,
- le vieil irlandais ág, “combat, lutte”, le gaulois ago-, “combat, lutte”, le vieux gallois hegit, “aller”, les moyen breton et cornique a, “aller”, les gaulois axat, “qu'il emmène”, et actos dans amb(i)-actos, “serviteur, envoyé”, dont découlera ambassade,
passés par le vieux norois aka, “conduire”,
- l'islandais aka, “(se) déplacer, conduire”, le norvégien nynorsk aka, ake, le danois age, ... et par emprunts, le scots oag, hoag, aik et l'anglais dialectal du nord aik, “conduire”,
le vieil Islandais brûla un feu au volant de son Scania, 31 mai 2020,
nous avons découvert dernièrement ...
- le sanskrit अजति, ajati, “conduire”, l'arménien classique ածեմ, acem, “transporter, aller chercher, emmener...”, l'avestique 𐬀𐬰𐬀𐬌𐬙𐬌, azait, “conduire, diriger”, et même le tokharien (A et B) āk-, “conduire, diriger”...
et puis, hérité d'une forme nominale *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture” et passé par le proto-italique *agro-, “champ”, latin ager, agrī, “lopin de terre, domaine, champ, terrain, territoire...”, d'où nous arrivent nos agraire, agreste... mais aussi aire (le nid de l'aigle), et débonnaire.
marche à l'ombre, 14 juin 2020, et Louis, sans en avoir l'air, était quand même assez pieux., 21 juin 2020.
Au tour des petits condensés schématiques, à présent, mmmh (soyons fous) ?
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-e/o-, “conduire, diriger”
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proto-italique *ag-e/o-, “faire, agir”
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latin agō, -ere, “mouvoir, (se) conduire, faire, agir...”
proto-italique *ag-e/o-, “faire, agir”
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latin agō, -ere, “mouvoir, (se) conduire, faire, agir...”
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-e/o-, “conduire, diriger”
⇓
racine post-indo-européenne *h₂ǵ-es-, “transporter”
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proto-italique *ges-e/o-, “transporter”
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latin gerō, gerēre, “porter, transporter”
racine post-indo-européenne *h₂ǵ-es-, “transporter”
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proto-italique *ges-e/o-, “transporter”
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latin gerō, gerēre, “porter, transporter”
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-, “conduire, diriger”
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proto-hellénique *ágō-, “guider, conduire”
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grec ancien ἄγω, ágō, “guider, diriger, mener...”
proto-hellénique *ágō-, “guider, conduire”
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grec ancien ἄγω, ágō, “guider, diriger, mener...”
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-, “conduire, diriger”
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proto-celtique *ag-o-, “conduire”
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proto-celtique *ag-o-, “conduire”
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vieil irlandais ág, “combat, lutte”, gaulois ago-, “combat, lutte”, vieux gallois hegit, “aller”, moyen breton et cornique a, “aller”, gaulois axat, “qu'il emmène”, actos dans le gaulois amb(i)-actos, “serviteur, envoyé”, dont découlera ambassade
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-, “conduire, diriger”
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forme *h₂éǵ-e-
forme *h₂éǵ-e-
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proto-germanique *akan-, “conduire”
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vieux norois aka, “conduire”
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islandais aka, “(se) déplacer, conduire”, norvégien nynorsk aka, ake, danois age, ...
et par emprunts,
le scots oag, hoag, aik et l'anglais dialectal du nord aik, “conduire”
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ-, “conduire, diriger”
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forme nominale *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”
forme nominale *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”
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proto-italique *agro-, “champ”
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latin ager, agrī, “lopin de terre, domaine, champ, terrain, territoire...”
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étymon protoroman */ˈaɡr‑u/, “étendue de terre propre à la culture ; étendue de la surface terrestre située à la campagne”
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ancien français (h)aire, “nid d'oiseau” puis, par spécialisation, “nid d'un rapace”
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Dimanche dernier, nous avions abordé deux mots bien français, lointains descendants,
via le latin ager, -grī, “
lopin de terre, domaine, champ, terrain, territoire...”,
de notre charmante, délicate
- c'est moi, ou elle est même un peu enjoleuse ? -
*h₂eǵ-, “conduire, diriger”.
Eh ben, aujourd'hui, rebelotte.
Au menu, des mots français qui nous arrivent encore de *h₂eǵ-, “conduire, diriger”, toujours par le mot indo-européen *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”, et bien plus tard, par le latin ager, agrī, et qui ont cette particularité de ne vraiment pas ressembler à leur étymon latin.
Le point de départ de notre étape du jour est un adverbe latin qui pourrait se traduire par de l'étranger, à l'étranger...
Il se composait de ager (jusque là...) et d'un premier terme qui pourrait peut-être correspondre à la racine indo-européenne *peri-, “à travers, d'un côté à l'autre...”, dont nous avions déjà parlé il y a quelques temps...
À l'époque (en novembre 2013), je vous l'avais présentée sous la forme *per-1, conformément à la retranscription qu'en faisait le grand Calvert Watkins.
Calvert Watkins, 13 mars 1933 – 20 mars 2013 |
Nous y avions consacré toute une petite série d'articles, dont le premier était demain matin.
Et maintenant, avez-vous une idée de ce que pourrait bien être cet adverbe latin, mmmh ?
Cet adverbe latin, c'était... peregre (ou peregri).
Son sens littéral devait être quelque chose comme au-delà des terres environnantes, du territoire (le nôtre), du pays...
Sur peregre, “de l'étranger...” s'était construit le substantif et adjectif latin... peregrīnus, “qui voyage à l'étranger, vient de l'étranger, concerne l'étranger...” .
Vous voyez évidemment où je veux en venir...
Ce peregrinus donnera, par dissimilation, le bas latin pelegrinus.
Dissimilation ? Mais ouiii !
Changement phonétique qui a pour but d’accentuer ou de créer une différence entre deux sons voisins mais non contigus.
Un exemple : le latin peregrīnus qui a donné le bas latin pelegrinus.
Un autre exemple ? Le latin divisa qui a donné le français devise, et non divise.
Et le bas latin pelegrinus donnera, attesté en 1050, l'ancien français... pèlerin.
Le mot, en toute logique, a d'abord eu le sens d'étranger.
Et spirituellement parlant, on l'emploiera pour désigner l'Homme, étranger à ce bas-monde, qui n'y fait que passer.
Un sens spécialisé lui sera rapidement donné (déjà attesté en 1080), celui qui se rend par piété dans un lieu saint. Et par métaphore, le chrétien qui, durant sa vie terrestre, chemine vers la Jérusalem céleste.
Plus tard, il servira même à qualifier les croisés.
Et puis, un lieu saint étant souvent, au moyen âge, un but de voyage, le mot s'appliquera, par généralisation, cette fois, au... voyageur (sens attesté au début du XIIIème).
Et en 1265, il permettra même de baptiser une espèce de faucon, le pèlerin, ou faucon pèlerin.
Mais pourquoi, grands dieux, appeler ce brave rapace un pèlerin ? Hein ? Car c'est bien la question que vous voulez me poser, non ?
Tout simplement parce qu'à l'époque, personne n'avait jamais trouvé l'aire de cet oiseau. Son nid.
Donc, il était considéré comme oiseau de passage, oiseau en pèlerinage.
Il est donc amusant de constater que si l'aire a rapidement désigné le nid d'un rapace, le pèlerin est sémantiquement le rapace sans aire.
Notre pèlerin a bien entendu donné... pèlerinage, attesté en 1135.
Et, suivant l'évolution de sens de pèlerin, pèlerinage désignera d'abord le voyage fait dans un but religieux, puis s'appliquera carrément à la croisade, puis, par métaphore, à la vie du chrétien marchant vers l'autre Jérusalem, la Jérusalem céleste.
- Ouais bon, et je suppose que la pèlerine, c'était le nom que l'on donnait, au moyen âge, au manteau du pèlerin !!
- Eh ben... oui..., mais non.
Pèlerine est NETTEMENT plus récent, attesté seulement en 1765 !
Mais OUI, il s'emploie alors, par allusion au vêtement des... pèlerins, mais pour désigner un vêtement de femme en forme de grand collet rabattu sur les épaules et la poitrine, et servant à masquer
- ce qui est bien triste -
le décolleté des robes.
Ô toi, ©Le Grand Robert de la langue française
pèlerine, pour éviter probablement les mains voyageuses ? |
Au début du XIXème, le mot désignera le collet de femme couvrant uniquement les épaules et la poitrine.
Ce n'est qu'ensuite, vers le milieu du XIXème, que pèlerine s'appliquera à ce fameux manteau sans manches et pourvu d'un capuchon, porté par les hommes, cette fois, et surtout par les écoliers, avant de devenir unisexe.
Et donc, nos pèlerin, pèlerinage et pèlerine sont proprement issus du latin peregre, créé sur ager, agrī.
Eh oui.
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racine proto-indo-européenne *h₂eǵ, “conduire, diriger”
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forme nominale *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”
forme nominale *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”
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proto-italique *agro-, “champ”
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latin ager, agrī, “lopin de terre, domaine, champ, terrain, territoire...”
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composé latin per-egre, “de l'étranger, à l'étranger”
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latin peregrīnus, “qui voyage à l'étranger, vient de l'étranger, concerne l'étranger...”
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dissimilation
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bas latin pelegrinus
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ancien français pèlerin (1050), “étranger”
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Remarquez encore que cette dissimilation n'a pas frappé un autre mot dérivé de peregre, vraisemblablement parce que nous avons affaire ici à un emprunt, calqué tel quel sur le mot latin, sans qu'il y ait eu véritable et lente transformation phonétique.
Je veux parler de... pérégrination.
Il ne s'agit donc que d'un vulgaire emprunt, qu'on situe du côté de 1120, au latin peregrinatio, qui désignait un voyage, ou un séjour à l'étranger.
Au tout début, pérégrination s'écrivait d'ailleurs, sans beaucoup d'imagination, peregrinaciun.
Ça dit tout.
Mais dites ?
Vous vous rendez bien compte que nos pèlerin, pèlerinage, pèlerine et pérégrination portent encore en eux cette formidable petite racine multi-millénaire *h₂eǵ-, “conduire, diriger” ?
Et qu'à ce titre, nous pouvons les rapprocher de... digeste, gérer, gérondif, gestation, geste, indigeste, suggérer, agir, agiter, ambages, ambigu, cailler, coaguler, cogiter, exiger, exigu, acte, acteur, action, actually, actuel, actuellement, agence, agent, agissements, aurige, cacher, cachet, décati, squat, squatter,
de l'espagnol et du portugais cuidar,
de nos français essai, essaim, exact, exaction, examen, exiger, outrecuidant, agile, fatiguer, litige, nager, naviguer, et transiger, châtier, châtiment, fumigation, purger, agonie, agoniste, paragogé, pédagogue et protagoniste, antagonisme, antagoniste, mystagogue, stratagème, stratège, synagogue,
du vieil irlandais ág, “combat, lutte”, du gaulois ago-, “combat, lutte”, du vieux gallois hegit, “aller”, des moyen breton et cornique a, “aller”, des gaulois axat, “qu'il emmène”, et actos dans amb(i)-actos, “serviteur, envoyé”, dont découlera ambassade, de l'islandais aka, “(se) déplacer, conduire”,
du norvégien nynorsk aka, ake, du danois age, du scots oag, hoag, aik et de l'anglais dialectal du nord aik, “conduire”, du sanskrit अजति, ajati, “conduire”, de l'arménien classique ածեմ, acem, “transporter, aller chercher, emmener...”, de l'avestique 𐬀𐬰𐬀𐬌𐬙𐬌, azait, “conduire, diriger”, et même du tokharien (A et B) āk-, “conduire, diriger”...,
de nos agraire, agreste... mais aussi aire (le nid de l'aigle), et débonnaire ???
Eh oui, c'est bien ça qu' ça veut dire...
Ah oui !
Pour celles et ceux qui ne sont pas encore bien réveillés, vous aurez compris, après votre deuxième café, que le titre de cet article fait allusion aux faucons voyageurs, et que cet extrait du magnifique Les étoiles de Compostelle, de Vincenot, est là en référence au pèlerinage de Compostelle.
(source) |
l'une des nombreuses coquilles qui jalonnent toujours les deux itinéraires qu'emprunte le Chemin à Bruxelles |
Chères lectrices, chers lecteurs,
Je vous souhaite un excellent dimanche, une très belle semaine.
La semaine prochaine, nous continuons notre traque des dérivés de l'incroyable *h₂eǵ-, “conduire, diriger”, avec d'autres cognats de ce mot indo-européen *h₂eǵ-ro-, “champ non cultivé, pâture”, mais cette fois, nous quitterons les langues romanes...
Prenez soin de vous.
Frédéric
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Attention,
ne vous laissez pas abuser par son nom :
on peut lire le dimanche indo-européen
CHAQUE JOUR de la semaine.
(Mais de toute façon,
avec le dimanche indo-européen,
c’est TOUS LES JOURS dimanche…)
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Et pour nous quitter...
Bon, là, je dois vous l'avouer, le cheminement jusqu'au morceau de ce dimanche est disons, la preuve que mon esprit travaille d'une façon particulière.
Car il s'agit d'un extrait de Peer Gynt.
Pourquoi ? Parce que le vieux français peregrine.
Oui, je sais, et alors ?
Et puis, Peer Gynt, composé par Edvard Grieg en 1867, c'est aaaah.
Voici la très belle Chanson de Solveig,
interprétée par la soprano croate Evelin Novak.
Et sans pèlerine, en plus, ce qui ne gâche rien...
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5 commentaires:
Si je me rappelle bien, tu as l'expérience de la route vers Compostelle...
Merci Frédéric et bonne semaine à tous.
Caminante no hay camino... Et pourtant quel chemin elle a fait cette petite racine *h₂eǵ- pour nous..conduire jusqu'ici et maintenant!
Sans surprise le latin peregrīnus est aussi passé en italien mais savais-tu qu'il y a donné naissance à un doublet de deux noms et adjectifs?
D'une part, pellegrino, le pélerin aux mêmes sens qu'en français, avec la même dissimilation à ceci près que le " l " a été doublé par l'usage populaire. À l'écrit, c'est comme ça que je le ressens, ce "pélerin" semble avoir été doté d'un bâton supplémentaire, histoire de l'aider à cheminer plus surement. À l'oral, les deux " l " font (qu'on s'envole plus facilement) que le /e/ fermé s'ouvre ..sur le monde.
De l'autre, d'usage plus littéraire, nous avons peregrino, des mêmes sens que son jumeau mais teinté d'une nuance plus franche de ..stupeur. Je m'explique. Les deux "allotropes" sont à la fois noms et adjectifs mais là où le pellegrino s'aventure au-delà des murs de la cité, bat la campagne, franchit les frontières, employé comme adjectif "peregrino" qualifie ce (un accent, un point de vue, une idée) / celui / celle qui vient, revient, ou qui n'est jamais physiquement parti mais étonne, frappe par sa rareté, déconcerte par son caractère extra..ordinaire. C'est le singulier, le bizarre, l'extra...vagant (aaah le poids l'étymologie..), voire l'exotique. En deux mots, c'est l'étrange...étranger https://indoeuropeen.blogspot.com/2012/03/etrange-etranger.html
Quant à l'espagnol, il a tout simplifié en ne gardant que peregrino, sans dissimilation et qui recouvre tous les sens du doublet italien.
Avant qu'on ne me remette ma camisole et qu'il ne me soit difficile d'écrire, je lève mon verre de San...Pellegrino (devenu un nom propre) à notre santé à tous... Non sans préciser que San Pellegrino Terme se situe dans la Province de Bergame lourdement touchée par la pandémie, dans une région très chère à mon coeur puisque c'est là que sont implantées une partie de mes racines, les autres étant proches du Mont Pellegrino, en Sicile.
Je ne te remercierai jamais assez Frédéric pour tous ces merveilleux voyages qui défient l'espace et le temps. Confinés? Pff ...
Longue vie au DIE ! Le blog, naturellement pétillant ;-)
Ah oui, intéressant ce doublet italien pellegrino / peregrino, merci !
Et en plus, j'aime bien la San Pellegrino, qui pétille, mais trop ! :-)
Frédéric
Frédéric a dit ou plutôt écrit, je cite :
« Mais pourquoi, grands dieux, appeler ce brave rapace un pèlerin ? Hein ? Car c'est bien la question que vous voulez me poser, non ? Tout simplement parce qu'à l'époque, personne n'avait jamais trouvé l'aire de cet oiseau. Son nid. »
Mais Frédéric aurait pu aussi ajouter :
« Mais pourquoi, grands dieux, personne n’avait-il jamais trouvé l'aire d’un pèlerin ? Hein ? Car c'est bien la question que vous voulez me poser, non ? Hein ? Hein, Mr. Ucon ? Et bien, tout simplement parce que le pélerin ne fait pas de nid. »
cf. ci-dessous une source belge donc… sûre :
http://www.cowb.be/wp-content/uploads/2014/05/Le-Faucon-pelerin-en-10-questions.pdf
et aussi une autre, jurassienne :
http://rjmonneret.free.fr/Rapaces/Faucons/Pelerin/PagePelerin.html
Et pour conclure, comme on dit et note en écriture inclusive voire ingestive dans nos agrestes aires agricoles encore appelées campagnes : « Petit.s blanc.s du matin n’arrête.nt pas le pélerin ! »
Merci pour ces liens, RB !
:-)
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